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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Colqhoun Mar 10 Juil - 4:42

    Il faut aimer l'humour (très) régressif, les moustaches, les mullets (la coupe de cheveux, pas l'animal), la techno, le non-sens absolu à base de types qui se prennent des voitures dans la tronche à tout bout de champ, d'enfants qui se font rouler dessus, d'éjaculations faciales, de trisomiques 21, de gens qui se tirent dessus sans faire exprès (et qui tuent d'autres enfants) et plus globalement d'un humour de répétition qui fait tourner les mêmes blagues abruties d'un bout à l'autre du film (avec, entre autres, les héros qui traitent tout le monde d'homo).

    Mais en définitive y a quelque chose d'assez juste dans ce portrait de beaufs de campagne qui se battent pour leur ville.
    Moi j'adore, mais à la projo de presse y a des gens qui sont partie en cours de film.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par lorenzo Mar 10 Juil - 9:02

    Toujours un plaisir de lire tes chroniques Paz, on s'y croirait !
    Bonne suite de festival !
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Mer 11 Juil - 16:38

    NIFFF 2012 : Jour 4

    Lundi. Retour au boulot. En fait non, même si c'est l'habituel début de semaine et que le weekend était cool à se voir quantité de films au cinéma, c'est encore loin d'être complètement fini. Le festival est encore jeune il y a encore de nombreuses choses à s'en mettre plein les yeux et les oreilles.

    Pour bien débuter la semaine, rien de tel qu'un copieux petit déjeûner pour se mettre en pleine forme. Et alors que j'engloutis croissants, petits pains, jus d'orange et fruits bien mûrs je me vois offrir le spectacle gracieux d'une présence féminine qui se déhanche devant moi sur la musique très entraînante du groupe All Saints. Elle ressemble à un petit ange blond avec ses belles boucles d'or, son sourire malicieux et ses mouvements corporels prêtent à rire devant tant d'énergie dépensée. Elle a 7 ans et c'est la petite fille du couple qui me reçoit pour la semaine... Toute excitée à l'idée de se mettre en scène devant un inconnu, la gamine fait son petit show matinal alors que je me remplit la panse. Difficile d'imaginer meilleure façon de commencer ma journée...

    Le weekend passé ayant été passablement chargé pour la plupart des festivaliers, les spectateurs ont donc un peu de temps pour se remettre gentiment avant de recommencer une nouvelle semaine sous le signe du 7ème Art. L'après-midi de ce 4ème jour étant relativement calme, les projections ne débutant quasiment qu'en fin de journée dès 17 heures. Cela laisse du temps pour les plus fatigués de se reposer, de flâner, de personnellement essayer de se remettre à jour au niveau de ses chroniques... Bref, de se remettre d'un régime de vie intense que nous propose le NIFFF ces jours-ci.

    Dès 16 heures, il est temps de se bouger un peu, d'aller rejoindre les quartiers animés de la ville et de retrouver les potes cinéphiles toujours présents pour voir ce que nous propose la scène du cinéma internationale. On débute donc avec un autre film concourant pour le "Narcisse" du Meilleur Film du NIFFF. Et cette fois-ci, on découvre un premier film en provenance de l'Inde : AKAM de Shalini Usha Nair (2012). Srinivas est un jeune architecte talentueux. Il partage une idylle avec sa collègue Tara et tout semble aller pour le mieux. Malheureusement, un grave accident de voiture vient mettre un terme brutal à toute perspective. Son visage déformé par une monstrueuse cicatrice, la vie de Srinivas bascule. Sa compagne le quitte et il perd sa confiance et sa bonne humeur, compromettant ainsi sa carrière et s'aliénant ses proches. Un soir, il rencontre l'étrange Ragini, une beauté au regard envoûtan, qui l'accepte malgré son apparence sinistre. Persuadé d'avoir retrouvé son bonheur perdu, Srinivas épouse sa muse. Mais des doutes l'assaillent concernant sa femme... Est-elle réellement humaine?

    Bollywod qui s'invite au NIFFF avec un film fantastique bourré de danses et de chansons sur une durée approchant les 4 heures de projection? Eh non, vous n'avez pas bien deviné. Bien qu'il s'agisse d'un long-métrage "curry", celui-ci différe des productions taditionnelles indiennes. Cette découverte en "Première européenne", est une oeuvre indépendante d'à peine un peu plus de 90 minutes et totalement exempt de toute forme de musicalité propre à son pays d'origine. Ici, on baigne dans la psyché humaine via d'inquiétantes interrogations formulées par un homme qui se croit confronté à un démon féminin nommé Yakshi qui séduit les mâles pour boire leur sang. AKAM se présente donc comme une sorte de légende urbaine qui nous plonge dans un doute incessant. Les peurs du protagoniste sont-elles fondées ou est-il simplement paranoïaque?

    La réalisatrice réalise un film assez étonnant qui, via un rythme languissant, plonge les spectateur dans une torpeur qui peut être soit envoûtante ou ennuyeuse au possible. Pour ma part, j'ai été littéralement transporté par ce drame humain à la mise en scène qui sait effectivement prendre son temps pour imposer lentement mais sûrement une esthétique et une ambiance à couper au couteau. Les images sont habilement composées comme autant d'étranges tableaux statiques d'où l'on attend qu'il se passe quelque chose de fantastique, de désarçonnant. Comme un mauvais rêve duquel on ne peut s'échapper, AKAM tarde à révéler ses clés de compréhension et reste toujours dans l'expectative. C'est la grande force du film de rester toujours dans la retenue et d'éviter les effets faciles qui ferait sombrer le long-métrage dans le ridicule. Il sait rester dans la retenue - sans doute un petit peu trop - mais gagne aini à entretenir un mystère qui s'accompagne de bon nombre de séquences à la beauté fulgurante, comme ce final moite et en suspension. Comme si nous aussi nous étions sous l'emprise d'un démon Yakshi et ne sachions pas ce qu'il faut en penser... Une oeuvre curieuse, pas forcément aisé à apprécier mais qui dévoile un petit trésor d'ambiances réellement fantastiques. Etonnant! Voici d'ores et déjà l'une de mes plus belles découvertes de cette nouvelle édition du NIFFF!

    A la sortie de cette chaude projection, d'où on ressort éreinté par la moiteur ambiante qui finalement convenait parfaitement au film que l'on vient de voir, je ne met pas bien longtemps à me rendre compte que je suis l'une des rares personnes à avoir réellement apprécier ce film. Le petit groupe d'amis qu'on était ayant trouvé l'oeuvre plutôt pénible, pour ne pas dire carrément nul. Encore une fois, je surprend en disant avoir énormément apprécier ce rendez-vous fantastique avec l'Inde, qui a su me charmer comme j'aurais par exemple aimé l'être avec un VANISHING WAVES dont j'attendais beaucoup... Finalement, c'est avec AKAM que j'aurais eu mon rendez-vous cinématographique sous hypnose. Yakshi m'a eu, et j'ai adoré cela!

