Après sa sublime prière cinématographique, The Tree of Life, Terrence Malick, le poète et philosophe du Septième Art, revient avec une profonde réflexion sur le mystère de l'amour. Procédant d'une manière qui est désormais devenue sa patte, le cinéaste juxtapose les voix off des personnages, par lesquelles on accède à leurs pensées, et des images en apesanteur, matérialisées par des mouvements de caméra organiques, le tout dans un superbe cinémascope parfaitement justifié pour évoquer l'immensité des sentiments dans laquelle les protagonistes se sentent tout petits, se perdent.
Dans The Tree of Life, Malick recourait à un format plus carré car son film évoquait un deuil qui enfermait la famille. Ici, l'écran large représente au début la liberté, la passion, la rencontre, un bonheur plus grand que réel, sans limites. Et c'est de ça que parle A la merveille: des limites qui canalisent tout être vivant. En philosophe, le réalisateur ne cherche pas à comprendre l'origine de ces barrières, mais il expose brillamment, à travers une histoire d'amour assez banale, comment l'humain affronte ces limites, comment il s'y trouve confronté et comment il crée lui-même ses propres frontières face aux aléas de la vie. Malick ne se veut aucunement prédicateur et ne cherche pas à ce que ses oeuvres soient paroles divines, il doute de la condition humaine et ses personnages deviennent son propre reflet, à l'instar du prêtre incarné par Javier Bardem.
Le cinéma de Terrence Malick est à l'opposé total de ce qui fait vivre commercialement l'industrie du divertissement, celui que l 'on appelle "entertainment" pour bien se faire voir dans les salons, cette manière d'aborder les choses en ne se basant que sur le marketing et les astuces passe-partout qui n'ont pour but que de plaire, et surtout de plaire au plus grand nombre. Malick n'a que faire de ces prérogatives matérialistes et consuméristes, il fait de l'art et c'est tout à son honneur. Son cinéma fait preuve d'une liberté de ton absolue, ne suit aucune règle établie et se transforme en une oeuvre unique: sa vision des choses. A la merveille est le sixième long métrage d'une des plus belles filmographies qui soit.
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