LE GAMIN AU VELO de Jean-Pierre et Luc Dardenne (2011)

Réalisateur: Jean-Pierre Dardenne, Luc Dardenne
Pays: Long-métrage français , belge , italien
Genre: Comédie dramatique
Durée: 01h27min
Acteurs: Cécile de France, Thomas Doret, Jérémie Renier, ...

Synopsis: Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l'amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère ...

J'ai hâte.

Une pure merveille.

Sont très forts les frangins, j'irai le voir aussi.

Mon avis

Paradoxalement , le cinéma des Dardenne, tout anti-spectaculaire qu'il soit, est un cinéma de l'action et de la vitesse.
Les héros foncent.
Droit devant, dans l'inconnu, dans le mur bien souvent.
Et là le gamin fonce encore plus vite, puisqu'il est en vélo.
Et les Dardenne , comme toujours se scotchent à sa course têtue, obstinée.
Et ça filme et ça monte à l'énergie, avec un sens de l'ellipse qui n'appartient qu'à eux.
Et ils embarquent une Cecile de France superbement maîtrisée.
Du très grand cinéma, fort, juste, unique.
La hauteur de vue d'un Bresson qui aurait rencontré l'énergie d'un Scorcese.

Il fallait bien le génie hors norme de Terrence M. pour chiper la Palme à ces deux là.

Voilà un film parfaitement inutile.

Grand Prix du Jury à Cannes... faut-il que la petite phrase de Lars von Trier leur ait confondu l’entendement...
Ça pourrait, à la rigueur, être le travail de fin d’études d’aspirants réalisateurs. J’aimerais bien savoir quelle aurait été l’opinion du jury à Cannes s’ils avaient vu ce film «à l’aveugle», c-à-d sans savoir que c’étaient les frères Dardenne.

Pas vraiment un film d’action, en dépit du vélo: c’est souvent trop lent et parfaitement chiant.

A part Cécile de France qui est toujours parfaite, quoi qu’elle fasse, c’est très mal joué et peu crédible. Un père qui oublie son gamin à l’orphelinat et espère pouvoir disparaître dans un bled de province. Samantha qui croise le gamin dans une salle d’attente et hop! elle décide de l’adopter. Elle va même jusqu’à quitter son mec pour sauver ce gamin qui n’a rien d’attachant. Le méchant est totalement caricatural, il faut vraiment être très con pour ne pas comprendre qu’il est très méchant

Spoiler:

Après «l’incident», les frères Dardenne ne savaient plus trop quoi faire avec leur histoire. Alors on voit Cyril et Samantha pédaler, une image du bonheur: «- T’as quelle vitesse? - Je sais pas! - T’as quel numéro sur ton guidon? - Le huit! - Alors t’as le double de moi. On échange?» Ils échangent leurs vélos, puis vont s’asseoir dans l’herbe. «- On prend les sandwiches? - Oui. - Tu veux celui au thon? - Oui, merci. - Moi, je prends fromage». Pour des dialogues comme ça, il faut se lever de bonne heure

Et puis ça se termine en cul de sac, en eau de boudin, en cul de poule, bref... en rien.
Et toc.

Merde alors. Si j’avais su...

"faut-il que la petite phrase de Lars von Trier leur ait confondu l’entendement..."
Mais qu'est-ce que cela veut bien pouvoir dire??????

D'accord avec ton spoiler

Mais ce n'est pas simplement le fait de l'avoir rencontré qui pousse Samantha à l'accueillir les week-end chez elle (on ne peut parler d'adoption), mais c'est lui qui le lui demande.

L'échange de vélo est une très belle image pour illustrer qu'ils se mettent respectivement à la place de l'autre. La scène finale n'est pas du tout un cul de sac, c'est le "message" même du film.

Et je dirai que je ne comprends pas pourquoi tu insistes encore à aller voir des films avec des petites gens, vu que tu leur taille systématiquement un costard et jamais de manière très objective. Serais-tu une grande maso?

Les Dardenne seraient-il "de petites gens"?

