NIFFF 2011 du 1er au 9 juillet

Paz a écrit:

twix a écrit:pour ceux qui y était, en bref, comment c'était la conférence de Eli Roth ?
est-ce qu'il a parlé du projet de réalisé en long métrage sa bande annonce de Thanksgiving ?!

C'était en franglais!
Et c'était très intéressant. C'est un gars très cool. Et oui, il a un peu parlé de ça. Le scénario est écrit et ça va se faire.

cool ! j'espère que il y a aura moyens de trouver une vidéo

twix a écrit:j'espère que il y a aura moyens de trouver une vidéo

Oui.
Sur la page facebook du NIFFF.

Courtement, les 2-3 bricoles que j'ai vu.

LE MASQUE DU DEMON | Mario Bava
Très joli, une esthétique au croisement du gothisme et de l'expressionisme, avec beaucoup d'idées de mise en scène. Mais le tout est au service d'un récit pantouflard où l'on passe notre temps à faire des aller-retour d'une pièce à l'autre avec des personnages fatigants.

WASTED ON THE YOUNG | Ben C. Lucas
Un teen-movie qui récupère certains codes du film noir et du thriller pour dérouler son histoire dans un univers sans adultes. Héros maudit, femmes fatales, bad guys indestructibles, situation apparemment sans espoir, tout y est. L'esthétique et le sound design sont ultra léchés, parfois clairement too much, mais cela participe bien dans la création de cette ambiance où tout semble factice. On pense du coup à l'excellent Brick de Rian Johnson.

MANIAC | William Lustig - en présence du réal.
Le redécouvrir sur grand écran fût l'un des moments de ce festival pour moi. Si le film garde quelques scories (principalement les séquences avec Caroline Munroe dans son appart et son studio), de nombreuses scènes sont réellement opressantes, inquiétantes. Joe Spinell y trouvait le rôle de sa vie. Une oeuvre indispensable dans le cinéma de genre.

ALUCARDA, DAUGHTER OF DARKNESS | Juan Lopez Moctezuma
Un what-the-fuck-movie ultra fauché, avec des nonnes possédées par le démon qui passent leur temps à hurler ou à brûler. Et de temps à autre, elles se foutent à poil sans raison. C'est rigolo, mais un peu gonflant sur la durée. Il faut imaginer un film de Jodorowski qui se serait fait violer par l'enfant bâtard des Monty Python et de Jess Franco, avec une pincée d'hystérie ken-russellienne par dessus le tout.

DETECTIVE DEE: LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTOME | Tsui Hark
Gros divertissement sur-pété de thunes, qui, 2h durant, nous montre un Andy Lau qui incarne un personnage entre Sherlock Holmes et Indiana Jones, dans la Chine antique, à enquêter sur des combustions humaines suspectes. En fait, faut voir ça comme un gros épisode de Fringe chez les chinois: un événement étrange au début, une enquête par quelqu'un dont tout le monde se méfie, une grosse conspiration et une dernière séquence d'action où l'urgence de la situation devient quasi-désespérée. Basta. Au final c'est assez pauvre malgré les combats cools chorégraphiés par le gros Sammo Hung.

IRONCLAD | Jonathan English
De l'aventure moyen-âgeuse avec Paul Giamatti qui joue un roi d'angleterre (pas le truc le plus crédible du monde) et qui va aller se fritter avec James Purefoy, Jason Flemying et Brian Cox dans un château. Ça charcle à mort malgré la shakycam parfois pénible, le récit est bien construit, les personnages intéressants et il se dégage du film un feeling de crédibilité. De toute manière, un film où des types se font trancher en deux ou défoncer à coup de boulet et dans lequel on brûle des cochons pour faire péter un donjon, ça ne pouvait que me plaire.

