Dire que ce film porte bien son titre relève de l'euphémisme puisque the void signifie le vide en anglais. Et c'est bien de cela qu'il s'agit, deux heures et quarante minutes interminables d'un vide abyssal. Cela part pourtant assez bien. Tout commence par le générique qui en général se situe à la fin d'un long métrage avec remerciement, listes d'œuvres musicales, etc. Puis vient le générique de début usant d'un effet stroboscopique outrancier tant et si bien que l'on ne perçoit que quelques noms par ci par là. Et le film s'ouvre enfin avec de longs plans séquences en vue subjective d'un des personnages centraux, mais déjà là, le bât blesse sérieusement, car Gaspar Noé opte, sans pertinence, ni aucune rigueur pour une image en format scope, ce qui est absolument ridicule car aucun être humain ne voit en écran large: ce film se devait sans discussion d'être tourné dans un format plus carré. C'est fort dommage et très surprenant de la part d'un cinéaste qui nous avait habitués jusqu'alors à une extrême rigueur tant formelle que thématique.
Très vite, Oscar, le petit dealer qui vit avec sa jeune sœur stripteaseuse à Tokyo et auquel on est sensé s'identifier, se fait abattre par la police locale dans les toilettes crasseuses d'un bar nommé The Void: bonjour la métaphore à deux sous. Il meurt et, comme l'explique Le Livre des morts tibétains, l'une des sources du travail de Gaspar Noé, son âme ou son esprit sort de son corps. Dès lors, on part pour plus de deux heures d'errements entre passé et présent. Le réalisateur d'ailleurs réussit nettement mieux la partie où Oscar revoit sans cesse sa vie que celle consacrée à espionner les siens restés dans le monde des vivants.
Le spectateur devient donc l'esprit d'Oscar et subit cette longue masturbation intellectuelle de peine à jouir bourrée de scènes dont la gratuité n'a d'égal que la provocation, comme la première pénétration, et c'est le cas de le dire, dans le love hôtel, interminable permettant juste au cinéaste d'étaler sa fascination pour la pornographie, car elle n'apporte absolument rien à l'ensemble du film. Et pour couronner le tout il y a cette fin confondante de naïveté qui vous fait regretter le temps perdu et vous exclamer: tout ça, pour ça! En résumé, Enter The Void tient plus de l'art contemporain chichiteux et provocateur que d'une œuvre artistique digne de ce nom.
https://www.youtube.com/watch?v=2rRqIDjjwwc
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