Je n'ai rien contre les petites gens, j'ai adoré Eldorado ou Louise Michel, Amélie Poulain, Trainspotting, The Full Monty, Rain Man ou encore The Big Lebowski. Maintenant, je ne sais pas quelle est ta définition des petites gens. Je n'ai rien contre le film de "réalisme social", mais encore faudrait-il que ce soit intéressant.

La fin du film...? Faudrait qu'on me l'explique.

Spoiler:

LvT a écrit:L'échange de vélo est une très belle image pour illustrer qu'ils se mettent respectivement à la place de l'autre. La scène finale n'est pas du tout un cul de sac, c'est le "message" même du film.

Ça voudrait dire que c'est le gamin qui devient le tuteur de Samantha?

En effet, on ne peut pas parler d'adoption. Elle devient famille d'accueil, l'accueille tous les week-ends, tout le samedi et tout le dimanche et paie pour ses conneries.

Bridget a écrit:Voilà un film parfaitement inutile.

C'est quoi un film utile ?

C'est un film où on ne passe pas 1h30 à se demander pourquoi ce film a été réalisé.

Un film où on arrive à s'intéresser au sort des personnages et où on a l'impression qu'on nous raconte quelque chose. Quelque chose qui suscitera la réflexion, l'émotion, une catharsis quelconque.

Ou alors simplement un film qui permet de se divertir, ce qui n'est clairement pas le but recherché ici

(...et je réplique d'avance à LvT: je ne vais pas au cinéma que pour rigoler, vous l'aurez certainement déjà constaté)

La discussion sous LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS m'amène à répéter ici que ce qui m'énerve chez certains réalisateurs masculins, c'est qu'ils n'ont aucun notion des gamins.

En Belgique, quand les gamins deviennent ingérables et insupportables et qu'on veut refaire sa vie, on les dépose dans un orphelinat. Les éducateurs disent ensuite au gamin que son père est parti sans laisser d'adresse, que ce n'est pas la peine de le chercher. Impossible de retracer le père, alors qu'il est dans le même bled.

D'autre part, une coiffeuse rencontrée par hasard décide de se sacrifier pour sauver le petit monstre. Evidemment, les femmes ont l'instinct maternel. Le gamin d'autrui passera avant sa vie de couple.

C'est beau.

Bridget a écrit:La discussion sous LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS m'amène à répéter ici que ce qui m'énerve chez certains réalisateurs masculins, c'est qu'ils n'ont aucun notion des gamins.

En Belgique, quand les gamins deviennent ingérables et insupportables et qu'on veut refaire sa vie, on les dépose dans un orphelinat. Les éducateurs disent ensuite au gamin que son père est parti sans laisser d'adresse, que ce n'est pas la peine de le chercher. Impossible de retracer le père, alors qu'il est dans le même bled.

D'autre part, une coiffeuse rencontrée par hasard décide de se sacrifier pour sauver le petit monstre. Evidemment, les femmes ont l'instinct maternel. Le gamin d'autrui passera avant sa vie de couple.

C'est beau.

Et si tu pétais un coup?

Le film est formidable dans les rapports entre ses personnages car il laisse complètement libre le jugement qu'on peut en avoir. Du coup, Bridget s'est à nouveau décidé d'y faire sa propre suranalyse.

Prout! Aaaaaah, ça va mieux?

Bridget a écrit:

Grand Prix du Jury à Cannes... faut-il que la petite phrase de Lars von Trier leur ait confondu l’entendement...

De quoi parles-tu, quelle phrase?

Bridget a écrit:En Belgique, quand les gamins deviennent ingérables et insupportables et qu'on veut refaire sa vie, on les dépose dans un orphelinat. Les éducateurs disent ensuite au gamin que son père est parti sans laisser d'adresse, que ce n'est pas la peine de le chercher. Impossible de retracer le père, alors qu'il est dans le même bled.

Qu'est-ce que c'est que cette généralité débile?

Les frères Dardenne ne sont pas LA Belgique.

EDIT: en Europe au XXIème siècle

Sans doute qu'en Inde, on peut aussi vendre ses enfants et donner ses filles à un orphelinat.