DREAM HOME (Wai dor lei ah yut ho) de Ho-Cheung Pang (2010)

Sheung veut un nouvel appartement avec vue sur la mer.
La maison où elle a grandit et où elle continue de vivre est désormais entourée de constructions gigantesques, lui empêchant toute vue sur la mer.
Avec ses quelques économies, elle part à la recherche de l'appartement idéal. Qu'elle trouve. Malheureusement le prix est trop élevé. Elle décide alors de déprécier la valeur des lieux. En massacrant ses habitants.
Fort d'un propos social solide, actuel et intelligemment amené (la crise de l'immobilier entraînant une violence dans les rapports humains), Ho-Cheung Pang, le réalisateur, nous livre un slasher ultra violent, aux meurtres graphiques impressionnants. Une approche difficile à imaginer de notre côté du globe, puisque certaines scènes optent pour le drame familial "standard" avant de basculer dans une effusion de gore ahurissante. Le réalisateur se révèle particulièrement talentueux dans sa manière de chorégraphier des meurtres cruels, démontrant une compréhension du genre qui dépasse largement certains réalisateurs "spécialistes" (Ho-Cheung Pang en est à son premier coup d'essai dans le cinéma horrifique). On terminer le film étonné, presque ému par le sort malheureux de Sheung (quand bien même elle vient de massacrer gratuitement une dizaine de personnes qui n'avaient rien demandé), définitivement privée d'un réel bonheur.

Là où je n'attendais qu'une petite bande horrifique efficace, j'ai trouvé un film de genre intelligent, à la réalisation classieuse et à l'interprétation de qualité. Must see.

J'ai adoré ce film. Un des meilleurs films d'horreur de 2010. C'est beau, c'est intelligent, c'est drôle et c'est très cruel.

Que du bonheur.

PS: Prix Mad Movies NIFFF 2010.

Parfaitement dit, un film qui marie avec bonheur fond social et horreur. Une réussite totale.

Tiens, j'avais trouvé la couche sociale prétexte et j'avais trouvé un peu bête de vouloir justifier le gore.

Mais oui, c'était bien.

Prétexte ?
Non je crois pas. Il (le fond social) nourrit bien le film.
On peut y voir un prétexte, mais le processus qui conduit Sheung a ses exactions tient relativement bien la route.
C'est sur un coup de tête, mais le passif qu'elle se traîne conduit à cette extrémité.

Et justifier le gore ? Comment ça ?

Colqhoun a écrit:Prétexte ?
Non je crois pas. Il (le fond social) nourrit bien le film.
On peut y voir un prétexte, mais le processus qui conduit Sheung a ses exactions tient relativement bien la route.
C'est sur un coup de tête, mais le passif qu'elle se traîne conduit à cette extrémité.

Et justifier le gore ? Comment ça ?

+ 100

Il m'avait semblé que la dimension sociale était ultra-faiblarde et que sa présence était uniquement due dans le but d'adoucir le gore.

Mais peut-être me trompe-je.
J'avais un peu dormi.

loval a écrit:Mais peut-être me trompe-je.
J'avais un peu dormi.

ça doit être ça, je pense. Parce que, si mes souvenirs sont bons, tout le film repose là-dessus quand même.

Très bon film en tout cas, j'en garde un excellent souvenir.

Et n'oublions pas que les problèmes de logements du film ne sont que le reflet de ce qui se passe en réalité à Hong-Kong. Et à Lausanne et à Genève et à Paris. Un film très ancré dans son époque, je vous dis.