Découverte de ce grand film de guerre. Il s'agit avant tout du portrait d'un homme de guerre ambiguë et qui ne vie que par et pour la guerre. C'est ce qui élève réellement le film à mes yeux, le traitement de cette ambiguïté, la capacité à capter à la fois la grandeur de son personnage principal en tant que héros de guerre et toutes ces faiblesses en tant qu'homme. Patton est un homme d'un autre âge, qui ne comprends rien à la politique, à la communication, même son aide est bien plus au fait de ce qu'il faut et ne faut pas dire. Il évolue en électron libre, ne cherchant qu'à diriger des hommes, à partir au front. Il y a cette scène absolument incroyable à l'infirmerie, ou Patton est à la fois touchant, bouleversant même, lorsqu'il prie pour un soldat mourant et irritant, agressif, ridicule, lorsqu'il se met à gifler un soldat à bout de nerf qui se met à chialer. Le personnage est fascinant d'un bout à l'autre et Schaffner parvient à ne jamais obstruer le jugement du spectateur par excès d'empathie. Evidemment que Patton est un personnage attachant, par son côté en marge, par ses moments difficiles, mais Schaffner nous rappel lors de séquences assez dures (le soldat giflé, les mules sur le pont, son point de vue sur les Russes) à quel point son personnage est un personnage d'excès autant dans ses qualités que ces défauts.
Je dis Patton un peu partout, parce George C. Scott s'efface derrière son personnage, parvenant à lui donner corps avec autant d’exubérance que de sensibilité, magnifiant chaque scène de sa présence écrasante. Il s'agit sans problème d'un des rôle les plus impressionnant jamais joué. Scott était déjà un acteur que j'admirais, mais là il se hisse encore bien plus haut. Il est bien servit, il faut le dire, par le scénar de Coppola notamment, qui est brillant d'un bout à l'autre, évitant les scories ou de grossir le traits, d'une belle subtilité, peu de biopic (genre que je n'apprécie en général que modérément) peuvent se targuer d'être aussi bien écrit et rythmés. Ajoutons à ça une réalisation assez ample de Schaffner, même si ce ne sont vraiment pas les scènes de guerres qui rendent le plus justice à la réalisation, d'ailleurs celles-ci sont au final assez rares. Et puis la musique de Goldsmith, parfaite, qui colle magnifiquement au personnage de Patton (que Goldsmith réutilise d'ailleurs dans sa superbe BOs pour The Burbs... et qui a vachement influencé le thème de Police Academy ).
Grand, grand film et très belle découverte.
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