    Alors que les amis se précipitent rapidement à leur prochaine projection avec le très épique MY WAY en provenance de la Corée, c'est avec un réel plaisir que je réalise que j'ai maintenant plus d'une heure de pause avant le prochain film sur mon programme. L'occasion parfaite de traîner un peu tout en savourant quelques petites morces fast-foodiennes aux différents stands de nourriture du festival. Croque-Monsieur Peso, Chapati poulet, Pasta bolognaise... Quelques petits noms exotiques que j'ingurgite à la suite pour satisfaire mes envies culinaires. Ce ne sera pas tous les jours que j'aurai autant de chances de pouvoir me restaurer de la sorte sans être stressé par les horaires d'une projection qui me poursuit sans relâche. Et puis c'est l'occasion de traîner en compagnie de Maryke, de savourer ces instants en sa compagnie avec de continuer notre chemin pavé de belles rencontres cinématographiques.

    D'ailleurs, c'est à 20 heures et dans la grande salle du Théâtre du Passage que la suite de la soirée va se dérouler. Dans un auditoire bondée, c'est une nouvelle sélection de la "Compétition Internationale" qui nous attend pour se dévoiler devant nous. Après l'Inde contemporaine, cette fois-ci on embarque pour l'Angleterre des années 70 avec WHEN THE LIGHTS WENT OUT de Pat Holden (2011). En 1974, la famille Maynard déménage dans ce qui doit être leur nouveau "Home Sweet Home". Le père Len est heureux de cette acquisition et sa compagne Jenny, femme au foyer exemplaire, est ravie de garder la maison propre et chaleureuse. Par contre, leur fille Sally est bien embêtéed'avoir dû quitter ses amis et le fait comprendre par sa mauvaise humeur. De fait, lorsque des bruits nocturnes émanant de sa chambre viennent perturber leur sommeil, Len et Jenny l'accusent rapidement de vouloir saboter leur nouvelle vie. Mais de plus en plus d'événements étranges surviennent dans la maison. Une présence néfaste habite les lieux et l'attention du poltergeist semble s'attarder dangereusement sur la pauvre Sally...

    Un film de maison hanté tout ce qu'il y a de plus classique. Une thématique qui a fait souvent ses preuves au cinéma à travers de nombreuses oeuvres qui ont durablement marqué le genre : POLTERGEIST, AMITYVILLE, L'EXORCISME entre autres... Des longs-métrages auxquels on pense immanquablement en regardant celui-ci. Pourtant, cette première incursion dans l'horreur pour son metteur en scène se révèle particulièrement prenante parce qu'il arrive à y injecter une bonne dose de réalisme très personnel. Cette histoire étant basée sur des faits réels ayant impliqué la propre mère du réalisateur! Du coup, ce drame horrifique réalisé avec beaucoup d'attachement vis-à-vis de ses personnages, est un film qui respire l'affection, qui a beaucoup de coeur et se révèle rapidement émouvant. D'autant plus que l'intrigue est centralisé sur le rôle de la jeune fille qui se révèle très touchante. En plus de son aspect horrifique, WHEN THE LIGHTS WENT ON possède aussi une bonne dose d'humour qui découle des personnages et de leurs interactions avec les événements surnaturels donne à l'ensemble un équilibre bien dosé. En plus de cela, le film possède une reconstition d'époque assez remarquable qui lui donne une patine visuelle absolument déléctable.

    Même si certains détails horrifiques sont un peu trop soulignés par une bande sonore chargée de basses un peu excessives, l'ensemble demeure d'une relative sobriété. Il faudra attendre le dénouement final pour que la batterie d'effets spéciaux s'activent à l'image sous la forme d'une confrontation fantastique très efficace. Cela contraste quelque peu avec le reste du long-métrage plutôt réaliste mais n'en gâche pas pour autant le plaisir du spectateur à savourer et frissonner devant cette histoire qui compte parmi les faits "historiques" les plus marquants ayant traits aux fantômes. Une belle réussite qui semble avoir conquis la majorité du public présent dans la salle.

    Toujours sous l'emprise de cette histoire de fantômes, j'erre dans les espaces qui mènent à la grande salle du Théâtre du Passage. Mon programme m'indique que, pour une fois, je vais encore subir à coup de deux séances côte à côte les sièges serrées de cette salle pas si pratique pour les gens de très grande talle. Le public traditionnel du soir, lui, a déjà bien pris possession des lieux et les séances commencent à être de plus en plus bondées. Car la nuit les spectateurs partent à la recherche de frissons que peuvent leur procurer la sélection des films que proposent le NIFFF. Particulièrement en ce qui concernent les oeuvres de la "Compétition Internationale". Films "modernes", sans doute plus faciles d'accès que leurs aînés "vintage" qui occupent les places réservées aux nombreuses rétrospectives durant des projections largement plus clairsemée...

    Le film de 22h15 est attendu avec une certaine impatience. THE BUTTERFLY ROOM de Jonathan Zarantonello (2012) est une production espagnole qui a des arguments de choix grâce à une distribution assez étonnante, regroupant un ensemble de comédiennes qui a fait les beaux jours des production horrifiques du cinéma mondial. On y retrouve pêle-mêle Barbara LE MASQUE DU DEMON Steele, Adrienne VENDREDI 13 King, P.J. Soles de LA NUIT DES MASQUES de John Carpenter, Heather LES GRIFFES DE LA NUIT Langenkamp et aussi Camille DAY OF THE WOMAN Keaton ainsi que le papa de Laura Palmer, le toujours excellent Ray Wise! Si le fantasticophile averti ne fait pas dans son pantalon avec une distribution pareille... Le réalisateur, présent sur la scène du Théâtre pour présenter son film annonce qu'il a voulu faire son film pour trois raisons. L'une pour pouvoir tourner avec toutes ces actrices dont il était tomber amoureux étant plus jeune. L'autre pour pouvoir rendre hommage au giallo, genre qu'il adore et dont son oeuvre se réclame d'appartenir. Et pour finir, pouvoir filmer une septentenaire tuer des enfants... De belles perspectives pour un film dont on peut dire que déjà le titre très "giallesque" donne envie de s'y plonger. Et ça va être le moment, alors que les lumières s'atténuent et que l'écran s'illuminent devant l'assemblée...

    Julie, une enfant solitaire, rencontre sa vieille voisine Ann pour des cours de soutien. Une connexion immédiate se crée entre les deux femmes, similaire à un lien mère-fille. Bon, il est vrai qu'Ann peut sembler étrange, notamment du fait de sa passion obsessionnelle pour les papillons, qu'elle garde dans une pièce secrète de son appartement. Mais Julie commence à être réellement effrayée par la vieille dame, dont le comportement devient agressif à son égard. Lorsqu'elle découvre qu'Ann a déjà entretenu une relation avec une autre jeune fille, disparue depuis, elle cherche de l'aide. Personne ne la prend au sérieux...

