LE RENNE BLANC (Valkoinen Peura) de Erik Blomberg (1952)
Pirita, une jeune femme douée, à son insu, de pouvoirs magiques, épouse Aslak, un lapon gardien de rennes. Souvent délaissée par son mari, elle va voir un sorcier qui lui ordonne un sacrifice au dieu de pierre, afin de jouir pleinement de son pouvoir de femme. Une nuit, Pirita immole un petit renne blanc que lui avait offert Aslak. Aussitôt, s’éveillent en elle les puissances endormies. Ensorcelée, elle se mue la nuit en renne blanc, attirant un à un les chasseurs, qu’elle égorge dans une étreinte de vampire…
Bien que Jean Cocteau lui-même lui ait décerné le « Prix Légendaire » au Festival de Cannes en 1953, LE RENNE BLANC reste un long-métrage relativement méconnu et c’est bien dommage. Ce petit bijou est un film particulier du fait de son décor assez unique perdu dans le Grand Nord finlandais. La trame scénaristique rappelle un autre film en noir/blanc très atmosphérique, LA FELINE de Jacques Tourneur (1942). D’ailleurs il se dégage aussi de cette vieille légende laponne une certaine poésie contemplative très envoûtante. Les images sont immédiatement séduisantes, élégamment porté par une entêtante musique qui en renforce le lyrisme. Dès sa première séquence, illustré par un doux chant lapon, on tombe s’immisce immédiatement dans ce tragique conte d’une malédiction qui présente quand même de petites similitudes avec le vampirisme.
Epoque oblige et petit budget à l’appui, le film d’Erik Blomberg n’est pas aussi explicite qu’il pourrait l’être pour sa légendaire histoire de sorcière. Aux différents moments horrifiques du long-métrage, le réalisateur joue de la suggestion et de l’ellipse pour les actes commis par cette femme-animal. Malgré un nombre de cadavres conséquents dans son histoire, tant au niveau des humains que des bêtes, LE RENNE BLANC n’est pas un film sanglant. Ce qu’il n’a pas en violence graphique, les créateurs le gagne en ambiances étranges, à commencer par le troublant visage de son interprète principal Mirjami Kuosmanen. Son personnage est particulièrement intéressant, entre son désir d’être aimé par les hommes et son ensorcellement qui la torture, elle y est superbe de bout en bout. Le travail avec les rennes, de véritables bêtes utilisées par troupeaux entiers dans des étendues désertiques est tout aussi magnifique à contempler.
Bien aidé par ces décors naturels couverts de neige qui lui donne une aura très spéciale, LE RENNE BLANC est une belle tentative de cinéma fantastique scandinave. Sa relative courte durée - à peine un peu plus d’une heure! - en fait une œuvre cinématographique curieuse et très étonnante devant laquelle on ne peut que tomber sous le charme. A la fois unique et poétique. Un petit chef-d’œuvre à découvrir toutes affaires cessantes!
Pirita, une jeune femme douée, à son insu, de pouvoirs magiques, épouse Aslak, un lapon gardien de rennes. Souvent délaissée par son mari, elle va voir un sorcier qui lui ordonne un sacrifice au dieu de pierre, afin de jouir pleinement de son pouvoir de femme. Une nuit, Pirita immole un petit renne blanc que lui avait offert Aslak. Aussitôt, s’éveillent en elle les puissances endormies. Ensorcelée, elle se mue la nuit en renne blanc, attirant un à un les chasseurs, qu’elle égorge dans une étreinte de vampire…
Bien que Jean Cocteau lui-même lui ait décerné le « Prix Légendaire » au Festival de Cannes en 1953, LE RENNE BLANC reste un long-métrage relativement méconnu et c’est bien dommage. Ce petit bijou est un film particulier du fait de son décor assez unique perdu dans le Grand Nord finlandais. La trame scénaristique rappelle un autre film en noir/blanc très atmosphérique, LA FELINE de Jacques Tourneur (1942). D’ailleurs il se dégage aussi de cette vieille légende laponne une certaine poésie contemplative très envoûtante. Les images sont immédiatement séduisantes, élégamment porté par une entêtante musique qui en renforce le lyrisme. Dès sa première séquence, illustré par un doux chant lapon, on tombe s’immisce immédiatement dans ce tragique conte d’une malédiction qui présente quand même de petites similitudes avec le vampirisme.
Epoque oblige et petit budget à l’appui, le film d’Erik Blomberg n’est pas aussi explicite qu’il pourrait l’être pour sa légendaire histoire de sorcière. Aux différents moments horrifiques du long-métrage, le réalisateur joue de la suggestion et de l’ellipse pour les actes commis par cette femme-animal. Malgré un nombre de cadavres conséquents dans son histoire, tant au niveau des humains que des bêtes, LE RENNE BLANC n’est pas un film sanglant. Ce qu’il n’a pas en violence graphique, les créateurs le gagne en ambiances étranges, à commencer par le troublant visage de son interprète principal Mirjami Kuosmanen. Son personnage est particulièrement intéressant, entre son désir d’être aimé par les hommes et son ensorcellement qui la torture, elle y est superbe de bout en bout. Le travail avec les rennes, de véritables bêtes utilisées par troupeaux entiers dans des étendues désertiques est tout aussi magnifique à contempler.
Bien aidé par ces décors naturels couverts de neige qui lui donne une aura très spéciale, LE RENNE BLANC est une belle tentative de cinéma fantastique scandinave. Sa relative courte durée - à peine un peu plus d’une heure! - en fait une œuvre cinématographique curieuse et très étonnante devant laquelle on ne peut que tomber sous le charme. A la fois unique et poétique. Un petit chef-d’œuvre à découvrir toutes affaires cessantes!
Bande annonce : https://www.dailymotion.com/video/xg3aqw_le-renne-blanc-trailer_shortfilms#from=embed
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