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    WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)

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    winter - WINTER'S BONE de Debra Granik (2011) Empty WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)

    Message par Yavin Mar 8 Fév - 22:42

    winter - WINTER'S BONE de Debra Granik (2011) Winter-s-bone-original%5B5%5D

    Réalisateur: Debra Granik
    Pays: Long-métrage américain
    Genre: Drame, Aventure
    Durée: 01h40min
    Acteurs: Jennifer Lawrence, John Hawkes, Lauren Sweetser, ...

    Synopsis: Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.

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    Message par Paz Mer 9 Fév - 1:46

    L'affiche est très belle. Smile
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    Message par LvT Mer 9 Fév - 2:08

    Film magnifique, âpre, une jeune actrice, Jennifer Lawrence, à tomber raide de ce qu'elle est juste et Laura Palmer dans un très petit rôle. On est à cent mille lieu d'Hollywood, chez les petites gens et ça fait du bien.
    Film qui mérite amplement sa nomination aux Oscars contrairement à d'autres.
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    Message par Paz Mer 9 Fév - 3:10

    Le film sort en Suisse, j'espère? ...
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    Message par LvT Mer 9 Fév - 4:28

    Le 2 mars
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    Message par LvT Mer 2 Mar - 6:35

    Après Down to the Bone avec Vera Farmiga, Debra Granik signe un deuxième long métrage à l'âpreté tangible, mettant en scène des personnages très forts, à commencer par son héroïne, la jeune Ree. A dix-sept ans, Ree jongle entre le lycée qu'elle essaie de suivre tant bien que mal et sa famille dont elle doit s'occuper, car sa mère a capitulé après le départ de son mari. C'est elle qui gère la vie très modeste à la limite de la pauvreté de son jeune frère, de sa petite sœur et de cette mère devenu muette et inactive. Un jour, la police vient lui annoncer que, si son père ne se présente pas à son procès, on leur enlèvera leur habitation et les quatre se retrouveront sans toit. Ree entreprend donc de retrouver son géniteur qui fabriquait de la drogue de synthèse pour subvenir aux besoins des siens. Son enquête l'emmène dans les bas-fonds d'une société en marge.
    Adaptant un roman de Daniel Woodrell, Debra Granik et sa co-scénariste et productrice Anne Rossellini nous entraîne dans une Amérique loin de l'indécence pécuniaire des places financières, des quartiers aisés ou même modestes, pour nous immerger dans un monde où la seule préoccupation se résume à la survie. Laissant de côté tout misérabilisme dont l'opportunisme ne sert qu'à chatouiller gratuitement les glandes lacrymales du spectateur, Winter's Bone dépeint de manière brute un univers et ses habitants que d'aucun qualifie, par méconnaissance, de société d'en bas. En compagnie de Ree, un guide à l'intégrité incorruptible, on découvre que l'arrogante plus grande puissance de la planète possède en son sein des territoires miséreux qui n'ont rien à envier aux pays les plus pauvres du globe, des îlots de détresse que l'on aimerait pouvoir cacher aux yeux de tous.
    Le film se refuse aussi avec beaucoup de talent à toute sensiblerie déplacée grâce à une galerie de personnages parfaitement bien cernés. Rien n'est noir ou blanc, les riches ne sont pas les méchants et les pauvres les gentils. La famille n'est pas magnifiée béatement comme dans certaines productions hollywoodiennes et c'est dans son propre clan que Ree se retrouve confronté aux pires ordures, comme ce grand-père patriarche qui semble avoir perdu toute humanité. Oeuvre profondément féminine, Winter's Bone trouve son apogée dans une séquence extraordinaire, amenée par une solidarité entre les femmes du clan, capable d'oublier leurs différents momentanément, en réponse à la veulerie toute masculine de cette famille ayant proscrit le mot ouverture de son langage. Cette scène nocturne et aquatique, présente sur l'affiche du film, utilise astucieusement l'horreur la plus abjecte afin de délivrer Ree et lui faire ainsi retrouver la paix, en tout cas provisoirement.
    Ree est interprétée par Jennifer Lawrence qui réalise une performance remarquable par son jeu tellement juste. Elle incarne de manière confondante l'intégrité morale de son personnage, qui n'est autre qu'une certaine image de la pureté se battant dans une gangue nauséabonde, et fait de Ree l'un des plus beaux rôles de femmes vu sur un écran depuis fort longtemps.
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    winter - WINTER'S BONE de Debra Granik (2011) Empty Re: WINTER'S BONE de Debra Granik (2011)

    Message par LvT Mar 22 Mar - 11:38

    Revu une deuxième fois ce soir, ce très beau film âpre. En bonus, Sheryl "Laura Palmer" Lee. C'est d'une justesse énorme. Je vais de suite vérifier s'il existe une traduction française du bouquin dont il est tiré.
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    Message par wababelooba Jeu 31 Mar - 7:02

    Très beau film.
    Curieusement , j'ai eu un peu de mal à y entrer, avec l'impression que" trop c'est trop", et qu'un mélo aussi obstinément noir allait vite montrer ses limites.
    Mais , comme LvT l'a bien vu, ça doit être tiré d'un remarquable roman noir, comme les américains en ont le secret, façon " école du Montana".
    Alors , les personnages ont une super densité, et la mayonnaise monte, monte...
    On finit à 2 doigts de Texas Chainsaw Massacre et ses bouseux dérangés.
    Et en plus , c'est très très bien réalisé , avec une de ces photos charbonneuses comme on en voit peu.
    Si j'ajoute que le casting est phénoménal, c'est tout compte fait ce qu'on peut trouver de mieux dans la catégorie si catastrophique des films avec nominations aux Oscars.
    Et ,comme dans Délivrance, le banjo des Ozark Mountains est un régal à entendre.
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    Message par Etheroman Jeu 31 Mar - 8:58