    Le sujet est séduisant et aurait très certainement fait un excellent court-métrage. Sur un format plus long, le metteur en scène ne semble pas trop comment traiter son sujet de la manière la plus efficace possible et multiplie les allers-retours dans le temps à l'aide notamment de flashbacks. Un procédé qui n'apporte pas grand-chose à sa construction dramatique et anticipe les séquences à suspense qui perde ainsi toute leur force. Le montage est assez laborieux et finit par faire perdre l'attention de son potentiel spectateur à trop vouloir lui donner une structure faussement sophistiquée. Formellement assez léché, cela ne suffit pas à THE BUTTERFLY ROOM pour capturer notre attention. Et cela ne s'arrange pas du côté de l'interprétation relativement mauvaise, en particulier de la part de son interprète principale qui - aujourd'hui beauté fanée - n'a plus grand chose de fascinant à contempler. Pour le reste de la distribution, cela se contente de petites apparitions en forme de clins d'oeil pour les fans les plus attentifs. Rigolo mais totalement vain. Au final, voilà tout à fait le style de film "gimmick" qui n'apporte strictement rien et se révèle complètement inutile. L'hommage au giallo, s'il n'est pas vraiment détestable, est tout de même loin d'être une réussite. A éviter!

    Il n'est pas loin de minuit lorsque l'on retrouve la réalité nocturne du festival, bien loin des délires d'une pauvre folle qui rêvait d'un beau papillon à taille humaine. Humeur teinté d'amertume face à ce ratage qui aurait pu être un soubresaut salutaire pour un genre italien qui a bien du mal à renaître. Ce n'est pas encore aujourd'hui que l'on reverra un giallo moderne digne de ce nom. A l'heure qu'il est et dans l'état de fatigue actuel, il serait sans doute plus raisonnable d'aller rejoindre sa bonne couette mais le dernier film de la nuit m'appelle et bien que celui-ci ne m'attire pas des masses, c'est l'ultime projection du jour et en tant que cinéphage je me dois d'y être...

    LOVELY MOLLY de Eduardo Sanchez (2011) est le dernier-né d'un des créateurs du fameux LE PROJET BLAIR WITCH (The Blair Witch Project) qui a déjà plus de dix ans d'âge. Depuis tout ce temps, il n'a pas été facile de réitérer l'exploit commercial et artistique de ce premier long-métrage. Avec ce nouveau film, ce metteur en scène s'aventure encore une fois dans une variation du P.O.V. (Point Of View)... Quand Molly Reynolds, jeune mariée, retourne dans sa famille, des souvenirs terrifiants de son enfance refont surface. Commence alors pour Molly une longue descente aux enfers où la frontière entre psychose et possession se trouble. A mi-chemin entre le fantastique intimiste et le documentaire shooté au camescope, l'hisoire pourtant terrible de Molly n'est pas un scénario très engageant et qu'il est plutôt pénible à suivre à une heure si tardive. D'autant plus que les effets horrifiques se prêtent davantage au ridicule qu'à l'épouvante. Et sur la longueur, ce long-métrage n'arrive absolument pas à être captivant. On s'ennuie donc très vite devant ce qui semble être une énième tentative de faire du cinéma avec des bouts de ficelles, sans réelle conviction. C'est regrettable car il y a quelques bonnes idées, notamment lors d'une final hallucinogène avec un homme à tête de bouc qui donnait enfin d'ouvrir tout grand nos yeux de spectateurs fatigués. Trop tard, LOVELY MOLLY vient enfin de mettre un terme à ce quatrième jour de marathon cinématographique.

    C'est le moment. Je meurs de fatigue. Le dernier effort de la journée sera de monter encore une nouvelle fois mon petit pacours dans les quartiers résidentiels bienpaisibles de la ville de Neuchâtel. Une marche bien pentue d'une vingtaine de minutes avant de pouvoir rejoindre mon lit tant désiré pour quelques heures de sommeil. Malédiction, je dois encore taper mes longues chroniques quotidiennes pour rattraper un retard qui s'accumule de jour en jour à mesure que la semaine avance. Ce n'est donc pas encore maintenant que je vais pouvoir franchement m'écrouler... Et le festival qui reprend dans un peu moins d'un dizaine d'heure. La vie de cinéphile chroniqueur, c'est vraiment du masochisme pur! So Be It! A tout à l'heure, alors...


    Dernière édition par Paz le Mer 11 Juil - 16:46, édité 1 fois
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    Message par Paz Mer 11 Juil - 16:43

    lorenzo a écrit:Toujours un plaisir de lire tes chroniques Paz, on s'y croirait !
    Bonne suite de festival !

    Merci. Content que ça te plaise! Very Happy

    Je viens de mettre ma chronique du 4ème jour (voir page précédente). Et là on vient de finir le 6ème jour du festival. Deux jours de chroniques en retard. Ca prend du temps... Pas facile d'écrire alors qu'on passe le plus clair de son temps dans les salles obscures.

    Allez, dodo! Je me lève dans 4 heures.... Sleep
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Etheroman Lun 16 Juil - 0:03

    Les films vus ainsi que les notes se trouvent sur Senscritique: http://www.senscritique.com/etheroman/liste/89290/mon-nifff-2012/

    J'ai déjà hâte d'être à l'année prochaine.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Lun 16 Juil - 5:06

    De retour au bercail après 9 jours de festival. Et enfin l'occasion de pouvoir mettre à jour mes chroniques quotidiennes après tous mes déboires informatiques. Ca va me prendre quelques jours pour tout finir, mais voici déjà ma chronique du 5ème jour. La suite devrait suivre les jours qui viennent...



    NIFFF 2012 : Jour 5

    La semaine continue avec une nouvelle journée bien contrastée tant au niveau de la météo que des découvertes cinématographiques qui vont parsemer ce 5ème jour de festival. Comme ce fut le cas pour hier, les différentes propositions qu'offrent le NIFFF ne débuteront qu'en milieu d'après-midi; laissant du même coup aux participants de ce marathon cinéphile un peu de temps pour pouvoir souffler, se restaurer et se reposer. Et aux chroniqueurs de bien faire leur boulot...

    Dès 15h30, la rétrospective P.O.V. (Point Of View) s'élargit d'une nouvelle entrée dans ce genre si particulier. Non pas une production obscure et oubliée mais plutôt un gros blockbuster pété de thunes "made in" Hollywood : Godzilla à New York! Heu... Je voulais dire CLOVERFIELD de Matt Reeves (2008). Une attaque d'un monstre géant qui s'en prend à la Grande Pomme, le tout filmé depuis le point de vue d'un groupe d'amis qui fêtait le départ d'un de leurs amis pour... le Japon. Une occasion de revoir cette invasion spectaculaire sur grand écran dans de bonnes conditions, les rétrospectives du NIFFF n'étant pas l'exclusivité de vieilles bobines naphtalinées. Connaissant déjà largement ce long-métrage pour l'avoir déguster plusieurs fois depuis sa sortie, je décide finalement de passer outre cette énième diffusion pour continuer à écrire davantage mes chroniques et garder mon énergie pour d'autres films bien plus excitants.

