par LvT Sam 2 Mar - 13:10
Cet article est une honte totale, il est signé Eric Steiner.
Le voilà en entier
Attentes déçues, silence radio!
«CYANURE» • Le second film de Céline Cornamusaz sort dans un silence critique assourdissant, plombé par un scénario brouillon, malgré d’évidentes qualités visuelles.
Faut-il renoncer à parler d’un film raté pour ne pas compromettre son succès en salle? S’agissant de cinéma suisse, cela semble être la politique majoritairement en vigueur dans la presse romande, à quelques exceptions près. On en a un nouvel exemple avec le pourtant très attendu «Cyanure» de la Vaudoise Céline Cornamusaz, dont le premier long-métrage, «Cœur animal» (2009), adaptation réussie du roman «Rapports aux bêtes» de Noëlle Revaz, avait obtenu un écho critique extrêmement positif, inversement proportionnel au silence assourdissant qui accompagne la sortie de son deuxième essai.
On l’aura donc déjà compris entre les lignes, ou plutôt entre l’absence de lignes: «Cyanure» s’avère une vraie déception, un «plantage» à première vue assez désastreux qui atteste de la difficulté (voire de l’impossibilité, si l’on en croit Alain Tanner) de produire des images de fiction intéressantes dans notre petit coin de francophonie.
Retour en plaine
Dans «Cœur animal», Céline Cornamusaz pouvait s’appuyer sur un texte très fort, qui éveillait en elle des résonances autobiographiques, et sur la splendeur aride de paysages de montagne en phase avec la dureté de ses personnages. Ici la réalisatrice redescend dans la plaine, situant son intrigue entre le Chablais et la Riviera vaudoise dont elle a déniché les recoins les plus ostensiblement cinégéniques, entre la banalité d’un supermarché très provincial et la poésie d’un camping décati, en passant par des coins de nature sauvage joliment photographiés.
Malheureusement, cette attention portée à des décors soigneusement cadrés constitue la seule qualité incontestable d’un film plombé par un scénario indigent et une mise en scène brouillonne. En quelques mots, «Cyanure» raconte la fascination exercée par un père sur son fils. Le premier est en prison où il purge une peine de longue durée, le second, aux portes de l’adolescence, se révolte contre sa mère et fantasme sur son paternel gangster. Ce qui nous vaut une introduction aussi surprenante que déjantée entre manga et polar de série Z, qui s’avère ensuite tout droit sorti de l’imagination du garçon. Cette idée de départ du film, qui consiste à transcrire dans des images pop du plus parfait mauvais goût la vision romantique que se fait un jeune ado de son filou de père, était plutôt intéressante et aurait pu donner lieu à des allers-retours savoureux entre rêve et réalité.
Une histoire filandreuse
Hélas, plutôt que d’approfondir cette piste et rester fermement arrimée au personnage de l’enfant (comme l’a fait Ursula Meier dans «L’enfant d’en haut», filmé en partie dans la même région), Séverine Cornamusaz se perd dans les méandres d’un scénario filandreux, entre film psychologique, récit d’apprentissage et polar érotique. Ainsi, malgré les efforts d’excellents acteurs qui tentent de donner un semblant de crédibilité à leur personnage, «Cyanure» finit par ne ressembler à plus rien, sinon une juxtaposition de séquences mises bout à bout sans la logique interne qui leur donnerait un sens. Dommage! I
Sam 8 Mar - 3:06 par Jericho
» Le Nyctalope
Ven 7 Mar - 20:50 par ard56
» Je cherche le titre d'une vielle série
Jeu 6 Mar - 5:22 par assasmourad
» Fête de l'anim - 10ème édition
Mar 4 Mar - 3:38 par PresseRav
» Le plan-séquence le plus prétentieux et ennuyeux de la "nouvelle vague"?
Lun 3 Mar - 12:38 par karlkanna
» Alejandro Jodorowsky à redécouvrir
Jeu 27 Fév - 4:40 par malcom mac jean pierre
» Belle et Sébastien (2013)
Mer 26 Fév - 3:26 par LvT
» BLACK OUT de Jean-Louis Roy (1970)
Dim 23 Fév - 10:44 par mid
» David Lynch
Dim 23 Fév - 10:02 par Hellody