ROSEMARY'S BABY de Roman Polanski (1968)

J'ai eu la chance de découvrir le fameux Rosemary's Baby hier soir à la Cinémathèque de Lausanne. Quel film. J'en suis encore tout retourné.

Polanski parvient à dévoiler son intrigue par petites touches, avec une finesse incroyable. Le construction du récit met le spectateur en haleine, le dérange et le bouscule jusqu'à un final grandiose. L'atmosphère se fait de plus en plus pesante, appuyée par une mise en scène d'une intelligence rare. Nous suivons l'histoire du point de l'héröine (Mia Farrow). Cette dernière est au prise avec un sentiment de menace grandissant et la possibilité qu'elle soit victime de paranoïa. Le génial réalisateur introduit cette menace, issue du quotidien, au travers de personnages, à priori inoffensif, mais qui s'avèrent de plus en plus envahissants. Un principe diablement efficace qui résonne forcément chez le spectateur. Je ne m'étendrai pas sur la réalisation technique hors pair qui achève de nous plonger dans ce cauchemar éveillé.

Mia Farrow est irréprochable dans le rôle de Rosemary. Jeune femme tantôt amoureuse, malade, hystérique, nerveusement effondrée. par exemple, la scène dans la cabine téléphonique doit beaucoup de son efficacité au jeu de Miss Farrow.

A noter aussi, les scènes de rêves qui instillent des touches de fantastiques dans l'histoire ancrée dans un quotidien presque banal. Le film passe d'une ambiance à l'autre, troublant le spectateur et le faisant passé par un nombre d'émotions énorme.

Le final est un sommet de tension réalisé de main de maître.

Un film exceptionnel, sans véritable défaut, qui me marquera pour longtemps et qui n'a pas pris une ride.

Ca fait plaisir de te lire au sortir de ce chez d'oeuvre. Il y a dans ce film un plan qui paraît anodin, mais qui est l'essence même du génie de Polanski.

Plan fixe en vue subjective de Rosemary qui observe à travers l'encadrement d'une porte la veille au téléphone que l'on voit juste dépasser derrière l'un des montants de cette porte. Le spectateur se trouve malgré lui à se pencher de l'autre côté comme pour mieux observer la vieille.

Et il y a la musique de Komeda, une merveille entre l'innocence de la voix de Mia Farrow et le clavecin inquiétant, que je me mets à siffloter en même temps que j'écris ces lignes.

Et question que l'on doit poser à tous ceux qui voient ce film indispensable pour la première fois: As-tu vu le fils de Satan?

As-tu vu le fils de Satan?

Spoiler:

C'est dingue. Je ne connaissais pas cette histoire. Tu avais vu quelque chose toi?

Un peu comme toi la première fois. Persuadé de...

Alors j'ai mené une petite enquête sur le web.

Spoiler:

En revoyant les images, j'ai été encore plus frappé par la maîtrise.