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    Quels seront les cinq? (Five came back) de John FARROW

    marrou
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    john - Quels seront les cinq? (Five came back) de John FARROW Empty Quels seront les cinq? (Five came back) de John FARROW

    Message par marrou Dim 21 Juil - 9:28

    Long? 1h15 au compteur. Je ne sais pas si la durée était dans les exigences de la RKO avec ses réalisateurs. Toujours est-il que même si en si peu de temps, on n'a pas celui de trop développer, par définition, il semble que FARROW ait voulu ramener les choses à l'essentiel (en 39, la couleur est utilisée dans le cinéma, et si FARROW a préféré le NB, c'est sans doute parce qu'il sait bien que les couleurs détournent souvent de l'idée ou des idées d'un film, que le NB incite le spectateur à aller derrière son plaisir immédiat de se satisfaire de l'apparence*). Et l'essentiel, ici, ce n'est pas l'aventure, c'est l'idée de sacrifice pour déterminer ceux qui survivront. Peu importe de quel danger il s'agit (on ne voit pratiquement pas les Indiens de la forêt amazonienne -amazonienne?-, sauf une ou deux jambes à la toute fin).

    Dans ce film de survivants, le NB, la simplicité des moyens, la mention discrète de quelques conséquences pratiques de la situation, le développement adjacent mais nécessaire du thème de la révélation des personnages dans les situations extrêmes, la sobriété du traitement des péripéties, tout cela renvoie le spectateur, qui s'identifie, à une interrogation : qui suis-je là-dedans, quand il n'y a pas d'issue, et qu'une sorte de Dieu (l'anarchiste condamné qui a le révolver, donc le pouvoir) choisit? Epargné? Sacrifié? Acceptant son sacrifice, d'ailleurs (pour la plupart de ceux qui restent, dans le film, certains de mourir).

    Film presque austère, qui marque encore. Marquait-il en 39, alors que la guerre était là et que pas mal d'Américains sentaient que la question se poserait probablement pour leur pays? Auto-sacrifice. Pas du tout des vieilleries, regardons l'Histoire plus récente, ou restons dans le cinéma: si "Titanic" avait touché tant de gens, c'est sans doute aussi parce qu'ils ont été atteints profondément par le don de sa vie à Rose par Jack. Tiens, souvenez-vous également: une des scènes qui ont dû rester dans la mémoire de pas mal de spectateurs du "Naufrage du"Poséidon"", c'est sans doute l'auto-sacrifice du personnage qui permet aux autres  d'atteindre un endroit sûr du bateau renversé, sachant qu'il donne sa vie pour eux.

    *ce n'est pas une règle absolue, bien sûr: de très grands films ont besoin de la couleur. Grand exemple, classique, de l'utilisation du NB pour poser des problèmes cinématographiquement: le "Lord of the Flies" ("Sa Majesté des Mouches") de P BROOK, autre film de survivants, dans une toute autre perspective.

    (repasse sur TCM le 26 tôt le matin)

      La date/heure actuelle est Lun 6 Mai - 13:10