Rien sur "Hatufim" dans la rubrique du forum consacrée aux séries. Il est un peu tard pour prendre le train en marche, puisque les deux derniers épisodes de la première saison seront diffusés jeudi prochain, 20h 50 sur Arte, mais cela peut mettre en appétit pour la saison 2, même s'il est plus acrobatique d'entrer dans une série en cours de saison ou en ayant manqué une saison.
Série israëlienne, "Hatufim" parle de la réinsertion de deux otages détenus à la frontière du Liban pendant 17 ans. Pas très drôle: les journaux TV adorent , comme à l'habitude, dans ce cas-là, l'"émotion", les larmes versées (ah, l'émotion, les larmes versées, les paroles pleines d'intensité, les mines compassées et intéressées des officiels, etc!!). "Hatufim" a gommé cela le plus possible, jusqu'à ne garder que ce qu'on ne montre guère, que le public préfère ne pas avoir à connaître: ratés des retrouvailles, du retour à la nouvelle-ancienne vie (mais rien n'est plus comme avant). Première raison, sans doute de l'écho modeste qu'a eu la série (mais ce ne sont que de très limités sondages personnels), ce refus de céder à des facilités, au déjà-vu grand public.
Une raison plus générale est peut-être le parti-pris de la série: pas de spectaculaire, ni de divertissement: on est dans le sérieux, le concret. Même si on n'échappe pas au langage universel du récit -l'histoire d'amour, sous diverses formes-, ce thème des histoires d'amour est évoqué sans voyeurisme ni complaisance, sous ses aspects très pratiques: faut-il vendre la maison où on vivait avec celui qui n'est pas revenu, comment dormir avec sa femme quand on est à ce point hanté par les cauchemars de la détention et de ses tortures qu'on est inconsciemment violent dans son sommeil, etc? Le rythme du récit en est affecté: lent, posé, avec des retours mimant les obsessions douloureuses des ex-otages: rien d'hollywoodien dans ce qui nous est donné à voir.
Je ne veux pas être trop long, mais une dernière chose, quand même. La série n'est pas une nouvelle façon de parler de l'éternel conflit israëlo-palestinien. On y parle de ce qu'est un otage en général, même s'il s'agit d'une situation précise. Placez cela en Amérique Latine ou dans d'autres pays où la prise d'otages est routinière*, vous aurez un peu le même genre de série. Il faut ajouter qu'"Hatufim" échappe à tout manichéïsme (bons Israëliens, méchants Arabes**), quand le public préfère les choses nettes, tranchées. Cet universalisme de la série n'a apparemment pas suffi à attirer davantage de spectateurs (mais je me trompe peut-être: je n'ai pas de chiffres d'audience!).
* horrible à dire
** même si, on est d'accord, les preneurs d'otages, en général, peuvent difficilement passer pour les gentils
Série israëlienne, "Hatufim" parle de la réinsertion de deux otages détenus à la frontière du Liban pendant 17 ans. Pas très drôle: les journaux TV adorent , comme à l'habitude, dans ce cas-là, l'"émotion", les larmes versées (ah, l'émotion, les larmes versées, les paroles pleines d'intensité, les mines compassées et intéressées des officiels, etc!!). "Hatufim" a gommé cela le plus possible, jusqu'à ne garder que ce qu'on ne montre guère, que le public préfère ne pas avoir à connaître: ratés des retrouvailles, du retour à la nouvelle-ancienne vie (mais rien n'est plus comme avant). Première raison, sans doute de l'écho modeste qu'a eu la série (mais ce ne sont que de très limités sondages personnels), ce refus de céder à des facilités, au déjà-vu grand public.
Une raison plus générale est peut-être le parti-pris de la série: pas de spectaculaire, ni de divertissement: on est dans le sérieux, le concret. Même si on n'échappe pas au langage universel du récit -l'histoire d'amour, sous diverses formes-, ce thème des histoires d'amour est évoqué sans voyeurisme ni complaisance, sous ses aspects très pratiques: faut-il vendre la maison où on vivait avec celui qui n'est pas revenu, comment dormir avec sa femme quand on est à ce point hanté par les cauchemars de la détention et de ses tortures qu'on est inconsciemment violent dans son sommeil, etc? Le rythme du récit en est affecté: lent, posé, avec des retours mimant les obsessions douloureuses des ex-otages: rien d'hollywoodien dans ce qui nous est donné à voir.
Je ne veux pas être trop long, mais une dernière chose, quand même. La série n'est pas une nouvelle façon de parler de l'éternel conflit israëlo-palestinien. On y parle de ce qu'est un otage en général, même s'il s'agit d'une situation précise. Placez cela en Amérique Latine ou dans d'autres pays où la prise d'otages est routinière*, vous aurez un peu le même genre de série. Il faut ajouter qu'"Hatufim" échappe à tout manichéïsme (bons Israëliens, méchants Arabes**), quand le public préfère les choses nettes, tranchées. Cet universalisme de la série n'a apparemment pas suffi à attirer davantage de spectateurs (mais je me trompe peut-être: je n'ai pas de chiffres d'audience!).
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