Grand fan du trio (surtout pour Shaun Of The Dead, aussi pour Spaced, un peu moins pour Hot Fuzz), leur dernier volet de la "Cornetto trilogy" est heureusement plus proche de leur premier essai que du second. Là où le film est une vraie réussite c'est dans la caractérisation des personnages, encore une fois la relation Pegg / Frost et surtout dans le très beau personnage de Gary King. Il y aurait certainement eu de quoi étoffer un peu celui-ci, faire fonctionner un peu mieux la "confrontation" finale des 2 personnages principaux, que j'ai trouvé vraiment touchante, mais dans l'ensemble le film fonctionne bien et trouve un équilibre entre la comédie, le fantastique S-F et le drame (léger mais bien présent), comme Shaun avant lui (Hot Fuzz est beaucoup plus superficiel).
The World's End est également moins un film de geek que les 2 précédents, comme s'ils étaient parvenus à digérer suffisamment leur références pour éviter de les souligner au marqueur. Qu'on soit clair, l'intrigue et le ton du film sont clairement ultra-référentiels (John Hugues, Body Snatchers, etc.), mais le film marche beaucoup moins en citation (il y a de l'auto-citation, mais c'est autre chose). On évite du coup le côté "empilement" d'un Hot Fuzz, même si Wright en fait toujours clairement trop avec sa caméra. Depuis Spaced, à peu prêt une transition sur deux se fait avec le passage d'un personnage / véhicule / objet au premier plan, comme si un simple raccord ne pouvait pas lui garantir la même fluidité. C'est clairement sa marque de fabrique, mais c'est aussi un tic un peu facile qui parcours le film (et tous ses précédents). Heureusement, le film ne ressemble pas cette fois-ci à une immense bande-annonce, même si l'ouverture pouvait laisser craindre le pire. Il s'agit même à mes yeux du film le mieux réaliser de la trilogie, il y a bien sûr toujours plus ou moins les mêmes tics et défauts, mais quelle mise en scène des scènes de l'action! Rien que pour ça, le film est une petite merveille, entre le côté slapstick de la violence, les chorégraphies et le sens du rythme comique au sein même des scènes d'actions, j'ai trouvé ça très fort. Il y a un côté épuisant dans ces séquences et en même temps c'est diablement jouissif.
Je serais plus réservé sur le scénario, même s'il s'agit peut-être du plus ambitieux, du moins "intime" des trois films, j'ai trouvé la fin un peu rallongée. J'ai adoré la "confrontation" final avec Bill Nighy, grand moment d'écriture, mais sa finalité est d'une cohérence franchement douteuse. On sent les mecs qui ont voulus aller jusqu'au bout de la démarche, faire une sorte d'über-Breakfast Club, c'est d'ailleurs tellement palpable qu'il s'agit probablement de la scène la plus jubilatoire du film, mais j'ai trouvé ça assez grossier. On sent que l'idée de départ était d'en arriver à cette fin, mais je trouve qu'elle se justifie assez mal, même si en soit, tout le final est plutôt réussi. D'autant qu'il a ça d'étonnant que le traitement du personnage de Gary King, ou plutôt son évolution, n'est pas du tout celle qu'on attends (que j'attendais du moins).
Donc plutôt emballé par ce dernier film, bourré d'ambition tant scénaristique que visuel et qui parvient, dans les grandes largeurs, à réussir tout ce qu'il entreprends. Encore un film que je vais me refaire quelques fois et qui risque de se bonifier avec le temps.
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