    C'est alors que le ciel bleu se couvre méchamment d'une toile de nuages grisonnants et que le tonnerre se met à gronder de plus en plus bruyamment que je me décide finalement à quitter ma chambre d'hôte pour rejoindre une nouvelle fois encore mes lieux de pèlerinage. Vers 17h30, je me retrouve donc au Temple du Bas dans une salle quasiment vide pour assister à la projection d'une nouvelle découverte dans le cadre du "Centenaire de la Nikkatsu". Cette fois-ci, pas de "roman porno" à se mettre devant les yeux mais plutôt un film "noir" à l'ambiance directement emprunté aux chefs-d’œuvre de Jean-Pierre Melville tels LE DOULOS ou encore LE SAMOURAÏ. Il s'agit de A COLT IS MY PASSPORT (Koruto Wa Ore No Pasupooto) de Takashi Nomura (1967) où l'on suit un tueur à gages pris au piège entre deux bandes rivales suite à la mise sous contrat de l'assassinat d'un chef de gang.

    Un film policier tourné dans un somptueux noir/blanc, où l'attente de trouver une porte de sortie pour son antihéros délivre ici une ambiance pleine de mélancolie bien appuyée par une bande sonore jazz du plus bel effet. Porté par quelques séquences d'action bien nerveuses, A COLT IS MY PASSPORT permet surtout à l'acteur Jô Shisido de se sortir de ces rôles habituels de jeune premier pour camper un assassin qui essaie d'échapper à des poursuivants qui ne le lâche plus depuis l'accomplissent de son contrat. A l'époque, le comédien s'était fait transformer son visage pour le rendre plus "dur" afin d'élargir sa gamme de rôles de composition. Ainsi, en s'injectant du silicone dans les joues pour un résultat plutôt désastreux; il s'affiche ici avec une tronche de hamster qui lui donne un visage à la fois plus convaincant mais aussi un rien amusant pour le type de personnage qu'il campe dans cet envoûtant long-métrage...


    Mélange délicieux entre plusieurs genres comme le polar, le drame et le western spaghetti, l'œuvre Nomura est un gros "melting pot" cinématographique sous influences qui offre aussi de beaux instants d'émotions en apesanteur, comme cette séquence où le compagnon du tueur improvise une balade à la guitare sèche pour se calmer de son angoisse suite à leur traque incessante... Et puis il y a aussi l'usage à répétition d'un thème musical aux accents "Morriconiens" qui distille un lyrisme superbe durant tout le long-métrage jusqu'à un climax explosif et spectaculaire qui conclut brillamment cette œuvre hautement recommandable!

    20 heures. La suite du programme me mène déjà à enchaîner assez rapidement avec une nouvelle production tirée de la sélection "Compétition Internationale". Alors que la grande salle Apollo 1 vient enfin de s'ouvrir pour la manifestation NIFFF avec en guise d'hors d'œuvre le gros divertissement THE RAVEN avec John Cusack sous la houlette du réalisateur de V FOR VENDETTA et pour lequel le public se déplace en grosses vagues humaines bien compactes, je me décide à rejoindre une autre salle tout aussi bondée mais nettement plus surchauffée - le Rex, bien évidemment! - aux côtés de Sébastien avec qui j'aurai le plaisir, si je puis dire, d'assister à la projection de THE PATH (La Senda) de Miguel Ángel Toledo (2012).

    Alors que leur couple bat de l'aile, Raúl et Ana décident de partir en vacances de Noël avec leur fils dans une cabane isolée au milieu d'une forêt enneigée. L'un des habitants du village voisin, Samuel, vient régulièrement travailler autour de la maison et se lie d'amitié avec Ana et l'enfant. Peu à peu exaspéré par l'intrusion de cet homme dans leur vie, sentant que son mariage se délite et que son fils s'éloigne de lui, Raúl devient de plus en plus jaloux. Autour de lui, entre rêves, hallucinations et réalité, des événements énigmatiques et perturbants se succèdent...

    Nouvelle incursion espagnole dans le domaine du fantastique déguisé sous la forme d'un thriller psychologique où le mal être du protagoniste principal apparaît de plus en plus au fil du film, THE PATH est très une lente plongée dans une forme d'horreur cérébral qui se dévoile par petites touches subtiles. La direction artistique et le jeu d'acteurs sont très réussis si ce n'est la présence d'un gamin tête à claques passablement agaçant au centre de ce "ménage à trois" fantasmé. C'est également une bonne idée d'avoir située cette histoire sombre dans un climat hivernal tout en blancheur; rendant son esthétique très séduisante et contrastant totalement avec la noirceur de l'ensemble. Toutefois, à mesure que l'intrigue se noue et que le drame est sur le point d'exploser - le scénario prenant largement son temps pour se mettre en place - on aura droit aux scènes chocs passablement inutiles qui gâchent un peu le spectacle notamment le massacre d'un chien à l'aide d'une tronçonneuse... Et puis aussi ce grand final déconstruit comme un cauchemar à l'envers qui aura toutes les peines du monde à instaurer une conclusion guère convaincante sur la teneur fantastique de son "chemin". Drame faussement horrifique, ce téléfilm de luxe n'est finalement pas très intéressant. Et son élaboration technique débouche surtout sur l'adage "beaucoup de maniérisme pour pas grand chose". Dommage.

    Dehors, le mauvais temps a fait son ouvrage. La pluie a inondé le bitume et l'atmosphère s'est un peu rafraîchie suite à la lourdeur d'une météo orageuse qui s'est peu à peu déchaînée durant l'après-midi alors qu'on était bien tranquillement installé dans nos salles obscures. A presque 22 heures, à la sortie de ce pénible film espagnol, c'est le début d'une nouvelle rencontre avec des connaissances de festival que j'arriverais finalement à convaincre de me suivre dans ma soirée nocturne qui s'annonce, pour la suite, musicalement bien délirante. Le temps que David s'allume un petit joint qu'il partagera avec Lilo, mise en condition toxicologique presque nécessaire pour apprécier davantage ce qui va suivre : une nouvelle découverte dans la sélection "When Musical Rocks!" qui va nous donner une patate d'enfer! Ca s'appelle THE APPLE et cela donne foncièrement envie de croquer dans ce fruit défendu, d'autant plus qu'il s'agit ici d'une production assez incroyable mise en scène par le célèbre Menahem Golan; célèbre producteur des longs-métrages de la firme "Cannon" qu a révélé des grands noms du 7ème Art comme Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris ou encore Michael Dudikoff. Bienvenue dans le cinéma "autre"!

    En 1994, le monde est passé sous la domination des compagnies du spectacle. Un couple de chanteurs Bibi et Alphi vont alors se voir proposer un contrat faramineux par le chef de la BIM, Mr Boogalow. Sujet à une vision prémonitoire, Alphi refuse alors que Bibi, sous le charme tombe dans la tentation et sous la coupe de Mr Boogalow, qui n'est autre que le Diable en personne.

    Comédie musicale datant de 1980, présentant le « futur » des années 90 dans un déluge visuel hérité du cinéma des années 70 avec véhicules, décors et costumes invraisemblables. Et puis, bien entendu, une bande sonore totalement addictive bien de son époque. Le scénario pioche sans honte dans le PHANTOM OF THE PARADISE de Brian De Palma (1974) avec sa description du monde de l’édition musicale et son producteur opportuniste sans aucun scrupules. Et à la place d’un chef-d’œuvre du 7ème art, nous avons là une petite perle kitsch absolument délicieuse, hélas bien trop peu connue du public et qui mériterait d’être davantage mise en avant dans le genre des comédies musicales. A mi-chemin entre l’œuvre De Palma et les univers empruntés à HAIR, ROCKY HORROR PICTURE SHOW et le film de Russ Meyer LA VALLEE DES PLAISIRS (Beyond The Valley Of The Dolls), THE APPLE est à voir pour le croire. Et spécialement à entendre, dont notamment une chanson qui est carrément une ode à l’orgasme tandis que le final ramène quasiment un avatar de Dieu lui-même - Mr. Topps! - qui débarque en Cadillac pour sauver une bande de hippies! Totalement fabuleux! Et pour les petits curieux qui se demandaient où ils auraient vus le visage machiavélique du vilain de l’histoire, il s’agit de l’acteur polonais Vladek Sheybal qui officiait déjà en cruel agent du S.P.E.C.T.R.E dans la deuxième aventure de James Bond, BONS BAISERS DE RUSSIE de Terence Young (1963).


    C’est avec le sourire aux lèvres que l’on sort d’une projection pareille. Il n’y a pas à dire, rien de tel qu’une bonne comédie musicale bien pêchue pour nous regonfler à bloc et avoir ainsi l’énergie nécessaire pour assister à l’ultime diffusion du jour, à savoir la toute dernière sélection de la mini-rétrospective consacrée à Jeff Lieberman, présent au NIFFF cette année en tant que président du Jury de la « Compétition Internationale ». Mais ce soir-là, il officie dans son rôle de cinéaste indépendant pour venir nous présenter l’un de ses longs-métrages les plus connus : SURVIVANCE (Just Before Dawn) datant de 1981, il y a déjà plus de 30 ans. L’occasion pour le réalisateur d’évoquer surtout sa collaboration avec le compositeur Brad Fiedel qui s’est ici occupé d’établir l’identité musicale de son long-métrage. Un travail tout en subtilités, bien loin d’un « score » horrifique traditionnel qui lui permettra d’être repéré par un certain James Cameron qui l’engagera pour écrire l’étonnante partition de son TERMINATOR quelques années plus tard. « Now he’s famous and I am still a smuck! » conclut un Jeff Lieberman à la répartie cinglante pleine de second degré. Le « Film de Minuit » de cette première heure nocturne du mercredi est projeté dans une superbe copie très propre et au superbe grain d’origine. Le format évoque presque une image 16mm, comme un film de vacances qui tournera mal, très mal…

    Cinq jeunes gens, en vacances dans des montagnes isolées sont victimes d'une créature "inhumaine". Voici probablement le film qui est à l’origine de toutes ces petites balades en forêt qui tournent au tragique pour une poignée de jeunes adultes décidés à traîner dans une région où le danger guette derrière chaque arbre ou buisson et autre cabane abandonnée... Le WRONG TURN de Rob Schmidt (2003), présenté au NIFFF il y a déjà presque 10 ans, lui doit absolument tout! Et cette petite production des années 80 garde encore aujourd’hui toute son efficacité et son malaise latent avec son étrange tueur qui n’a pas fini de nous foutre les jetons. Liebermann privilégie une approche complètement naturaliste et n’est fait jamais trop, privilégiant ses ambiances horrifiques aux effets gores qui tâchent. C’est un petit classique dont on aura grandement apprécié de le voir sur grand écran dans des conditions idéales, bénéficiant d’une des plus belles salles de la ville de Neuchâtel.

    Il est plus de 2 heures du matin lorsque les salles Apollo éteignent toutes leurs lumières. La journée fut à nouveau très belle pour les spectateur à sNIFFFer des films à un rythme soutenu; suffisamment différents les uns des autres pour éviter une overdose d’histoires similaires dont les codes narratifs ont souvent tendances à se répéter. Mais avec la grande qualité de la sélection, entre les films récents et les rétrospectives qui nous plongent dans des productions d’antan d’excellentes qualités, il y a de quoi trouver un réel bonheur de cinéphile. Et le spectacle est loin d’être terminé puisqu’on vient tout juste de passer le cap de la moitié du festival. Il nous reste encore 4 jours de projections intensives, de quoi bien se faire exploser les rétines. Et c’est clair qu’on en redemande!
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    Message par Paz Jeu 19 Juil - 1:17

    NIFFF 2012 : Jour 6

    En alignant les soirées nocturnes tardives qui font se rentrer au bercail entre 3 heures et 5 heures du matin, selon vos compagnons de beuverie, le NIFFF devient ainsi un marathon aussi cinéphile que physiquement éprouvant. En dormant entre 4 et 6 heures par nuit, avec sans aucun doute les pires heures de repos qu’on puisse emmagasiner, il est difficile de pleinement récupérer à mesure que les jours s’enchaînent et finissent par tous se ressembler. Réveil à 10 heures, petite déjeuner vers 11 heures où il est difficile pour votre chroniqueur d’engloutir aussi tôt son repas à peine réveillé - et du midi par la même occasion - fait de croissants chauds, de petits pains aux graines, fruits, yoghourt, fromages et confitures… Le tout bien assaisonné de bons jus frais - probablement le seul aliment dont je retire une quelconque énergie - et bien entendu le thé indien à l’odeur si agréable de si bon matin… De si bon matin? Ben non, pas vraiment car dès que j’ai terminé mon repas le plus équilibré de la journée, il est déjà l’heure d’essayer de continuer mes chroniques avec une connexion internet de plus en plus foireuse. Difficile de ne pas perdre ses nerfs lorsqu’on a l’impression de travailler avec du matériel technique antédiluvien. Et que ça traîne, on n’avance pas, ça donne envie de tout fusiller… Pas trop le temps de s’énerver car il arrive bientôt l’heure de descendre en ville pour de nouvelles séances de cinéma. Heureusement d’ailleurs, car ainsi cela me calmera un peu alors que je profite des décors naturels enchanteurs qu’offre la vue de Neuchâtel depuis ses quartiers résidentiels.

    Arrivé au Théâtre du Passage, comme à l’habituel, c’est le moment d’acquérir mes billets d’entrées pour les films du jour. Contrairement aux débuts du festival, c’est maintenant aisé de prendre possession de ses tickets car il n’y a quasiment plus personne à l’accueil des festivaliers, chacun ayant déjà investit les lieux alors que personnellement j’arrive tranquillement au dernier moment pour rejoindre mon siège de spectateur. Les séances n’étant généralement guère bondées en milieu d’après-midi. Aujourd’hui, donc, à 15h30 débute un « Special Screening » bien particulier puisqu’il s’agit de la séance de PEAU D’ÂNE de Jacques Demy (1970) présenté dans le cadre de la « Lanterne Magique » ou le cinéma pour les enfants.

    Depuis le temps que je rêvais d’assister à une de ces projections… Hélas, celles-ci sont normalement et exclusivement réservées aux « petits » et à leurs parents qui peuvent éventuellement les accompagner. Avant la diffusion du long-métrage, chaque film se voit présenté dans un long discours amusant et plein de bons mots pertinents pour expliquer à sa jeune audience la relative importance du spectacle qu’on va leur offrir sur grand écran. Ainsi, avant le début du film, les animateurs prennent un temps conséquent pour nous expliquer les différentes variations que peuvent avoir les adaptations de contes pour enfants via une présentation rigolote de l’histoire très souvent remaniée de BLANCHE-NEIGE ET LES 7 NAINS; le tout sous le regard bienveillant de Monsieur Patate, un clown sage à la morale savamment dosée. On y répètera également les différentes règles de savoir-vivre durant une séance de cinéma, qui veille à ce que chaque enfant respecte le silence et ne transforme pas la salle en terrain de jeux. Ainsi, après tous ces exposés, recommandations et préparations pour assister au film de la « Lanterne Magique », il est enfin temps de pouvoir découvrir ce conte merveilleux qu’est PEAU D’ÂNE.

    La reine moribonde a fait promettre au roi de n'épouser qu'une femme plus belle qu'elle. Dans tout le royaume, une seule personne peut se prévaloir d'une telle beauté, sa propre fille. Revêtue d'une peau d'âne, la princesse désespérée s'enfuit du château familial. Conte de fées à la beauté formelle hallucinante, ce long-métrage de Jacques Demy est également une histoire parsemée d’instants musicaux délicieux qui la rapproche ainsi de la sélection « When Musical Rocks! », une des nombreuses rétrospectives du NIFFF. Spectacle « enfantin » mais dont le fond du scénario se révèle tout de même assez étrange, voyant ainsi un père pressant sa propre enfant à devenir sa femme, succédant ainsi au décès de sa mère. PEAU D’ÂNE est surtout un véritable plaisir pour les yeux, remplit de décors et costumes aux couleurs chatoyantes. Le film étant absolument irrésistible de bout à bout. Un livre d’images incroyables, d’une poésie naïve à la limite du psychédélisme. Et l’occasion d’offrir aux cinéphiles une éblouissante distribution de comédiens. Avec Jean Marais dans le rôle du roi, Catherine Deneuve apporte son lumineux visage à celui de la pauvre « Peau d’Âne », Delphine Seyrig interprétant une fée, un jeune Jacques Perrin se voit attribuer le rôle du Prince esseulé rêvant à qui deviendra sa jeune et belle épouse… Ce fut un plaisir de cinéma de tous les instants! Et quelle joie d’assister à cette découverte en même temps que de jeunes enfants dont le film aura déposer mille paillettes de couleurs dans les yeux d’une audience rêveuse et silencieuse face à la beauté étincelante de cette véritable merveille du 7ème Art. Difficile de trouver plus enchanteur! La bonne humeur qui imprègne les films de Jacques Demy ayant certainement fait ici de nouveaux adeptes présents dans la salle….

    C’est bon, j’ai mon nouveau « Coup de Coeur » du Festival… Avec PEAU D’ÂNE, il va être sans doute ardu de trouver un film qui m’enchantera autant sur toute sa longueur. Voilà un vrai plaisir de cinéma, qui vous transporte, vous émeut et vous rend tout simplement heureux; sourire béat complètement affiché et sans aucune honte. Des séances aussi fantastiques, j’en veux bien tous les jours! A la sortie de la projection, je continue de prospecter dans la sélection « When Musical Rocks! » avec un autre classique du genre que je n’avais toujours pas vu à ce jour : LA PETITE BOUTIQUE DES HORREUR (Little Shop Of Horrors) de Frank Oz (1986). Et voilà un nouveau choc cinématographique auquel je n’étais pas vraiment préparé…

    Dans le quartier le plus miteux de New York, Skid Row, se trouve une modeste boutique de fleurs. Les affaires vont mal et Mr. Mushnik, la mort dans l'âme, décide de fermer son magasin. C'est alors que Seymour, son employé, met en vitrine une fleur exotique achetée à un fleuriste chinois... Je connaissais bien entendu le film de Roger Corman de 1960 mais l’adaptation en comédie musicale est tout simplement énorme! L’histoire était déjà bien délirante mais voici qu’elle explose dans un déluge cinématographiquement affolant. Les chansons étant toutes plus incroyables les unes que les autres. Ca « groove » un max avec un style visuel digne des plus grandes heures des « shows made in Broadway » avec un tonus démentiel à vous donner la fièvre! C’est fabuleux! Et d’une drôlerie génialissime. Et, encore une fois, une distribution incroyable où l’on a même droit à quelques « apparitions » furtives d’une grande qualité jusque dans les seconds rôles; comme Steve Martin en dentiste « bad boy » ou encore Bill Murray venant se faire fraiser les dents avec un plaisir masochiste. Et puis il y a toute la batterie d’effets visuels autour de la plante carnivore « Audrey II », responsable de toute la folie ambiante qui règne dans cette très inhabituelle petite boutique vendant des fleurs. On baigne ici dans le meilleur des productions américaines des années 80. Du cinéma festif, créatif et incroyablement divertissant. Et puis les chansons écrites par Alan Menken - futur multi-oscarisé des productions Disney - constituent probablement parmi les plus délirants textes que l’artiste a composé pour le grand écran. Du cinoche comme on aimerait en voir plus souvent! Une véritable jouissance cinématographique! Un nouveau « Coup de Coeur » assuré!

    Peut-on être plus heureux en sortant d’une salle de cinéma? Enchaîner coup sur coup deux merveilles pareilles, ça vous fait planer au-dessus des nuages. Le cinéma, lorsqu’il fonctionne comme cela, c’est de véritables instants de bonheurs absolus. Avec cette programmation, le NIFFF atteint des sommets de joies extrêmes procurées par ces bobines d’une autre époque. Les rétrospectives, c’est quand même des retours en arrière avec des plaisirs qu’on ne soupçonnait même pas. Et ces (re)découvertes en procurent sans doute d’encore plus grands que les productions actuelles souvent largement plus fades, moins folles et originales qu’à une certaine époque où l’on se permettait davantage de choses à l’écran. Et c’est toujours bon d’y revenir…

    C’est d’ailleurs ce que l’on s’apprête à faire avec la suite du programme qui nous amène déjà quasiment à 20 heures pour le premier film du soir. Non pas le dernier Tsui Hark que je me garde personnellement pour plus tard ou encore une nouvelle projection en « Compétition Internationale » avec le soi-disant très bon CITADEL de l’irlandais Ciaran Foy (2012). L’humeur du jour est toujours ancré dans les « vieux » longs-métrages et cette fois-ci on enchaîne avec une autre production japonaise issue de la sélection rendu hommage aux studios de la Nikkatsu qui fête cette année leur centenaire.

