Dans la vie, il y a deux camps : ceux qui estiment que « Singin’ in the Rain » est la meilleure comédie musicale du monde, et ceux qui estiment que la palme revient à « The Band Wagon ». J’avais ce souvenir-là, du moins, et, après avoir revu le film de MINNELLI, je voulais savoir si cette vieille guerre de religion (c’est une histoire déjà ancienne) se jouait encore chez les critiques. Eh bien oui : dans un petit dictionnaire assez récent, on se rend compte que ça chauffe toujours.
L’ennuyeux est la situation suivante : vous êtes, comme presque tout le monde, inconditionnel de MINNELLI, mais vous préférez le film de DONEN/KELLY, et que les fans de « The Band Wagon » soient considérés comme plus amateurs de complexité, plus « intellectuels » que les dingues de « Chantons … » ne change rien à votre sentiment. Mais cette querelle entre ceux qui sont censés en avoir dans la cervelle d’un côté, et les autres de l’autre, m’intéresse peu, et bien moins que de savoir pourquoi, moi qui suis aussi dans ladite « situation suivante », j’ai encore cette même réticence devant le chef-d’œuvre, un des nombreux chefs-d’œuvre de l’auteur de « Some Came Running ».
Cyd CHARISSE est merveilleuse, les décors sont splendides, les mouvements de caméra d’un naturel suprême*, le film magnifique. Oui. Mais qu’est-ce qui peut couiner, malgré tout ? La légèreté n’y est pas, m’a –t-il semblé. Or le film repose sur l’apologie du divertissement, de la fantaisie, du léger (« that’s entertainment », chanson célèbre du film), qui donnent le succès à la troupe, laquelle, sous l’impulsion du premier directeur, avait joué un drame ayant entrainé un grave échec auprès du public. Et il se trouve que la préparation de l’échec occupe une très, trop grande place dans le film, bien plus, sauf erreur, que la construction du succès qui remplacera l’échec initial. D’autre part, l’histoire repose en partie sur le personnage de Tony Hunter, star déclinante, vieillissante : difficile de faire une comédie sur cette situation de départ, même quand on est MINNELLI. Construire une comédie sur deux mélancolies était un pari risqué. MINNELLI pouvait-il, voulait-il dépasser ces données de départ pour faire de la comédie ? Pas sûr. On a peut-être tort de mettre sur le même plan « Chantons…. » et « Tous en Scène ». Le premier éclaire, secoue, égaie ; le second émerveille par sa splendeur visuelle mais fait naître un sourire triste.
*dans son autobiographie, MINNELLI dit qu’OPHULS a été son maître dans ce domaine
**et, sur un autre plan, la relation amoureuse entre F. ASTAIRE et C. CHARISSE n’est pas, quand même la conclusion est attendue, substantiellement développée, n’est pas très convaincante, malgré le légendaire pas de deux dans Central Park, est un peu inaboutie.
L’ennuyeux est la situation suivante : vous êtes, comme presque tout le monde, inconditionnel de MINNELLI, mais vous préférez le film de DONEN/KELLY, et que les fans de « The Band Wagon » soient considérés comme plus amateurs de complexité, plus « intellectuels » que les dingues de « Chantons … » ne change rien à votre sentiment. Mais cette querelle entre ceux qui sont censés en avoir dans la cervelle d’un côté, et les autres de l’autre, m’intéresse peu, et bien moins que de savoir pourquoi, moi qui suis aussi dans ladite « situation suivante », j’ai encore cette même réticence devant le chef-d’œuvre, un des nombreux chefs-d’œuvre de l’auteur de « Some Came Running ».
Cyd CHARISSE est merveilleuse, les décors sont splendides, les mouvements de caméra d’un naturel suprême*, le film magnifique. Oui. Mais qu’est-ce qui peut couiner, malgré tout ? La légèreté n’y est pas, m’a –t-il semblé. Or le film repose sur l’apologie du divertissement, de la fantaisie, du léger (« that’s entertainment », chanson célèbre du film), qui donnent le succès à la troupe, laquelle, sous l’impulsion du premier directeur, avait joué un drame ayant entrainé un grave échec auprès du public. Et il se trouve que la préparation de l’échec occupe une très, trop grande place dans le film, bien plus, sauf erreur, que la construction du succès qui remplacera l’échec initial. D’autre part, l’histoire repose en partie sur le personnage de Tony Hunter, star déclinante, vieillissante : difficile de faire une comédie sur cette situation de départ, même quand on est MINNELLI. Construire une comédie sur deux mélancolies était un pari risqué. MINNELLI pouvait-il, voulait-il dépasser ces données de départ pour faire de la comédie ? Pas sûr. On a peut-être tort de mettre sur le même plan « Chantons…. » et « Tous en Scène ». Le premier éclaire, secoue, égaie ; le second émerveille par sa splendeur visuelle mais fait naître un sourire triste.
*dans son autobiographie, MINNELLI dit qu’OPHULS a été son maître dans ce domaine
**et, sur un autre plan, la relation amoureuse entre F. ASTAIRE et C. CHARISSE n’est pas, quand même la conclusion est attendue, substantiellement développée, n’est pas très convaincante, malgré le légendaire pas de deux dans Central Park, est un peu inaboutie.
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