HALLOWEEN de John Carpenter (1978)

En 1978, John Carpenter faisait naître un méchant qui deviendra une légende. Michael Myers deviendra un des tueurs en série les plus craints de tout Hollywood. Un tueur froid au coeur de glace. Des gestes mécanique, un masque qui rend son silence absolu encore plus terrible. L'homme est un robot, une machine à tuer à la résistance physique surnaturelle. C'est bien ce qui rend ce tueur compulsif si terrifiant. Il apparaît comme une incarnation du Mal absolu, si obnubilé par sa soif de sang que son propre corps se régénère afin de continuer le carnage.

Avec un monstre pareil, Carpenter a pu réaliser un film presque définitif, tout au moins paradigmatique, sur le thème du tueur en série. Pas un bout de gras et toutes les éléments fondateur du genre sont présents. Le masque, les jeunes filles bourgeoises, un thème (Halloween). Mais La nuit des masques, c'est aussi la révélation de Jamie Lee Curtis au grand public et un beau rôle Donald Pleasence. Un beau duo d'acteur qui met bien en valeur le scénario. On salue bien-sûr la musique de John lui-même. Toujours dans un accord simple et parfait avec son sujet. Pas de gras, je vous dis.

Un film d'une remarquable cohérence et qui parvient, du coup, à poser une ambiance pesante et angoissante dans le décor vaguement inquiétant des quartiers résidentiels de la middle-class américaine. La photographie, que je ne voudrais pas oublier, participe pleinement de cette simplicité efficace qui caractérise Halloween. Une sorte de papy qui veille sur ses très nombreux petits enfants en s'amusant de la fougue de cette nouvelle engeance horrifique.

Le minimalisme du film de Big John reste encore et toujours exemplaire.
Il n'y a pas grand monde qui aura réussit à être aussi efficace avec une telle économie de moyens (peut-être le black christmas de Bob Clark réalisé 4 ans avant Halloween, qui se permet en plus d'être assez amusant).

La science de mise en scène et de montage de Carpenter, doublée d'une réelle compréhension des mécanismes de la peur, lui permettent d'ancrer définitivement ce sous-genre peu représenté jusque là dans l'histoire du cinéma.

La suite, par Tommy Lee Wallace, n'est certes pas du même acabit, mais ne déshonore en tout cas pas le film originel.
Je garde, pour ma part, une certaine affection pour le 3ème opus qui n'a en fait aucun rapport avec Michael Myers, mais qui dégage une ambiance mémorable.

Enfin bon, le premier est, de toute manière, insurpassable.

Je n'ai jamais aimé.

Le concept d'ados qui se font dégommer l'un après l'autre par un mec masqué:

Je me souviens de n'avoir ressenti aucune sympathie pour les personnages (victimes ou boureau), et que le film ne contenait aucun enjeu: va-t-il se faire attraper? Saura-t-on pourquoi il tue? Un personnage autre que la fille-de-Marion-de-Psycho s'en tirera-t-il? On s'en fout.

J'ai une réelle haine (ou aversion) pour ce film et la plupart des films qu'il a engendré: "Vendredi 13", les "Freddy", "Souviens-toi l'Ete Dernier", "Scream",
etc...

Un film d'une remarquable cohérence et qui parvient, du coup, à poser une ambiance pesante et angoissante dans le décor vaguement inquiétant des quartiers résidentiels de la middle-class américaine. (...) Une sorte de papy qui veille sur ses très nombreux petits enfants en s'amusant de la fougue de cette nouvelle engeance horrifique.

30 ans plus tard, j'imagine que ça donne "Saw" (jamais vu) et l'horror porn. Bel héritage.

BigJ. a écrit:30 ans plus tard, j'imagine que ça donne "Saw" (jamais vu) et l'horror porn. Bel héritage.

Le raccourci est un peu facile.
Saw découle plutôt de films comme les Hostel, eux-même inspirés du cinéma gore... ce sont deux voies différentes dans l'histoire du cinéma, même s'ils se sont nourris l'un l'autre.

Colqhoun a écrit:Le raccourci est un peu facile.

C'était exprès.

Mon film préféré de Carpenter. Juste avant The thing.
Halloween est pour moi le chef d'oeuvre du slasher. Et quelle mise en scène ! Je suis ébahi à chaque visionnage, et Dieu sait si je l'ai vu un paquet de fois...

Colqhoun a écrit:
La suite, par Tommy Lee Wallace, n'est certes pas du même acabit, mais ne déshonore en tout cas pas le film originel.
Je garde, pour ma part, une certaine affection pour le 3ème opus qui n'a en fait aucun rapport avec Michael Myers, mais qui dégage une ambiance mémorable.

Je me fais la série en ce moment. Bien vite endormi devant le second et très amusé par le troisième qui atteint des sommets de bêtise et porte en lui une dimension nanardesque assez conséquente.

J'essaierai de leur faire leur topic à chacun, mais il faut que je revois le 2 pour lui faire justice.

Le 3ème peut effectivement se voir comme un nanar, mais j'avais vraiment croché.
J'avais trouvé l'ambiance assez glauque et les effets de make-up super bien foutus.

Quelques images: