Faut-il dire beau, joli, bon ? En tout cas film plus que très séduisant que ce « Attenberg », construit sur un lent balancement entre trois séries narratives : mort programmée du père, acceptation de la vie, en tout cas du contact avec le monde extérieur, un homme en l’occurrence, par cette jeune femme de 23 ans qui a fui les hommes et le monde jusque là, s’y sentant étrangère, mal à sa place, et qui trouve, en troisième lieu, du secours ou des façons d’oublier dans des docs animaliers de la BBC et des reproductions de parades d’oiseaux ou de gestuelles d’autres bêtes avec sa seule amie*. Le film est à la fois fantaisie et gravité (la jeune femme accompagne son père dans sa mort), et s’impose sans peine à l’adhésion du spectateur. Assez longs plans séquence qui sont juxtaposés, rythme étiré, statique, n’entretenant avec la narration suivie que des rapports assez lâches mais largement suffisants, puisqu’on s’y retrouve sans trop de difficulté vu que le nombre des personnages est limité. Bel entrecroisement des trois thèmes, en apparence incongrus ou incompatibles : amour, mort, animaux. Les deux premiers, disait un philosophe, sont frère et sœur ; le troisième aère le film, le dédensifie, en fait quelque chose, dans l’ensemble, alors que le propos n’est pas gai, de libérateur.
Autant dans ce film, le principe de la narration en mosaïque** fonctionne vraiment bien, autant dans d’autres films (en train de voir « Innocence » d’Andreas MORELL), sans doute à force de multiplier les personnages, de juxtaposer les scènes, un peu selon le principe des séries de télé, ce même principe finit par faire perdre le fil du récit et tourne à la facilité. Il faut bien être moderne, pour paraphraser le mot célèbre du poète, mais je me demande ce qu’on gagne à cela. Je sais ce qu’on peut perdre : le délicieux sentiment d’être pris par la main par le raconteur d’histoires et de garder les yeux éblouis jusqu’à la fin. Pas facile d’être moderne.
*qui lui apprend aussi à embrasser, dans une scène inaugurale très drôle qui vous dégoûtera pas mal du baiser, surtout si, comme moi, vous en avez un peu assez de ces scènes d’amour où les personnages goulument, copieusement, jouent au dentiste et échangent leur salive avec générosité, prodigalité. Une scène d’amour réussie, cela ne court pas les salles, d’autant qu’elle ne supporte guère que la suggestion. Amusante subversion de cette scène inévitable (ou quasi) aujourd’hui, et qui en fait presque une scène d’horreur.
**ah, la déconstruction !!! Je croyais que c’était démodé
Autant dans ce film, le principe de la narration en mosaïque** fonctionne vraiment bien, autant dans d’autres films (en train de voir « Innocence » d’Andreas MORELL), sans doute à force de multiplier les personnages, de juxtaposer les scènes, un peu selon le principe des séries de télé, ce même principe finit par faire perdre le fil du récit et tourne à la facilité. Il faut bien être moderne, pour paraphraser le mot célèbre du poète, mais je me demande ce qu’on gagne à cela. Je sais ce qu’on peut perdre : le délicieux sentiment d’être pris par la main par le raconteur d’histoires et de garder les yeux éblouis jusqu’à la fin. Pas facile d’être moderne.
*qui lui apprend aussi à embrasser, dans une scène inaugurale très drôle qui vous dégoûtera pas mal du baiser, surtout si, comme moi, vous en avez un peu assez de ces scènes d’amour où les personnages goulument, copieusement, jouent au dentiste et échangent leur salive avec générosité, prodigalité. Une scène d’amour réussie, cela ne court pas les salles, d’autant qu’elle ne supporte guère que la suggestion. Amusante subversion de cette scène inévitable (ou quasi) aujourd’hui, et qui en fait presque une scène d’horreur.
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