INCENDIES de Denis Villeneuve (2010)

INCENDIES de Denis Villeneuve (2010)

LvT a écrit:INCENDIES de Denis Villeneuve 8,5/10

Un film qui s'ouvre avec


https://www.youtube.com/watch?v=gAUMgureA6o

et qui comporte aussi


https://www.youtube.com/watch?v=DQBDsNiCCNM

ne peut pas être mauvais.

Je suis bien content qu'un forumeur se décide enfin à aller le voir car c'est un excellent film. Sans doute l'un des meilleurs qui soit sortis chez nous depuis le début de l'année.

Je rejoins Paz, INCENDIES est un film pas loin d'être exceptionnel (petit soucis de réelle implication émotionnelle pour moi).
Réalisation exemplaires, script courageux, personnages impressionnants, c'est un film qui n'hésite pas à opter pour des directions très casse-gueule et qui s'en sort avec les honneurs. Pour moi c'est d'ores et déjà clairement l'un des meilleurs films de l'année.

Denis Villeneuve aurais réussi un coup de génie

Personnellement, j'ai aimé mais sans plus, mon intérêt pour le scénario est moindre, malgré l'expertise de la direction de Denis Villeneuve. Mais ça s'arrête içi, le film est exemplaire côté cinematographique mais personnellement l'histoire ne m'a pas intéressé plus qu'il le faut, c'est pas dans ma branche d'intérêt et c'est que subjectif.

N'hésite pas à aller mettre ta note pour le film dans le CLASSEMENT CINEMA 2011!

Sur l'incitation pressante de Paz, j'ai découvert INCENDIES ce soir.

Film étonnant et perplexifiant. Au début, j'essayais constamment de savoir où et à quelle époque se passait l'intrigue, pour opter finalement pour "un pays arabe du Moyen-Orient". Le réalisateur prend grand soin d'effacer toute référence géographique, voire culturelle. Il y est question de nationalistes, de villages chrétiens, de camps de réfugiés, de milices qui vengent leurs morts, etc... En effet, ça pourrait être n'importe lequel des pays de cette région. Le plus vraisemblable était toutefois le Liban et je découvre que Wajdi Mouawad, auteur de la pièce de théâtre éponyme, est en effet un Libanais qui s'est établi d'abord en France, puis au Québec, à l'époque de la guerre au Liban (milieu années -70). Mais aucun pays n'est jamais cité.

L'intrigue est bien compliquée et se déroule comme un écheveau, au fur et à mesure qu'on comprend ce qui s'est passé. Quelques scènes choc qui décrivent bien l'arbitraire des exécutions sommaires de ceux qui ont le défaut d'appartenir au mauvais camp, même s'il s'agit d'enfants. La scène du bus dans le désert est terrible Ou encore la jeune Québequoise qui se fait mettre à la porte parce qu'elle est la fille de sa mère et elle n'y comprend rien.

L'histoire pourrait tout aussi bien se dérouler au Chili ou en Argentine pendant leurs dictatures respectives. D'où l'aspect universel et intemporel du récit.

Un film qui est loin d'être "facile", mais qui en vaut certainement la peine.

Beaucoup aimé, même si je n'ai pas été bouleversé comme Paz. Les comédiens sont remarquables, l'histoire fascinante, la réalisation au cordeau. La scène choc post-bus est terrible, et la fin inattendue. Un excellent film sur les secrets de famille et les ravages de la guerre.

Comme Lorenzo, excellent film mais pas de grand coup de cœur.

Ta notation pour le Classement Cinéma 2011, lorenzo!

Je viens d'en regarder 20 minutes, et j'ai trouvé E-POU-VAN-TA-BLE!

Bon, il faut dire que ça commence très mal, parce que les histoires de familles, avec secrets, parents d'origines lointaines dont il faut reconstituer l'histoire, ça me hérisse.

Et tout, dans l'amorce, est tour-à-tour glauquissime et odieux.

Ah oui, et l'accent québecquois, il m'énerve.

....

Et puis, c'est quoi cette production qui est pas foutue de trouver des jumeaux pour jouer des jumeaux?!? (Je viens de vérifier sur IMDb ce que j'ai soupçonné dès la première séquence!)

Je ne comprends rien à tes arguments.

Colqhoun a écrit:Je ne comprends rien à tes arguments.

Alors, on est un club de déjà deux membres.

Quand vous réagirez autrement qu'avec une formule à 2 balles, on pourra en discuter.

