CARNAGE de Roman Polanski (2011)

Réalisateur: Roman Polanski
Acteurs: Jodie Foster, Kate Winslet et Christoph Waltz
Genre: Comédie dramatique
Pays: France, Pologne, Allemagne, Espagne
Durée: 80 mins
Date de sortie: 07.12.2011

Synopsis: Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la "victime" demandent à s'expliquer avec les parents du "coupable". Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?

A l'exception de deux plans-séquences extérieurs, ce film est un sublime huis-clos d'1h15 avec un quatuor d'interprètes au sommet de leur art.

J'ai hâte.

mais vivement ! ça semble très drôle et absurde

Théâtre filmé!

Juste à mille lieues d'un théâtre filmé. Les cadres sont absolument cinématographiques. Le jeux des comédiens n'est aucunement théâtral. Et Polanski gère son espace confiné de manière cinégénique. C'est l'opposé total du théâtre filmé.

Et il n'y a pas meilleur que Polanski pour gérer un huit-clos à l'heure actuelle.

Petite boutade à deux balles. Mais je vois bien qu'on a pas le droit de plaisanter avec le gardien du temple sacré.

Colqhoun a écrit:Et il n'y a pas meilleur que Polanski pour gérer un huit-clos à l'heure actuelle.

Excellent

Son expérience de l'enfermement n'est plus à démontrer.

Courtement, c'est pas mal.
Du Polanski en mode pause récré qui a envie de taper dans le tas en laissant 4 acteurs de talent s'amuser dans un salon.
Les 40 premières minutes sont très bonnes, on sent la soupape prête à exploser et on espère quelque chose à la hauteur de l'attente créée.
Mais quand enfin ça explose, le film plonge dans l'hystérie bouffonne vite fatigante.
C'est très drôle à de nombreuses reprises (notamment grâce au personnage et à l'interprétation de Christoph Waltz), mais là où Popol aurait eu matière à faire glisser son film vers un malaise intéressant, il opte (ou plutôt la pièce opte) pour une direction clairement comique, excessive, qui rend le propos du film finalement très simpliste.
Globalement c'est bon, mais décevant pour un cinéaste de la trempe de Polanski.

Je serai plus dur que Colqhoun. Si Polanski n'était pas crédité au générique, j'aurais certainement été plus indulgent, mais là au delà des dialogues et des comédiens qui assurent le spectacles (sur 80 min heureusement), c'est vraiment la misère. La réalisation est anecdotique et, finalement, tout est dit dans la BA. La petite cellule de personnages qui abandonne petit à petit toutes les règles de bienséance, c'est très sympa, c'est réjouissant comme on dit, mais au final, on s'en fout un peu. Du coup on sors du film très peu concerné par ce qu'on vient de voir.

J'ai trouvé le film excellent et les quatre acteurs époustouflants.
Là où ça coince un peu, c'est l'écriture de Yasmina Reza, ou sans doute ce qu'il en reste dans le film (je n'ai pas lu Le dieu du carnage ni vu la pièce, donc).

Le cheminement est un peu le même que dans Art, c-à-d une relation cordiale au départ, mais qui part en couille à partir d'un désaccord, l'achat d'une oeuvre d'art moderne, l'ami de l'acheteur n'arrivant tout simplement pas à approuver ce choix (dans Art). Pour quiconque a deux sous de psychologie de magazine féminin, les piques et provocations et sous-entendus fielleux de part et d'autre - surtout de la part de Jodie Foster - sont trop grosses, trop évidentes. C'est clair comme un éléphant au milieu du salon que ça va provoquer une réaction polie-tendue-retenue de la part du vis-à-vis. La façon dont Christopher Waltz téléphone constamment est grossière et irrespectueuse de façon trop flagrante aussi. Quand il dit "vous n'avez pas besoin d'écouter ma conversation" alors qu'il est chez les gens, désolée, mais ça ne passe pas vraiment. Et quand ils ont tous un coup dans le nez, le dernier reste de civilisation disparaît et laisse le champ libre au Dieu du Carnage.

D'autre part, il est amusant d'observer comment ils glissent tous de la politesse à la grossièreté et comment les alliances varient aussi, notamment quand les femmes se mettent à rire de façon hystérique quand le blackberry de Waltz atterrit dans le vase de tulipes.

Bref, j'ai passé un bon moment, même si je suis un peu restée sur ma faim

"Le couple et la famille sont les pires calamités que Dieu ait infligées à l'humanité" (ou qqch dans ce genre)

J'ai remarqué "animal wrestlers" au générique, alors que tout ce qu'on voit d'animal, c'est un petit hamster qui fait nüfnüf à la toute fin Il leur a fallu plusieurs dompteurs pour ça?