COURTS-METRAGES SUISSES | plein de gens
Je vais faire court, c'était pas super brillant.
Un machin genevois (l'âme de l'acier) d'une prétention au-delà de toutes limites. Acteurs mauvais comme des cochons, réalisation d'une platitude effrayante, scénario parfaitement idiot, musique pompière qui repompe le pire de Zimmer sur Inception.. enfin bon, une bousasse de première comme rarement j'en ai vu. Et vraisemblablement, ce film a reçu une aide financière inimaginable pour un court-métrage (30min quand même) suisse.
Ça c'était pour le pire.
Pour le meilleur, y a un truc suisse-allemand (halbschlaff) assez bien foutu même si le script est super light et vraiment pas abouti. Mais la réal est belle, la photo super classe et l'acteur principal est excellent.
Sinon, il y avait évidemment EMPLOYE DU MOIS de Olivier - chaoticlock - Beguin avec Catriona "l'au-delà" McColl pour lequel j'étais venu à cette séance. Manque de pot ça passait en dernier, du coup j'ai du me farcir toutes les saloperies qui passaient avant (je vous épargnerais mon avis sur cette misère de Lac Noir de Victor Jacquier). Et donc Employé du Mois, c'est pas mal, mais très sincèrement, ça ne m'a pas complètement emballé. Dans les points positifs, pas mal de gags fonctionnent bien (ceux avec bob, ceux avec satan (je sais plus son nom) et ceux avec vlad). Dans le négatif, j'ai trouvé la réal assez plan-plan, manquant un peu d'audace (même si c'est pas forcément le sujet qui appelait à des tonnes de folie, y a certains moments, c'est un peu trop champ/contre-champ) et les personnages de la sorcière et de la fée relativement gonflants et pas spécialement drôles. Cela dit, en regard de la sélection des courts suisse, une comédie c'était vraiment bienvenue, d'autant plus avec ce sujet qui reste d'actualité et qui permet pas mal de choses. Et la conclusion est amusante.

Ensuite, avis tout à fait personnel, mais ce Didier de Giorgi que j'ai entendu sur plusieurs films, il me fatigue un peu et je trouve son travail de composition relativement pauvre et inintéressant.

HOUSE | Nobuhiko Ôbayashi
Heu... expérience non-sensique absolue. indescriptible. pur moment de folie furieuse. totalement allumé. et accessoirement, c'est une merveille d'un bout à l'autre. 2 millions d'idées à la seconde, et s'il y a clairement un trop-plein de tout, on est dans une volonté de film sans limites. hallucinant.

Et demain, je finis le festival avec le dernier machin de Lars von Trier, MELANCHOLIA.

Suite de mes projections

MANIAC de William Lustig
THE CALLER de Matthew Parkhill
SUPER de JAmes Gunn
JACK KETCHUM'S THE GIRL NEXT DOOR de Gregory M. Wilson
GRIFF THE INVISIBLE de Leon Ford
GUILTY OF ROMANCE de Sion Sono
IRONCLAD de Jonathan English
HIDEAWAYS d'Agnes Merlet
RED de Trygve Allister Diesen et Lucky McKee

Encore à voir aujourd'hui

DETECTIVE DEE de Tsui Hark
MELANCHOLIA de Lars von Trier

et cela m'aura fait 40 films en 9 jours et 14 courts métrages.

Hier, on a eu droit à un chouette concert donné par le Conservatoire de Neuchâtel plus d'autres élèves venus de toute la Suisse Romande et de France.
Fruit d'un camp consacré à la musique de films, ces jeunes interprètes, ont entamé leur prestation par L'Aquarium du Carnaval des animaux de Cammille Saint-Saens,qui est le gingle musical du Festival de Cannes. Puis, on a eu droit à une pièce de Mancini dont le titre m'échappe. Vint le tour à l'accompagnement musical de L'Amant de la lune de Ferdinand Zecca (1905). S'en suivirent deux arrangements de Edward Scissorhands de Danny Elfman et The Lord of the Rings d'Howard Shore. Arriva enfin le clou du spectacle, avec la sonorisation musicale du Voyage dans la lune de Georges Méliès (1902). Enfin, après un extrait de Pirates des Caraïbes 3 de HAns Zimmer, ce très sympathique moment s'est achevé par le thème de la Soupe aux choux de Raymond Lefevre.

Le NIFFF récompense un film norvégien

Le palmarès du 11e Festival du film fantastique de Neuchâtel (NIFFF) a consacré samedi soir "Trollhunter" du Norvégien André Øvredal. Ce long métrage rafle trois prix, dont le Narcisse du meilleur film. Le NIFFF a vu affluer 27'000 spectateurs en neuf jours: un record.

Suite de l'article...

Et voilà, de retour à la maison après 9 jours de folie. Un millésime fantastique dans tous les sens du terme.

Terminé cette édition 2011 avec la projection de MELANCHOLIA.

Courtement (parce que je sais pas trop quoi en dire), c'est esthétiquement sublime. Un aboutissement visuel fascinant.
Mais paradoxalement, je peine à saisir -pour le moment- le sens de ce film. Un mariage raté, qui aboutit sur une sorte de dépression. En parallèle, une nouvelle planète (melancholia) risque d'entrer en collision avec la terre. La panique gagne alors cette famille isolée dans leur manoir. la fin du monde. la fin d'un monde. la futilité de rapports humains qui ne débouchent sur rien de plus que le retour à la poussière. la futilité de nos rites face à l'imprévisibilité de l'univers.

à dire vrai, j'en sais foutre rien. mais c'est vraiment beau. et lent. et touchant. j'ai aimé. c'était pas gagné d'avance.

