L'ENFER POUR MISS JONES (The Devil In Miss Jones) de Gerard Damiano (1973)
Après son suicide, Justine Jones, une vieille fille sexuellement frustrée, est contrainte à errer dans les limbes du purgatoire. Afin de gagner sa place en enfer, on lui propose de retourner temporairement sur Terre et de s'adonner aux plaisirs de la chair sous toutes ses déclinaisons...
Après GORGE PROFONDE, le film pornographique phénomène, Gerard Damiano offre au cinéma X ses lettres de noblesse avec L'ENFER POUR MISS JONES qui est une oeuvre fondatrice pour le genre. Il s'agit du premier long-métrage X de l'Histoire à oser explorer un sujet adulte et mélodramatique. L'auteur/réalisateur construit son oeuvre autour d'une thématique bien à lui, brodant des histoires autour de femmes frustrées, insatisfaites ou aigries. Dans ce joyau aux accents bergmaniens, Damiano donne le rôle principal à une femme d'âge mûr : Georgina Spelvin, qui avait 37 ans à l'époque du tournage et que le réalisateur repère parmi son équipe; elle s'occupait de la cantine. Physique "ordinaire", bien loin des canons actuels de beautés désincarnés, Spelvin livre une prestation poignante avec une vraie dimension psychologique, où l'actrice saura faire ressentir au spectateur tout le désir, le plaisir et la jouissance de son personnage. D'un réalisme et d'une émotion bien trop rare dans le cinéma porno.
https://www.youtube.com/watch?v=LmbkI5QTmoE&feature=player_embedded
S'ouvrant les veines avec une lame de rasoir, Justine se vide de son sang dans sa baignoire, mettant ainsi fin à une existence morne et triste. Cette oeuvre de Damiano n'est pas un film pornographique comme les autres, il s'attache à dépeindre l'histoire tragique de cette femme qui n'a rien vécu, n'a eu aucun plaisir dans sa vie. Le cinéaste passe de l'univers morne et déprimant que constitue l'appartement grisâtre de Justine à une recherche constante de plénitude sexuelle à travers une succession de tableaux pornographiques où l'héroïne va pouvoir enfin satisfaire ses moindres désirs. Elle rencontre tout d'abord le "Professeur" (Harry Reems, grand star bien établi dans le genre) qui va se charger de son initiation. Le réalisateur opte pour une mise en scène élaborée, avec une très belle photographie qui donne des images troublantes, sensuelles. Le visuel du long-métrage est constamment soutenu par une bande sonore très travaillée, parfois même assez angoissante, et une belle recherche musicale pour illustrer cette quête absolue du plaisir dans la luxure. On a même droit à une scène de masturbation au jet d'eau dans une baignoire sous les accords d'une musique d'Ennio Morricone emprunté au film IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST. Quelques idées originales soutiennent les séquences de sexe, comme ce duo féminin qui s'adonne au saphisme sur un waterbed ou encore quand Justine se retrouve au lit avec un serpent après avoir croqué une pomme, le fruit défendu.
Même si quelques scènes du long-métrage reste assez communes et que le film aurait mérité un traitement largement plus long que ces maigres 64 minutes, L'ENFER POUR MISS JONES reste un sublime film X emblématique avec une dimension fantastique assez fascinante. C'est du cinéma pornographique intelligent, comme on en voit peu. Georgina Spelvin, par son naturel et sa sincérité, aura définitivement marqué le porno, rendant même ses scènes très émouvantes. Quel plaisir de voir une femme mûre s'adonner aux joies du sexe comme si sa vie en dépendait. C'est tout à fait le cas ici, et sa vie en sera complètement bouleversé au moment de rejoindre l'Enfer en compagnie d'un fou attendant Dieu sous la forme d'une mouche. Une dernière séquence et un dernier personnage incarné par le réalisateur lui-même, profondément féministe, qui a su brillamment éviter tous les stéréotypes inhérents au genre. Indispensable!
Pour l'anecdote, le groupe Massive Attack a rendu hommage à L'ENFER POUR MISS JONES avec son clip intitulé "Paradise Circus" extrait de leur album "Heligoland".