    Ces quelques lignes, ma foi fort bien posées, me donnent une furieuse envie de voir le film.
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    Message par Colqhoun Dim 3 Avr - 21:57

    wababelooba a écrit:On finit à 2 doigts de Texas Chainsaw Massacre et ses bouseux dérangés.
    Et ça du coup c'est un peu le truc de trop parce que le film perd de son authenticité et de son impact.
    Le portrait de ces "hillbillies" devient presque trop facile derrière l'histoire de cette fille et pour ma part, ça m'a fait décrocher à plusieurs reprises.
    Et plus que le jeu de Jennifer Lawrence, je retiendrais surtout celui de John Hawkes, d'une intensité affolante (il bouffe l'écran à chaque apparition).
    Un bon film, mais un film oubliable.
    Je l'ai vu il y a tout juste un mois, je n'en garde pas grand chose en tête.
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    Message par wababelooba Lun 4 Avr - 2:59

    J'ai dit "très beau"...j'ai jamais dit "sublime".
    Par contre , c'est vrai que j'en attendais tellement peu que ce fut une fort bonne surprise.
    Pour du grand cinema , voir Oliveira...
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    Message par Colqhoun Lun 4 Avr - 3:01

    wababelooba a écrit:J'ai dit "très beau"...j'ai jamais dit "sublime".
    Je ne le conteste pas.
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    Message par marrou Ven 23 Aoû - 5:07

    « Winter’s Bone » nous fait plonger dans l’Amérique profonde, avec cette particularité que le convenu de l’expres​sion(« plonger dans  etc») prend vraiment tout son sens. Spectateur, on ne sort de ce milieu, dans ce film, que de deux façons, très brièvement, par deux incursions dans deux institutions auxquelles les déshérités peuvent être confrontés : la police et l’armée, même si c’est de façon très différente pour la première et la seconde. Amérique bien réelle avec ses lois à elle, ses interdits, ses réseaux, mais aussi ses codes d’honneur, ou, au moins, de comportement, et, malgré la dureté glacée de nombreuses scènes, la chaleur, qui coûte toujours cher, de certains voire de nombreux personnages. Enfermement, dit surtout le film, que les cadrages serrés, la froideur des couleurs impriment dans l’œil du public, mais enfermement non sans espoir.

    Sorte de paradoxe, de paradoxes  pour ce film. La fille-courage, âgée de tout juste 17 ans, assure la survie de la famille dont elle a la charge, la mère ayant perdu la raison et le père ayant disparu, tué par vengeance ; elle connaît les codes d’un monde où on ne pardonne rien,  elle les respecte et les enseigne à des deux petits frère et sœur, pour qu’ils puissent survivre, alors qu’elle voudrait changer de vie, leur donner les chances pour qu’ils en changent eux aussi, prenant des risques majeurs pour cela. Elle n’est pas le seul personnage à dépasser les limites restreintes qu’on pourrait attendre de son type. Rien de linéaire dans le film.  Pas vraiment de cadres. Pas de complaisance, non plus, dans cette peinture de la misère sociale ; ce n’est pas sordide mais dur, seulement, si on peut dire, dur. Suggestion, litote sont une des deux façons d’exprimer la violence de cette vie, l’exhibition, la monstration directe de cette violence, à titre d’image, de figure, le plus souvent*, étant l’autre. On sait qu’il est plus efficace de suggérer que de montrer.** . « Winter’s Bone » fait succéder l’une à l’autre.

    Et le film n’est pas un constat ou un documentaire, mais bel et bien un récit, même si ce récit ne progresse guère ou, du moins, sans surprise puisqu’on présume que le père, cadavre ou pas, sera retrouvé. Cette recherche, qui finit par la découverte du père mort, et la façon dont les femmes  traitent le corps pour que la gamine, Ree, évite de perdre la maison, ce qui mettrait toute la famille dans la rue ou plutôt la nature, cette recherche avec ses péripéties, toutes violentes et tendues (même la musique country, très belle, est inquiétante !), fait basculer le récit dans le film noir. Rien d’étonnant puisqu’il est rare désormais qu’on ait des films s’enfermant dans un seul genre. Mais « Winter’s Bone » réussit l’amalgame en nous surprenant presque sans nous laisser respirer. Moralité : on peut faire de très bons films sans céder à l’obligation de montrer à l’écran des choses qui troublent encore davantage des cervelles qui n’ont pas besoin de cela pour être déglinguées. Ici, la violence n’est ni spectaculaire ni suspecte*** : elle réussit à détourner de la violence.

    * via les animaux qu’on écorche
    ** cf la différence entre le curieux choix de Ridley SCOTT de montrer l’horreur  dans « Hannibal », alors que DEMME l’avait, bien plus savamment, fait deviner.
    *** suspecte au sens où elle peut attirer, fasciner, et donc rapporter pas mal d’argent

    PS: pas vu que le film était commenté. 'Poste ce message et lis les textes du fil

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