Même si je n'ai pas vu des masses de films durant cette 11ème édition du festival, je suis content de ma sélection, content d'avoir découvert ces OVNI de Alucarda et House, ultra heureux d'avoir pu entendre et rencontrer William Lustig (ce bonhomme est une perle.. gentil comme tout, plein d'humour, très gentleman.. adorable) et d'avoir eu l'occasion de revoir Maniac sur grand écran. Heureux d'avoir revu des tronches que l'on ne croise que là-bas. enfin bon.. meilleur festival du monde.

Sur les rotules

Palmarès

Festival terminé. Un grand crû. 43 films. Je me suis éclaté.

RED EAGLE de Wisit Sasanatieng (2010) : 6/10
HIDEAWAYS de Agnès Merlet (2011) : 7/10
JANE EYRE de Cary Fukunaga (2011) : 10/10
LES NUITS ROUGES DU BOURREAU DE JADE de Julien Carbon & Laurent Courtiaud (2009) : 7/10
FRERES DE SANG (Basket Case)de Frank Henenlotter (1982) : 10/10
THE MURDERER (THE YELLOW SEA) (Hwanghae) de Hong-jin Na (2010) : 8/10
TARGET (Mishen) de Alexander Zeldovich (2011) : 7/10
BLUE HOLOCAUST (Buio Omega) de Joe D'Amato (1979) : 10/10
UNDERWATER LOVE (Onna No Kappa) de Shinji Imaoka (2011) : 1/10
DRILLER KILLER (The Driller Killer) de Abel Ferrara (1979) : 7/10
BLOOD FEAST de Herschell Gordon Lewis (1963) : 8/10
LES YEUX SANS VISAGE de Georges Franju (1960) : 10/10
PRINCE YAROSLAV (Yaroslav. Tysyachu Let Nazad) de Dmitri Korobkin (2010) : 7/10
GRAVE ENCOUNTERS de The Vicious Brothers (2010) : 2/10
MONDO CANE de Paolo Cavara & Gualtiero Jacopetti & Franco Prosperi (1962) : 9/10
THE WIZARD OF GORE de Herschell Gordon Lewis (1970) : 7/10
THE BOXER'S OMEN (Mo) de Chih-Hung Kuei (1983) : 10/10
LA TRAQUE de Antoine Blossier (2010) : 1/10
HERSCHELL GORDON LEWIS, THE GODFATHER OF GORE de Jimmy Maslon & Frank Henenlotter (2010) : 7/10
THE GORE GORE GIRLS de Herschell Gordon Lewis (1972) : 7/10
TROLLHUNTER (Trolljegeren) de André Øvredal (2010) : 9/10
L'AU-DELA (E Tu Vivrai Nel Terrore - L'Aldilà) de Lucio Fulci (1981) : 10/10
KIDNAPPED (Secuestrados) de Miguel Vivas (2010) : 9/10
AT MIDNIGHT I'LL TAKE YOUR SOUL (À Meia-Noite Levarei Sua Alma) de José Mojica Marins (1964) : 10/10
LE MASQUE DU DEMON (La Maschera Del Demonio) de Mario Bava (1960) : 10/10
WASTED ON THE YOUNG de Ben Lucas (2010) : 3/10
THE VIOLENT KIND de Butcher Brothers (2010) : 9/10
KARATE-ROBO ZABORGAR (Denjin Zabôgâ: Gekijô-Ban) de Noboru Iguchi (2011) : 9/10
MANIAC de William Lustig (1980) : 10/10
ALUCARDA (Alucarda, La Hija De Las Tinieblas) de Juan López Moctezuma (1978) : 8/10
DETECTIVE DEE ET LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME (Di Renjie) de Hark Tsui (2010) : 9/10
EVIL DEAD (The Evil Dead) de Sam Raimi (1981) : 10/10
THE GIRL NEXT DOOR de Gregory Wilson (2007) : 9/10
GUILTY OF ROMANCE (Koi No Tsumi) de Sion Sono (2011) : 10/10
STAKE LAND de Jim Mickle (2010) : 2/10
HOUSE (Hausu) de Nobuhiko Obayashi (1977) : 10/10
RED de Trygve Allister Diesen & Lucky McKee (2008) : 4/10
THE TOXIC AVENGER de Lloyd Kaufman (1984) : 7/10
END OF ANIMAL de Sung-Hee Jo (2010) : 10/10
WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN de Lynne Ramsay (2011) : 10/10
THE FLESH EATERS de Jack Curtis (1964) : 8/10
MELANCHOLIA de Lars von Trier (2011) : 10/10
NORWEGIAN NINJA (Kommandør Treholt & Ninjatroppen) de Thomas Cappelen Malling (2010) : 4/10

Paz a écrit:AT MIDNIGHT I'LL TAKE YOUR SOUL (À Meia-Noite Levarei Sua Alma) de José Mojica Marins (1964) : 10/10

Je n'ai pas que de bons souvenirs de ce réalisateur...