Quand j'écris que je trouve méga glauque (tous les personnages qui semblent vivre en état de dépression permanente, la mère dont le salon donne sur une autoroute, son amant qui se fait descendre après 20 secondes de discussions avec... ses frères (?), ...) ou que l'accent québécquois m'énerve, qu'y a-t-il de pas clair?

Dommage que tu ne donnes pas plus de chance au film de te convaincre. Mais, si à la base ça t'horripile déjà, c'est mal parti car, d'après ce que je comprend, ce n'est tout d'abord pas le genre d'histoire qui te parle.

Je trouve que c'est un drame particulièrement bien élaboré, avec un richesse de mise en scène assez inhabituelle dont la structure dévoile les tenants et aboutissants par petites touches subtiles. Après, c'est clair que c'est un drame puissant; ce n'est bien entendu pas très joyeux mais je n'y vois rien d'odieux. C'est la remise des enveloppes par le notaire qui te fait penser ça? Remonter le passé sous la forme d'une enquête familiale? J'ai trouvé ça plutôt original et brillant. Une manière plutôt émouvante de dévoiler un passif bouleversant...

Après, le côté québécois est surprenant car on a pas l'habitude. J'y vois plus un atout qu'un énervement mais ça c'est une question de sensibilité.

J'ai un peu l'impression que tu n'as pas voulu "jouer le jeu" et que tu ne voyais dans ce film qu'une manière de manipuler le spectateur, je me trompe? Comme si tu voyais ça "gros comme une maison" et ne voulais, de prime abord, ne pas faire l'effort de te laisser porter par l'histoire... Surtout en abandonnant un film au bout de 20 minutes!

Dommage que tu n'aies pas aimé ce que tu en as vu! Et je pense qu'il y a peu de chances pour que je te convainques de reprendre... Tant pis!

Dans les scènes odieuses, il y a l'attitude du fils face aux volontés de sa mère défunte, et la mise à mort de l'amant par des hommes qui considèrent l'acte comme une formalité.
Il y a aussi que je ne ressens aucune empathie (le plus souvent) face à des drames aux contextes libanais, palestiniens ou israëliens. Un film de Amos Gitaï m'avait similairement énervé. Un autre de Atom Egoyan (l'Arménie cette fois-ci) sur un retour au source... (EDIT: Il s'agit d'ARARAT: quelqu'un l'a vu? Je ne l'ai pas fini, alors que j'adore au moins 4 ou 5 autres Egoyan.)

Par rapport à "ne pas jouer le jeu", je crois qu'il y a une règle toute simple à respecter (dans mon cas): le soir, en rentrant du boulot, j'ai envie d'être distrait ou ému, de m'évader. Et pas de me prendre la tête avec des problématiques angoissantes ou déprimantes.
Il y a donc plein de films que je ne suis plus prêt à regarder plus que le minimum, pour me faire une idée.
Bridget a récemment essayé de me faire voir RUMBA, et ça m'a complètement angoissé et énervé, alors... basta.

Je ne pose pas de jugement sur ces films. J'y réagis, c'est tout.

Je comprends mieux. Comme je le disais précédemment, ce n'est pas le genre d'histoire qui te parle... Je pense que tu te doutais un peu, en commençant le film, que cela n'allais peut-être pas te plaire. En voyant l'affiche, en lisant un bref synposis, que INCENDIES n'allait pas être un film "facile" mais quelque chose de plutôt déprimant.

Moi aussi, en regardant un film, je cherche à être distrait et/ou ému. C'est un peu le but du pourquoi j'aime le cinéma. Après, il y a le rapport que l'on entretient avec chaque long-métrage. Je ne me suis pas "pris la tête" avec celui-ci pour autant mais ça c'est un sentiment personnel. INCENDIES reste avant tout un drame puissant et très triste, émouvant. Je ne crois pas que ce soit un film "prise de tête"; c'est sans doute parce que le sujet ne te touche pas, la thématique qui te saoûle, etc... Je peux complètement comprendre cela. Il y a sans doute un style/genre de films qui ne te conviennent plus et que tu n'as plus envie de faire l'effort au-delà de "te faire une idée".

Je trouve qu'il y a quelque chose de triste et de réjouissant dans ton approche. Triste parce que tu n'apprécies pas les films et que tu les condamnes déjà après à peine une demie-heure de visionnage; et réjouissant parce que tu ne te fermes pas à des films que potentiellement tu n'aimerais pas et essaies (sans doute vainement) de les apprécier.