Après GORGE PROFONDE, le film pornographique phénomène, Gerard Damiano offre au cinéma X ses lettres de noblesse avec L'ENFER POUR MISS JONES qui est une oeuvre fondatrice pour le genre. Il s'agit du premier long-métrage X de l'Histoire à oser explorer un sujet adulte et mélodramatique. L'auteur/réalisateur construit son oeuvre autour d'une thématique bien à lui, brodant des histoires autour de femmes frustrées, insatisfaites ou aigries. Dans ce joyau aux accents bergmaniens, Damiano donne le rôle principal à une femme d'âge mûr : Georgina Spelvin, qui avait 37 ans à l'époque du tournage et que le réalisateur repère parmi son équipe; elle s'occupait de la cantine. Physique "ordinaire", bien loin des canons actuels de beautés désincarnés, Spelvin livre une prestation poignante avec une vraie dimension psychologique, où l'actrice saura faire ressentir au spectateur tout le désir, le plaisir et la jouissance de son personnage. D'un réalisme et d'une émotion bien trop rare dans le cinéma porno.
https://www.youtube.com/watch?v=LmbkI5QTmoE&feature=player_embedded
S'ouvrant les veines avec une lame de rasoir, Justine se vide de son sang dans sa baignoire, mettant ainsi fin à une existence morne et triste. Cette oeuvre de Damiano n'est pas un film pornographique comme les autres, il s'attache à dépeindre l'histoire tragique de cette femme qui n'a rien vécu, n'a eu aucun plaisir dans sa vie. Le cinéaste passe de l'univers morne et déprimant que constitue l'appartement grisâtre de Justine à une recherche constante de plénitude sexuelle à travers une succession de tableaux pornographiques où l'héroïne va pouvoir enfin satisfaire ses moindres désirs. Elle rencontre tout d'abord le "Professeur" (Harry Reems, grand star bien établi dans le genre) qui va se charger de son initiation. Le réalisateur opte pour une mise en scène élaborée, avec une très belle photographie qui donne des images troublantes, sensuelles. Le visuel du long-métrage est constamment soutenu par une bande sonore très travaillée, parfois même assez angoissante, et une belle recherche musicale pour illustrer cette quête absolue du plaisir dans la luxure. On a même droit à une scène de masturbation au jet d'eau dans une baignoire sous les accords d'une musique d'Ennio Morricone emprunté au film IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST. Quelques idées originales soutiennent les séquences de sexe, comme ce duo féminin qui s'adonne au saphisme sur un waterbed ou encore quand Justine se retrouve au lit avec un serpent après avoir croqué une pomme, le fruit défendu.
Même si quelques scènes du long-métrage reste assez communes et que le film aurait mérité un traitement largement plus long que ces maigres 64 minutes, L'ENFER POUR MISS JONES reste un sublime film X emblématique avec une dimension fantastique assez fascinante. C'est du cinéma pornographique intelligent, comme on en voit peu. Georgina Spelvin, par son naturel et sa sincérité, aura définitivement marqué le porno, rendant même ses scènes très émouvantes. Quel plaisir de voir une femme mûre s'adonner aux joies du sexe comme si sa vie en dépendait. C'est tout à fait le cas ici, et sa vie en sera complètement bouleversé au moment de rejoindre l'Enfer en compagnie d'un fou attendant Dieu sous la forme d'une mouche. Une dernière séquence et un dernier personnage incarné par le réalisateur lui-même, profondément féministe, qui a su brillamment éviter tous les stéréotypes inhérents au genre. Indispensable!
Pour l'anecdote, le groupe Massive Attack a rendu hommage à L'ENFER POUR MISS JONES avec son clip intitulé "Paradise Circus" extrait de leur album "Heligoland".
Le clip de Massive Attack, forcément "+18" (contenant des images pornographiques) : ICI
Sam 8 Mar - 3:06 par Jericho
» Le Nyctalope
Ven 7 Mar - 20:50 par ard56
» Je cherche le titre d'une vielle série
Jeu 6 Mar - 5:22 par assasmourad
» Fête de l'anim - 10ème édition
Mar 4 Mar - 3:38 par PresseRav
» Le plan-séquence le plus prétentieux et ennuyeux de la "nouvelle vague"?
Lun 3 Mar - 12:38 par karlkanna
» Alejandro Jodorowsky à redécouvrir
Jeu 27 Fév - 4:40 par malcom mac jean pierre
» Belle et Sébastien (2013)
Mer 26 Fév - 3:26 par LvT
» BLACK OUT de Jean-Louis Roy (1970)
Dim 23 Fév - 10:44 par mid
» David Lynch
Dim 23 Fév - 10:02 par Hellody