CHRISTINE de John Carpenter (1983)

Un jeune homme timide devient le propriétaire d'une voiture qui l'aidera à prendre confiance en lui mais révélera aussi un côté beaucoup plus sombre...

Et bien voilà une bien belle adaptation de Stephen King. Carpenter est surprenant dans sa manière d'adapter le roi du roman d'épouvante avec fidélité et talent. Lui qui aime les univers lugubres et inquiétants, n'hésite pas ici à créer un univers, certes effrayant, mais aussi plus léger qu'à son habitude. Un film plus grand public en quelque sorte.

En effet, Christine est plus un portrait de la jeunesse qui pourrait plaire à des adolescents en quête de sensations fortes qu'un véritable film d'horreur. L'exercice est néanmoins réussi avec ce film très divertissants et agréable à suivre. Au delà d'une histoire d'épouvante efficace et bien construite on peut y voir le portrait d'une génération aux penchants franchement matérialiste et bien trop dévouée au culte des apparences. Ainsi, le film se focalise autant sur la voiture que sur l'évolution de son propriétaire. C'est ce qui pousse le scénario à un niveau beaucoup plus intéressant que le simple prétexte à massacre et permet de multiplier les enjeux. Du coup, on suit le film sans une pointe d'ennui.

La caractère de la voiture est très bien construit. Tout le fond du film fonctionne donc à plein régime. C'est aussi grâce aux deux acteurs principaux très à leur place ( Keith Gordon et John Stockwell). Les effets spéciaux sont aussi au top et c'est un vrai plaisir de voir cette superbe voiture s'auto-réparer et remettre en place toute sa carrosserie.

Un sans faute pour Carpenter, qui signe un film fantastique de haute facture avec l'aide précieuse du talent de King. Une belle rencontre.

Cette voiture déchire!



Keith Grdon dans le rôle de Arnie, le propriétaire de la voiture, m'a fait forte impression en jouant une double personnalité.

Keith Gordon qui a progressivement abandonné son métier d'acteur pour se consacrer à la réalisation.
On lui doit notamment une dizaine d'épisodes de la série DEXTER et d'autres épisodes épars de différentes séries tv.

Mais le choix de casting fût effectivement judicieux. De l'adolescent mal dans sa peau au jeune homme arrogant qu'il devient, son interprétation est mémorable.

Et je trouve qu'en termes de photographie c'est l'un des plus beaux films de Carpenter.

Un film qui m'a retourné quand j'étais môme, la vhs passait quasiment en boucle pendant les vacances d'été !

Je me souviens du gars qui vend la voiture à Arnie, il me faisait peur !

Et la voiture qui s'auto-répare, tip top !!

Ca me donne envie de me le refaire bientôt !

J'ai adoré ce film (tout comme le bouquin de Stephen King), John Carpenter n'a pas volé ses galons de maître de l'horreur ! Je préfère néanmoins Fog, The Thing (son meilleur à mes yeux) et Halloween .

Tiens, Fog. Ça ne me dit rien. On the wish list!

patator a écrit:J'ai adoré ce film (tout comme le bouquin de Stephen King), John Carpenter n'a pas volé ses galons de maître de l'horreur ! Je préfère néanmoins Fog, The Thing (son meilleur à mes yeux) et Halloween .

The Thing et Halloween ok, mais Fog en revanche suis pas hyper fan !

Oliver Knox a écrit:

patator a écrit:J'ai adoré ce film (tout comme le bouquin de Stephen King), John Carpenter n'a pas volé ses galons de maître de l'horreur ! Je préfère néanmoins Fog, The Thing (son meilleur à mes yeux) et Halloween .

The Thing et Halloween ok, mais Fog en revanche suis pas hyper fan !

Le premier montage est effectivement pourri, mais le director's cut de Carpenter, c'est une autre histoire !

J'étais pas au courant pour le director's cut, ça peut effectivement faire la différence, faut voir donc !
Merci pour l'info Patator !!

Pas de définitions * (« Christine » est-il de l’horreur, du fantastique, etc ?). Il suffit de remarquer deux ou trois choses simples, à propos de ce film qu’on ne se lasse pas de revoir.

1) CARPENTER (ou/et KING) ont, de façon irrésistible, mêlé fantastique et séduction, ou Mal et séduction, alors que, bien plus souvent, le fantastique s’accompagne de répulsion, voire de révulsion.
2) Ils auraient pu faire un énième clone de Hyde/Jekyll, avec ce personnage d’Arnie. Dans ce film, le plus troublant est que le personnage ne fait qu’un avec ses deux « moi » et même un avec Christine (on ne sait pas toujours quand il est « dans » Christine et quand Christine agit seule), ce qui amène facilement à l’interprétation que Christine est sa maladie (mais le film a tant de tiroirs que celui-ci n’en est qu’un parmi d’autres).
3) L’âme des objets inanimés n’est pas un thème nouveau, on connaît le vers  célèbre, mais ici, Christine a son caractère, son charme, ses désirs de vengeance. On peut connaître des chats, des figuiers neurasthéniques (eux, les figuiers, ont moins de goût à la vie, leurs fruits moins de goût tout court). Pourquoi pas des voitures  jalouses, susceptibles? Un philosophe posait la question : « Que peut un corps ? ». Que peut un objet ? Vengeance  des objets ? Cela nous rappelle que Christine (la voiture) s’inscrit dans la lignée des récits hollywoodiens de vengeance, tout de même que CARPENTER s’amuse à faire rejouer à Arnie, blouson rouge, la scène de l’escalier avec son père de « Rebel without a Cause » (« La Fureur de Vivre », dois-je le préciser ?). Chacun –humains et objets- mythologise comme il peut (les objets peuvent-ils être  mythomanes, en plus ?!!!).

    Deux ou trois observations, donc, qui peuvent dire un tout petit peu pourquoi « Christine » met presque tout le monde dans sa poche.

*Dans son bouquin, très vivant, très intelligent et bourré de références « Anatomie de l’Horreur », S KING s’en méfie, mais j’extrais deux petites citations: « Nous inventons des horreurs pour supporter les vraies horreurs.», et « (…) c’est à cet instant-là que j’ai senti une connexion fort utile entre l’univers du fantastique et les manchettes des journaux.»

PS : Colqhoun a raison de souligner la qualité de la photo