Encore une fois, déçu que tu n'aimes pas ce film. Que tu le trouves "épouvantable"... C'est un de mes préférés de l'année. J'y pense encore beaucoup. Et sans me prendre la tête...

Pour "Incendies", je ne me suis basé que sur l'excellente note qu'il obtient ici, et les avis dithyrambiques. Je n'avais aucune idée du sujet en commençant le visionnement.
Je l'ai encore, donc je ferai peut-être une tentative supplémentaire.

BigJ. a écrit:Quand j'écris que je trouve méga glauque (tous les personnages qui semblent vivre en état de dépression permanente, la mère dont le salon donne sur une autoroute, son amant qui se fait descendre après 20 secondes de discussions avec... ses frères (?), ...) ou que l'accent québécquois m'énerve, qu'y a-t-il de pas clair?

En soit c'est clair.
Mais je n'y comprend rien.

Le film n'est pas "méga glauque", il est dramatique.
Si tu l'avais vu jusqu'au bout, tu te serais peut-être abstenu de faire ce constat qui n'a aucun sens.
Quand à ta remarque sur l'accent québecquois, ça ne vaut même pas la peine de s'y attarder tant c'est petit.

Et si tu avais effectivement pris le temps de lire les avis "dithyrambiques", tu n'aurais peut-être pas regardé ce film un soir de semaine en rentrant du boulot.

Je viens de finir INCENDIES, auquel j'ai décidé dans la journée de donner une 2ème chance.

Et ce soir, je me suis accroché à l'argument que, au pire, c'est 1h30, voire 2h (et c'est 2h) à souffrir.

Ben voilà, quoi.

Au moins le film est cohérent.

S'il démarre avec des arguments aussi atroces que ceux que j'ai esquissés ci-dessus, c'est que la suite ne vaudra pas mieux.

En gros, il faut prendre ça comme une fable improbable sur la noirceur de l'âme humaine.
Fable, parce que pas grand-chose de ce qu'on nous raconte n'est crédible.

Spoiler:

Mais sinon: je reconnais que le film a une certaine force dramatique et philosophique.
Il m'a fait penser à MUNICH de Spielberg (dans une forme certes plus hollywoodienne) qui nous expliquait que chez l'Homme, la violence engendre la violence.
Chez Villeneuve (cinéaste) et Mouawad (auteur) on dira que derrière toutes les violences des Hommes, il y a forcément de l'Amour.

C'est bô.

Il ne faut pas oublier que ce film est tiré d'une pièce de théâtre, elle-même inspirée d'un fait réel.

Colqhoun a écrit:... elle-même inspirée d'un fait réel.

Je me demandais, et franchement: j'ai de gros doute sur les éléments-clefs.

Je me suis dit aussi que, quand on traite d'éléments aussi graves, on a plutôt intérêt à rester au plus près de la réalité la plus strict.

Je ferai peut-être une recherche là-dessus.

En effet, le scenario se construit sur des tribulations qui finissent par enlever à la portée réaliste du film. C'est en grande partie ce qui motive ma réserve par rapport au film. On se retrouve face à une œuvre aux prétentions informatives, voire scolaires, qui s'appuie sur des ressorts dramatiques quasiment épiques pour stimuler son spectateur. Il y a un côté agaçant à voir le drame humain être sacrifié sur l'autel du spectaculaire.

Etheroman a écrit:Il y a un côté agaçant à voir le drame humain être sacrifié sur l'autel du spectaculaire.

Je ne vois pas du tout en quoi le "drame humain" est sacrifié. Au contraire, il est au coeur de toutes les scènes; et pour ce qui est du "spectaculaire" si on peut dire cela comme ça, les quelques scènes "chocs" sont à mon avis toujours au service du drame qui se déroule devant nos yeux. Je n'y vois rien de "non réaliste". En tout cas, cela ne m'a aucunement gêné lors de la vision du film.

Comme je l'ai dit, à trop en faire, il perd de sa force. On a parfois l'impression d'une visite guidée du Liban en guerre façon train fantôme. Alors oui, ça fait peur sur le moment mais à la sortie, on se dit que tout ça n'était qu'une attraction. Mais pourquoi pas?

C'est très romancé et le film gagne en spectaculaire ce qu'il perd en sensibilité et en finesse. De mon point de vue, c'est un choix qui se défend tout à fait.