LUCK BY CHANCE de Zoya Akhtar (2009)

Vikram et Sona vivent à Bombay dans le but de devenir acteurs dans la très dynamique industrie du cinéma indien. Ils tentent de trouver un équilibre entre la poursuite de leur rêve et la réalité de leur vie.

Le cinéma indien est tellement plein de surprises. Luck by Chance est une comédie dramatico-romantique telle qu'on en voit pas dans nos contrées. Sa première force est d'offrir la large palette de registres et d'émotions propre aux film indiens. Humour, romantisme, drame, tous ces styles sont présents sans se cannibaliser. Chacun a le temps de bien prendre sa place dans le film et de se mettre au service de l'histoire et non du spectateur. La deuxième force, c'est la maîtrise technique. Dans un style moderne, l'équipe technique nous démontre sa compétence dès le générique d'entrée. Un panorama d'images et de personnage de l'industrie du film défile devant nos yeux ébahi. Belle musique, photographie somptueuse. Toute la suite de l'œuvre sera inscrite dans cette mouvance entre le cinéma traditionnel, la publicité et le clip vidéo. Troisième force, le scénario de Luck by Chance introduit un élément cruellement absent des comédies romantiques américaines: le sens des responsabilités. Je n'en dirais pas plus, si ce n'est que le relationnel est traité avec beaucoup d'intelligence et de réalisme au profit d'un final que j'ai trouvé magnifiquement touchant.

Une pléiade d'acteurs de qualité assurent le spectacle. mention spéciale à Farhan Akhtar qui joue Vikram, le Junior Artist aveuglé par ses rêve de gloire.

On pourra relever une difficulté, tout de même. Le film de Zoya Akhtar est parfois mal rythmé. C'est peut-être le prix à payer pour donner de la profondeur à ces jeunes adultes en quête de gloire qui me colleront longtemps à la peau.

Je retiendrais aussi une scène érotique formidable. Exemple parmi d'autres d'un savoir-faire unique. On semble rencontrer dans Luck by Chance une Inde libérale qui cherche à sortir des clichés, des archaïsmes des castes, à faire ses expériences. Feuilles de cannabis sur les murs, soirée entre potes, on croirait la jeunesse débauchée de Los Angeles ou de Berlin, la superficialité en moins.

Un des films de l'année pour moi et une furieuse envie d'explorer d'autres horisons du cinéma indien.