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Le forum des fous de Cinéma


    "Les Deux Cavaliers" ("Two Rode Together") de John FORD (1961)

    marrou
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    "Les Deux Cavaliers" ("Two Rode Together") de John FORD (1961) Empty "Les Deux Cavaliers" ("Two Rode Together") de John FORD (1961)

    Message par marrou Jeu 12 Sep - 9:17

    C’est (‘me semble) Barbara STANWICK qui disait que dans un film, le plus important, c‘est l’histoire. Si le film est tiré d’un bouquin, les choses se compliquent : part du cinéaste, de l’écrivain ? Question vaine ? Peut-être.

    Toujours est-il que l’histoire est excellente (pas lu le livre), et le film splendidement équilibré : composition, construction orchestrales, avec des pupitres clairs, purs, des thèmes harmonieusement développés : comique, idyllique, pathétique, tragique. L’histoire, on s’en souvient, est celle de l’accueil des Blancs capturés par les Indiens, des années après leur capture, même si la diversité des cas de captifs, esquissée dans « the Searchers *», est largement évoquée ici. Film bâti sur une opposition de deux personnages qui se résout bien avant la fin. FORD architecture son œuvre sur cette opposition-là mais, bien davantage ensuite, sur celle de deux sociétés (blanche et indienne), et de cette opposition, la société blanche ne se sort pas avec honneur. Sur le sujet de l’évolution des sentiments de FORD concernant la question indienne, on parle moins de ce film que des « Searchers » et « Cheyenne Autumn », alors qu’on a là un jalon important (FORD a fait, si j’ai bien lu un commentaire sur TCM, une sorte de mea culpa : entre ses westerns antérieurs dans lesquels les Indiens occupent une place importante et ceux de la fin de sa carrière, on a un changement de cap, un questionnement au moins, qui remet plein de choses en cause).

    Oui, on a des tics fordiens (si on aime le bonhomme, on retrouve cela avec plaisir : la baston presque inévitable, par exemple), le duo STEWART/WIDMARK cabotine peut-être un peu, surtout le premier -mais comment bouder son plaisir de voir ces deux gars immortels réunis ?-, mais on a, à côté, des scènes ou violentes et singulières (curiosité méchante, hypocrite, sournoise des femmes du fort), ou violente et d’une sécheresse inhabituelle chez FORD (le jugement expéditif et l’exécution immédiate du frère de la fiancée du lieutenant Gary, trop indianisé pour devenir récupérable, selon l’ensemble de la communauté pourtant à la recherche de ses disparus), et deux histoires d’amour qui évitent pas mal de clichés. Rien de gratuit, tout cela formidablement agencé, combiné. C’est bon, un classique, et celui-là est sacrément bon.

    * »Two Rode Together » forme un diptyque avec le chef-d’œuvre légendaire (et n’en est pas du tout indigne), tant les histoires sont parallèles, même si avec « Cheyenne Autumn » on a une trilogie qui finit par une remise en question radicale et mélancolique des relations que les Blancs ont eues avec les Indiens.

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