par Paz Ven 25 Fév - 1:47
Les intentions initiales sont bonnes : vouloir mixer une comédie romantique à la ROMEO & JULIETTE avec le sujet plus grave des sans-papiers. Un sous-texte politique engagé qui n'évite bien entendu pas les lieux communs (les "gentils" pauvres, les "méchants" riches) mais ce n'est finalement pas si grave que cela car, avant tout, c'est une sympathique petite bluette sentimentale pour adolescents.
Ce n'est pas la première fois qu'un film français s'essaie au genre "musical", on garde encore en mémoire quelques récentes belles réussites comme ON CONNAIT LA CHANSON d'Alain Resnais ou encore LES CHANSONS D'AMOUR de Christophe Honoré. Ici, l'ensemble est tout de même moins réussi car il s'y dégage une certaine forme d'amateurisme qui peut sembler gênant ou, au contraire et dans le meilleur des cas, apporter un semblant de fraîcheur à son histoire. Les choix musicaux sont plutôt cools, les interprètes chantant des classiques du répertoire français en mélangeant diverses oeuvres comme celles de Téléphone, Zazie, Jacques Brel ou encore Daniel Balavoine; tout ceci au nom de l'amour. C'est aussi courageux de la part de la réalisatrice de faire interpréter les chansons par ses propres comédiens. Malheureusement, il ne sont franchement pas à la hauteur des originaux bien qu'il y ait un joli travail sur les arrangements musicaux. Reste le grand pouvoir évocateur des paroles, sur lesquelles reposent pratiquement toute l'émotion qui doit se dégager du long-métrage. Les chorégraphies montrent aussi les limites des artistes, on est quand même loin des plus grandes réussites du genre. Mis à part Leïla Bekhti, les comédiens se révèlent plutôt assez limités et très caricaturaux, en particulier celui du jeune coiffeur homosexuel. Le scénario est bien entendu très balisé et ne réserve aucune surprise. L'alchimie entre les deux interprètes principaux peine à convaincre, malgré quelques belles scènes, comme lorsqu'ils se retrouvent sur le toit d'un immeuble en entonnant en duo le magnifique "La bonne étoile"... Jacques Demy peut dormir tranquille, le doux lyrisme qui se dégageait de ses "musicals" semble intouchable...
On ressent toutefois une belle sincérité pour la démarche artistique d'Audrey Estrougo, mais son film reste finalement assez anecdotique et ne procure que de très faibles instants d'émotions, noyés dans la banalité d'une intrigue politico-sociale. La relative courte durée du long-métrage, à peine 90 minutes, aurait pu faire passer la pilule, mais TOI, MOI, LES AUTRES n'évite hélas pas les redondances et s'enlise quelque peu dans un ennui poli lors de sa deuxième partie et l'on attend avec patience que tout ceci se termine. Dommage.
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