LE DERNIER DES TEMPLIERS (Season of the Witch) de Dominic Sena (2011)

Petit faiseur de Hollywood, Dominic Sena est notamment l'auteur de Kalifornia et Operation Espadon. Il revient en 2011 avec un film fantastique à la frontière de l'heroic fantasy.

Dès les première minutes, on sent la volonté de la part de la production de donner un souffle épique à son film. Batailles épiques, costumes soignés, punchlines à deux balles. Cette intention restera malheureusement lettre morte. La faute en premier lieu à un scénario raté. Les deux héros sont mal écrits et l'un d'eux (le leader bien-sûr) est joué par Nicolas Cage. D'ailleurs les non-héros sont tout aussi mal écrits. Tout comme les anti-héros, maintenant que j'y pense... bref! Nos Tango & Cash en armure se retrouvent embrigadés dans une histoire de sorcellerie suite à deux ou trois péripéties à dormir debout. Après une bonne vingtaine de clichés, il y a le grand cliché final et le film se finit. Je suis méchant parce qu'il y a quelque idées intéressantes par-ci, par-là. Maintenant que c'est dit et qu'on ne peux plus me taxer de méchant et je peux redire sans scrupule que ce film est raté.

Sinon, c'est violent et ça fait assez plaisir pour un film de fantasy. Y a aussi de l'eau bénite, des vieux parchemins magiques et des démons qui ont des super pouvoirs. J'aime bien ça, moi.

J'ai entendu dire par un fan de Nicolas Cage que ce film est bien drôle dans son exagération et serait consciemment une parodie. Il faudra que je le regarde un de ces jours pour me faire mon avis.

Si vous comprenez bien l'anglais, voici la "review" en entier : lien vers le Cinema Snob

Ce n'est pas tellement parodique. Ca se prend même assez au sérieux. C'est clair que c'est parfois un peu ridicule mais c'est involontaire. J'avoue avoir ris à quelques reprises. Mais j'étais, comme souvent, le seul dans la salle... Il y a aussi ce côté buddy movie, deux chevaliers qui se font des blagues grivoises pendant les temps morts.

En ce qui concerne Cage, il est souvent pitoyable quand il joue les héros au grand cœur.

Parodique n'est peut-être pas le bon mot, mais la question est : est-il assez drôle pour être considéré comme un nanar? Et si c'est le cas, est-ce fait exprès (probablement pas) ? Le côté buddy movie dont j'ai déjà entendu parlé me donne quand même envie de rire

Je dirais que c'est amusant par moment et que les dialogues sont parfois bien marrants tant ils sont ridicules. Après, c'est certain que ce n'est pas fait exprès. Comme je l'ai dit, le public dans la salle ne riait pas. En somme, je trouve ça très loin du nanard. C'est un vrai (mauvais) film fantastique qu'il faut voir en tant que tel. Sena, c'est un mec qui aime faire du film couillu et il essaie tout au long de son métrage d'impressionner le spectateur, même si il reste dans le fantastique populaire qui tache. L'humour est présent mais pas au second degré, seulement pour détendre l'atmosphère entre deux scènes de suspense.

Finalement, je te conseille d'aller le voir et de te faire ta propre opinion. Tu y trouveras peut-être ton compte après tout. Moi je n'ai pas passé un mauvais moment. Et, pour tout dire, j'ai passé un meilleur moment qu'à Hereafter.

Les coups de boule au démon.... ah la la...

c'est un des bons moments!

Le Nicolas Cage nouveau est arrivé et cette fois-ci, c'est une jolie choucroute qu'il arbore tout au long de ce film aux relents de sorcellerie moyenâgeuse.
Film dans lequel il interprète Behmen, un templier qui envoi balader les Croisades pour rentrer au pays avec son pote Felson (Ron -da face- Perlman). Manque de pot, ils débarquent dans un bled pourri, touché par une plaie immonde, probable effet de l'emprisonnement d'une prétendue sorcière. Sous peine de dénoncer les deux déserteurs, les religieux les invitent à trimballer la sorcière jusque dans un monastère à quelques kilomètres de là pour lui faire subir un truc qui pourrait l'anéantir.

Alors comme ça, sur le papier (ou l'écran), ça semble très sérieux, avec des questions sur la véritable nature de ces sorcières, sur l'engagement guerrier envers Dieu, et ce genre de bricoles. Et effectivement, les mecs se prennent vraiment au sérieux en se disant qu'ils vont faire un film qui propose plein de parallèles avec notre époque, avec les intégristes religieux, les "chasses aux sorcières" et tout et tout. Mais en fait, c'est d'une bêtise sans nom, ça prend constamment le spectateur pour une buse comateuse et au final on comprend vite que tout ce qui intéresse notre réalisateur (Dominic Senna, coupable de Gone in 60 seconds, Kalifornia, Opération Espadon, j'en passe et des meilleurs), c'est de tout faire péter, de montrer des grosses bastons, des loups-mutants, des moines-zombies-qui-grimpent-au-mur et d'autres bricoles du genre, en éliminant tous les personnages les uns après les autres. En fait, sur un sujet vaguement similaire, il y a Black Death de Christopher Smith, sorti l'année dernière, qui réussissait partout où ce Season of the Witch se lourde comme une vieille pantoufle.

Mais pour le coup, dès le moment où l'on comprend que l'on ne pourra décemment rien prendre au sérieux dans cette relativement modeste production (40 millions de budget), on peut laisser notre cerveau s'occuper d'autres trucs plus importants et se prendre au jeu de ce film plutôt rigolo. Car si pendant un bon moment on reste dans quelque chose de "relativement sobre", passé la 2ème moitié, les types font péter le budget (réservé jusque là dans la préservation de la coupe de cheveux de Nic) et balancent la sauce. Attaque de cgi qui semblent avoir 15 ans de retard (c'est bien simple, même dans Van Helsing c'était pas autant moche), moments de bravoures sortis de nulle part, prétexte à de la baston débile, tout y passe. Cage et Perlman s'en donnent à coeur joie et pour le coup, avec beaucoup d'indulgence, on regarde tout cela d'un oeil amusé. Je retiendrais juste la musique, par moments pas si mal (grosse composition guerrière) et qui donne une bonne ampleur, notamment aux séquences de batailles des Croisades au début du film (accessoirement, ces séquences sont encore plus mal torchées que les inserts numériques de 300.. c'est dire le niveau).

Nicolas Cage semble définitivement abonné aux productions de dégénérés (malgré quelques sursauts par-ci par-là), mais réussit malgré tout à ne pas tomber dans le monde désenchanté du direct-to-video, gardant suffisamment de sex-appeal médiatique pour balancer ses machins sur grand écrans (quand je pense que Ghost Rider 2 est sur le point de sortir, ça fout les boules) et foutre définitivement la honte sur sa famille et notamment à son oncle, le gros Francis.

C'est vrai que c'était mal fichu ce film. Mais comme tu le relève, ça se marie bien avec la pizza.