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    LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946)

    Mitchell
    Mitchell
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    LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946) Empty LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946)

    Message par Mitchell Mer 2 Oct - 21:35

    LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946) The_stranger

    Peu après la Seconde Guerre mondiale, l'inspecteur Wilson (Robinson) traque les criminels de guerre allemands. Dans ses recherches, il retrouve Franz Kindler (Welles) qui a émigré aux États-Unis pour refaire sa vie. Sous le nom de Charles Rankin, il est devenu un professeur aimé et apprécié d'une petite ville de la Nouvelle-Angleterre, et se prépare à épouser Mary Longstreet (Young), la fille du juge.

    Il y a de quoi intéressé dans ce pitch, le mal personnifié se cache dans une petite bourgade isolée des Etats-Unis, il faut peut de chose pour créé la fascination pour le monstre Kindler, malheureusement tout ça ne semble pas intéressé le moins du monde Welles. Il considère ce "Criminel" comme son plus mauvais film, probablement à raison. Film de commande au scénario de série B paresseux, qui, au delà de son contexte, se contente un peu d'aligner des situations téléphonée. On a 2 longueurs d'avance sur chaque action des personnages, le film réserve donc très peu de surprise malgré son sujet. Il y a bien une ou deux scènes qui réveille un peu le spectateur, notamment le premier meurtre de Kindler en plan séquence qui annonce la couleur d'une belle manière, et puis la réalisation de Welles qui balance des plongées, contre-plongées, des grands mouvements d'appareils, des plans séquences, un travail sur la lumière dément, etc. Welles avait fait ce film pour prouver aux producteurs qu'il pouvait boucler un film de commande dans les temps, c'est à peu prêt tout.

    Bien sûr ça reste du bel ouvrage d'un point de vue technique et visuel, ça reste Welles, c'est virtuose, déjà sacrément moderne, mais ça ne sauve pas la pauvreté de son scénario, que même la confrontation Welles / Robinson ne parvient pas à secouer un peu (Welles est très bon comme d'hab, Robinson aussi même s'il semble peu impliqué). Bref, c'est beau, mais c'est creux.

    Bon je remarque avec le temps que le cinéma très froid de Welles (pour ceux que j'ai vu) me touche très peu, je trouve également The Lady From Shangai affreusement vide et plat au delà de la réalisation et de la narration et ma revision de La Soif du Mal m'a moins emballé qu'à sa découverte, même si je l'aime toujours bien. Reste Citizen Kane que je n'ai pas revu depuis au moins 10 ans, mais que j'avais adoré à sa découverte.

    J'ai quand même très envie de découvrir le reste de sa filmo, parce qu'il reste objectivement un immense cinéaste.
    marrou
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    LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946) Empty Re: LE CRIMINEL (The Stranger) de Orson Welles (1946)

    Message par marrou Sam 5 Oct - 8:30

    Je te répondrais bien quelque chose mais quoi?, puisque tu dis (bien) ce que je dirais peut-être (??? je suis bien moins précis que toi) si je me souvenais du film. 'Me rappelle l'atmosphère de la petite ville, si, si, étouffante; l'ambiguïté, il me semble, sur l'identité de l'ex-nazi pendant une partie du film; et la fin dans l'église, sans doute une concession au spectaculaire. Cela fait peu. Tu le soulignes: c'est une sorte de film de preuve: "Moi aussi, je peux le faire!". Et c'est difficile de continuer à être WELLES, alors qu'on s'est assigné un autre but: montrer qu'on est digne de la confiance de futurs producteurs. Mais Hollywood a besoin d'indépendants plus dépendants, plus conciliants avec le cahier de charges du cinéma de l'époque, j'imagine. WELLES, dès avant cette époque, avait-il été jugé comme  décidément non-hollywoodocompatible, irrécupérable, impropre à faire des produits cinématographiques? L'alchimie devait être très délicate: trouver l'équilibre entre les attentes disons généralistes des grandes boîtes d'Hollywood et le désir de faire une oeuvre plus personnelle, même si on lit souvent que les cinéastes US n'avaient pas la même religion de l'auteur (l'auteur!!!, l'auteur!!!) que celle qu'ont les Européens.

    Chaque cinéphile est polygame, sultan: il a un vrai harem, qu'il vénère, adore de loin. Ou un Olympe, si on préfère.  Deborah KERR, Hedy LAMARR, Barbara STANWICK, pour moi, suivies de tout près par Loretta YOUNG. Ah, mais que des vieilles dames, toutes mortes, direz-vous! Bien sûr, mais je trouve bien plus d'érotisme** dans la silhouette gracile de STANWICK, en combinaison, dans je ne sais plus quel vieux film, que dans les  films modernes qui ne cachent rien de ce qui se passe entre lui et elle. L YOUNG avait  la même grâce*, mais aussi une fragilité bien à elle, qui touchait  à quelque chose qui n'est pas de notre monde, dans "Ceux de la Zone", un des chefs-d'oeuvre de BORZAGE, par exemple. Une déesse, oui, des déesses.

    *pas du tout la même que celle de STANWICK, cf ses rôles chez CAPRA, ou son rôle de séductrice de pigeons, dans "the Lady Eve" de Preston STURGES, je crois, aussi inoubliable que FONDA dans son rôle de naïf
    **bon à tout faire, le cinéma? C'est aussi lui qui est prescripteur en matière de comportements amoureux. Enfin, je n'en sais rien, mais c'est amusant de remarquer qu'à  la même époque où, dans le cinéma, on chronométrait les baisers, on coupait quand ça commençait à chauffer, j'imagine que dans pas mal de chambres à coucher, on coupait la lumière pour montrer son affection

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