    L’occasion pour moi de retrouver tout une bande de connaissances bien intéressées par découvrir un long-métrage « rose » sur grand écran. Et rien de mieux qu’un film de la série « Angel Guts » dont la thématique générale et l’exploration du viol sous diverses formes. Le terme « guts » est une métaphore et n’est absolument pas une référence anatomique aux organes internes des personnages féminines mais davantage à leur ténacité et détermination à endurer et survivre au fait d’être violée…Lycéenne, Nami a été violée par plusieurs de ses camarades de classe qui en ont cruellement fait un film érotique clandestin. Celui-ci a connu un tel succès qu’on la reconnait encore dans la rue. Kimura, éditeur d’un magazine pornographique visionne ce film et tombe sous le charme de celle qu’il pense comédienne et dont il ne peut oublier le visage. Il la retrouve quelques années plus tard au Love Hôtel où elle est réceptionniste et apprend que ce film qui l’a subjugué est en réalité le pire cauchemar de la jeune femme car ce viol n’était pas feint. Il décide alors d’aider Nami.

    Deuxième opus d’une série de films qui en comporte cinq en tout, ANGEL GUTS : RED CLASSROOM (Tenshi No Harawata: Akai Kyôshitsu) de Chûsei Sone (1979) base son histoire sur un manga de Takashi Ishii qui explore les dommages psychologiques occasionnées par les rapports physiques forcés. Car cette œuvre n’est pas un film érotique forcément plaisant à suivre et guère excitant. L’auteur se servant de son sujet pour explorer les déviances des rapports humains et ainsi la place de la femme dans la société japonaise, à la fois usée et abusée et ne se remettant que très difficilement de ses contacts avec la gente masculine, fussent-ils sexuelles ou non. Le long-métrage de Chûsei Sone est techniquement très impressionnant à voir, l’esthétique visuelle étant très soignée tout en évitant soigneusement de montrer les poils pubiens strictement interdit d’affichage à l’écran dans le cinéma japonais de l’époque. Il parvient ainsi à composer des images sophistiquées et perverses grâce à des angles de prises de vues assez étonnants et l’usage de liquide comme l’eau pour simuler des fluides corporelles. Cinéma déconcertant pour qui s’attend à une œuvre coquine dans la plus pure des traditions du genre « érotique », ce « roman porno » est beaucoup plus riche que l’on ne pourrait s’y attendre. Véritable étude de caractères des rapports entre hommes et femmes, ce RED CLASSROOM foisonne d’idées et de réflexions devant lesquels on se perd parfois mais dont on en retire une expérience cinématographique qui ne peut nous laisser indifférent. Une véritable curiosité au sein des productions Nikkatsu présentées à travers cette rétrospective que nous offre le NIFFF.

    Un petit plaisir de cinéma japonais n’arrivant jamais seul, on enchaîne assez rapidement avec une autre production asiatique, cette fois-ci dans un noir et blanc superbe. Il s’agit de THE WOMAN FROM THE SEA (Kaitei kara kita Onna) de Koreyoshi Kurahara (1959). Dans un village, une famille perd successivement ses hommes en mer. Toshio, l'un des villageois, se rend compte que ces morts sont liées à une mystérieuse femme aux cheveux longs… Après les « roman porno », le cinéma d’action et le « focus » Chûsei Sone, voici que l’on nage dans le cinéma fantastique avec cette histoire d’amour où la jeune femme se révèle être une sirène. Pas d’effets spéciaux ou d’effusions de sang mais une très belle atmosphère aux abords de la mer et aux sons du ukulélé, envoûtante à souhait. Une exploration tout en subtilités autour du mythe de ces créatures légendaires, un peu à la manière d’un Jacques Tourneur où l’on préfère la suggestion aux débordements graphiques. En résulte un film tout en ambiances, à la fois mystérieuses et romantiques à souhait. Un récit à la beauté troublante, à l’image de son héroïne à la moiteur apparente, d’un érotisme discret dont on tombe immédiatement sous le charme. Le dernier acte de THE WOMAN FROM THE SEA, la traque des pêcheurs persuadés d’avoir affaire à l’esprit vengeur d’un requin mort, réserve aux spectateurs une superbe conclusion à ce long-métrage qui comptera parmi les plus belles découvertes, tout genres confondus, de cette douzième édition du festival. Un vrai bonheur de cinéphile!

    Visiblement, cette dernière projection a enchanté une grande portion du public présent dans la salle. Une magnifique torpeur cinématographique s’est emparé de l’audience, presque sous hypnose devant ces images aux charmes indéniables. Un petit bijou devant lequel on aurait aimé pouvoir s’extasier davantage… Il n’est pas encore minuit qu’on se prépare gentiment pour la fin de soirée. Une fois atteint les douze coups de minuit, le public se partage dans deux salles des cinémas Apollo. Alors que la plupart des spectateurs s’engagent en masse pour voir un « Ultra Movie » en provenance d’Allemagne avec 205 ROOM OF FEAR de Rainer Matuavi (2011), je garde Maryke avec moi pour la dernière sélection du jour de la rétrospective « When Musical Rocks! » avec un autre manière d’intégrer la musique à un récit musclé et pétri d’action : LES RUE DE FEU (Streets Of Fire) de Walter Hill (1984).

    Ellen Aim, une chanteuse de rock est kidnappée par Raven et son gang de motards. Son ancien amant Tom Cody arrive en ville pour la libérer, ce qu'il fait rapidement. Raven et son équipe se lance alors à leur poursuite... Scénario sans fioritures, à la simplicité aussi efficace qu’un coup de poing dans la gueule! Avec Walter Hill, difficile de faire dans la délicatesse. Le réalisateur impose à travers son long-métrage une esthétique formelle héritée du western dont la dramaturgie se voit consacré autant au film musical qu’à celui de l’action. On alterne constamment entre des séquences de concerts où la jeune Diane Lane joue une star du rock et des moments d’actions vrombissantes où un gang de motards viennent foutre le cirque dans les rues de la ville. Le « feu » du titre évoque donc davantage l’énergie qui se dégage entre ces deux éléments, bien plus qu’un déluge de flammes de l’enfer dans lesquels les protagonistes pourraient se brûler.

    Produit par Joel Silver, le Pape des grosses productions estampillées années 80, LES RUES DE FEU est un sacré spectacle entre le vidéoclip kitsch et une violence guerrière au look très « fifties » avec ses méchants aux blousons noirs. Entre le héros un rien désabusé interprété par Michael Paré et la sale gueule de Willem Dafoe en kidnappeur qui fait peur, le film déroule des tableaux urbains impressionnants de maîtrise formelle, porté par la musique entraînante de Ry Cooder. De même que les nombreux numéros musicaux qui parsèment ce long-métrage et en constituent toute l‘essence... Sans doute un peu trop long pour ce qu’il a à raconter, LES RUES DE FEU déroule son ambiance d’une vraie série B à l’esprit très rock’roll qu’il fait plaisir de (re)découvrir sur grand écran. Et puis je ne me lasse pas de retomber amoureux de la magnifique Diane Lane que le réalisateur magnifique dans de superbes postures iconiques.