T'as vu quoi de lui?

Extraits de la rencontre publique avec Herschell Gordon Lewis

Petite édition pour moi, j'avais prévu 10 films, j'en ai vu 5. Finalement comme j'étais accompagné sur 2 films, j'ai pas trop perdu d'argent sur mon pass 10 films....

Trollhunter
Ce qui s'annonçait comme un gros délire de nerd décérébré s'avère finalement un "found footage" bien fichu et suffisamment intelligent pour rire de son statut de ff. Drôle et bourré de références, jouant sur les clichés du genre et sur la corde du complot "on nous cache tout on nous dit rien" pour mieux le démolir dans une dernière scène absurde. Un très bon divertissement, même s'il n'en restera pas grand chose sur la durée (à part l'intelligence du discours sur les films de complot, justement).

Kommander Trehølt & Ninjatroppen
Film d'espionnage sous acide. Une fois qu'on accepte le présupposé nanar que rien ne sera jamais crédible, on rigole bien. Joli traitement visuel, plein de bonnes idées pour "renouveler" les poncifs du genre de films d'espionnage, dans le seul but probablement de les tourner en dérision. Mais de nouveau, il n'en restera pas grand chose.

Super
Autant le dire tout de suite, j'ai pas vu les autres films de loosers-to-superhero, donc je pourrai pas comparer. Mais j'ai été très agréablement surpris par ce film extrêmement badass et par son personnage principal qui cache sa rancoeur égoïste sous un vernis de "justicier" sans aucune notion de proportionnalité. Quelques excellentes scènes bien méchantes à la clef anglaise, Kevin Bacon qui se royaume à surjouer, Ellen Page en sidekick complètement barrée. Bref, une relecture intéressante du personnage de super-héros et de sa réalité possible hors du monde de la fiction. Quelles motivations, quels moyens, quel rapport à la loi. Bref, méchamment intelligent.

The Wicker Man
Très content de découvrir ce film sur grand écran, présenté par Roth. Une lente glissée vers la folie religieuse et le délire presque surnaturel. Et pour une fois, pas de prise de position d'un côté ou de l'autre. Toutes formes de fanatismes sont dangereuses, des deux côtés de la barrière, l'intolérance ou du moins l'impossibilité de communiquer avec qui n'est pas dans le même délire amènent à une forme de violence. Un film profondément noir et dérangeant qui méritera une seconde vision.
Reste à découvrir le remake, qui est semble-t-il encore mieux. (ah, j'ai mal compris?)

Wasted on the young
Une esthétique froide pour une plongée dans un monde de jeunes riches au dessus des lois. Probablement pas d'une grande originalité dans la thématique et le traitement du scénario. Mais visuellement très abouti, avec quelques trouvailles très fines (l'utilisation visuelle de la natation et du nageur qui évoque de plus en plus une balle de pistolet en particulier, mais aussi l'intégration des messages virtuels sur l'image, pour accentuer le côté hors de la réalité de ces jeunes étudiants fortunés), on obtient en fait un film intelligent, qui pose des questions intéressantes (que faire quand des criminels sont intouchables, quelle place pour l'auto-justice et avec quelles conséquences)

Reste à découvrir le remake, qui est semble-t-il encore mieux

Comme l'a dit Eli Roth en présentant le film:

"Did you see the one with Nicolas Cage? If you did, erase it. Just erase it."

Etheroman a écrit:Comme l'a dit Eli Roth en présentant le film:

"Did you see the one with Nicolas Cage? If you did, erase it. Just erase it."

Trop tard c'est un Nanar

Blofeld a écrit:

Wasted on the young
Une esthétique froide pour une plongée dans un monde de jeunes riches au dessus des lois. Probablement pas d'une grande originalité dans la thématique et le traitement du scénario. Mais visuellement très abouti, avec quelques trouvailles très fines (l'utilisation visuelle de la natation et du nageur qui évoque de plus en plus une balle de pistolet en particulier, mais aussi l'intégration des messages virtuels sur l'image, pour accentuer le côté hors de la réalité de ces jeunes étudiants fortunés), on obtient en fait un film intelligent, qui pose des questions intéressantes (que faire quand des criminels sont intouchables, quelle place pour l'auto-justice et avec quelles conséquences)

Tous les points positifs que tu évoques sont pour moi les grands défauts de ce film esthétisant et fait pour plaire aux djeunes. Un vulgaire pet dans l'eau, sans odeur donc.