    Ainsi s’achève à plus de deux heures du matin cette nouvelle journée bien chargée en découvertes diverses, dont notamment quelques très beaux « coups de coeur ». Encore une fois, la diversité des choix qu’offre le NIFFF permet aux festivaliers de renouveler notre intérêt pour chaque nouvelle découvertes et de n’être jamais lassé d’aligner les séances à un rythme toujours bien intense, esquivant l’air de rien nos besoins alimentaires pour être rassasié de pellicules aussi délicieuses qu‘un bon steak saignant... Demain s’annonce aussi chouette qu’aujourd’hui. Mais pour l’instant, le plaisir intense sera de regagner son lit pour pouvoir tout de même dormir un peu. Malgré la passion dévorante à voir des films toute la journée, il est aussi important de fermer les yeux et de rêver à la suite qui nous attend dès le prochain début d’après-midi. De quoi à nouveau en prendre plein la vue, le cœur et les tripes. Le NIFFF, véritable déluge sensitif dont on devient rapidement accro’. Le cinoche comme drogue dur. Le NIFFF, refuge des drogués de l’image et du son. A bientôt pour une nouvelle dose de plaisirs…
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    Message par LvT Jeu 19 Juil - 4:21

    Un de mes coups de coeur.

    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Kidthi10

    Présenté au Nifff 2012, Kid-Thing de David Zellner fait partie de ces œuvres coup de poing qui vous prennent les tripes et l’esprit sans avoir recours à une effusion d’hémoglobine et d’effets spéciaux. Ce long métrage impressionnant est le portrait de ce que peuvent être les enfants nés modestement sous l’empire du capitalisme ultra libéral, qui n’a pas finit de faire souffrir l’humanité. On suit Annie dans ses longues journées où elle cherche à tuer le temps. Vivant dans une maisonnette avec deux hommes d’âge mûr, cette fille de dix ans ne sait pas s’amuser sans détruire. Tous ses jeux ont pour but d’abîmer, soit ses propres affaires, soit celles des autres, comme dans la scène de l’anniversaire où elle fait exploser sa cruauté. Elle semble totalement irrécupérable, mais son chemin croise celui d’une voix au fond d’un puit dans un bois. C’est une dame plus ou moins âgée, nommée Esther, qui demande de l’aide. Une occasion pour Annie de montrer son bon fond ?
    Comme Kid-Thing est une œuvre radicale à plus d’un titre, son scénario et sa mise en scène procèdent d’une rigueur remarquable qui fait toute sa force. La découverte d’Esther dans la forêt va agir sur le comportement d’Annie, mais vous ne saurez pas si c’est en bien ou en mal.
    Annie, c’est l’incroyable Sydney Aguirre qui campe son personnage avec une conviction effrayante. Elle porte en elle toute la colère et le mal-être d’Annie ainsi que son manque flagrant d’éducation, tellement elle est livrée à elle-même.
    Plus que de divertir, ce film interpelle en offrant une vision très crue d’un petit bout d’Amérique peu reluisante et, malheureusement, de plus en plus universelle. C’est ce que l’on appelle une véritable claque.
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    Message par Paz Jeu 19 Juil - 4:56

    J'ai moi aussi adoré ce petit film. L'un de mes préférés vu durant le festival! Very Happy

    Sinon, de mon côté, je continue mes chroniques...


    NIFFF 2012 : Jour 7

    En rentrant fourbu d’une journée de festival, surtout en séjournant dans un endroit qui n’est pas le sien, ce que l’on attend en première instance est que tout se déroule sans anicroches de quelques sortes que ce soit… Eh bien, j’ai eu droit à une petite mauvaise surprise en rentrant cette nuit ou plutôt devrais-je ce matin. Arrivant devant l’immeuble, je passe la porte d’entrée et gravis le premier étage avant d’arriver devant la porte de l’appartement qui me mène à ma chambre d’hôte. Sans bruit et tout en discrétion, j’enfile ma clé dans la serrure afin de pénétrer « chez moi ». Pas de chance, la porte refuse de s’ouvrir. J’arrive pourtant bien à tourner à faire tourner mon passe dans la serrure mais rien n’y fait. Est-ce qu’un verrou supplémentaire a été mis durant la nuit? Au sommet de la porte, j’aperçois une caméra de surveillance mais ce n’est pas pour autant que j’arrive à passer cet embêtant obstacle qui me sépare de ma couchette dont j’ai tant besoin à cet instant. Après une bonne dizaine de minutes d’énervements proche du désespoir, je me prend gentiment à me résigner à passer la nuit dehors… ou du moins dans les couloirs de l’immeuble en attendant l’aube qui ne devrait pas trop tarder à faire pointer ses premiers rayons de soleil. Heureusement, grâce aux bruits occasionnés par mes incessants essais pour pénétrer dans l’appartement, cela a occasionné le réveil du caniche des locataires endormis qui se sont gentiment empressés de venir ouvrir la porte au gentil « cambrioleur » que je suis, ne désirant rien de plus que de poser mon corps fatigué sur un bon matelas et de s’y endormir. Le propriétaire ayant oublié de retirer son propre trousseau de clés de la serrure, bloquant ainsi tout accès intérieur à qui voudrait s’immiscer chez eux. J’aurais très bien pu aussi appuyer sur le bouton de la sonnette en pleine nuit, mais je ne suis pas non plus une personne qui voudrait déranger au point de me retrouver à la rue le temps d’une courte nuit de sommeil. Bref…

    Ce petit incident ne perturba pas davantage une nuit de sommeil bien réparatrice, alignant presque six heures d’affilée de repos bien mérité. Internet et ma connexion faiblarde ayant définitivement rendu l’âme, je ne me fatigue plus davantage à m’énerver devant mon portable pour écrire ne serait-ce que quelques paragraphes dans des conditions ultra pénibles. Je me résigne donc à composer mes chroniques une fois le festival terminé, avec tout le confort informatique nécessaire que je retrouverais lorsque j’aurais à nouveau rejoint mon propre logis. Pour l’instant, c’est l’heure de mon usuel copieux petit déjeuner que je savoure avec toujours autant de plaisir, d’autant plus que je n’arriverais sans doute plus à me restaurer avec un bon petit moment. La journée s’annonce épique avec pas moins de 5 nouvelles découvertes au cinéma, que je partagerais entre les salles Apollo, le Théâtre du Passage et bien entendu le Temple du Bas.

    C’est à partir de 14 heures qu’il est temps pour moi d’aller à nouveau prendre mes précieux sésames pour les projections qui émailleront cette belle journée. Encore une fois, le ciel est clairsemé de nuages annonciateurs d’orage, la température est bien élevée et l’atmosphère lourde. C’est donc d’autant plus plaisant d’aller rejoindre la fraîcheur de l’obscurité d’une salle de cinéma. A 14 heures 15, débute la première séance du jour avec une nouvelle entrée dans la sélection « When Musical Rocks! » et, cette fois-ci contrairement aux autres projections du même genre, le public est vraiment présent en masse pour la diffusion de TOMMY de Ken Russell (1975). Sans doute aussi parce qu’il s’agit du seul film disponible à cette heure-là dans la programmation de cette septième journée de festival mais également parce que les spectateurs avertis savent sans doute qu’il serait scandaleux de manquer une découverte sur grand écran concocté par l’incroyable cinéaste qu’est Ken Russell; dont les débordements baroques qui parsèment sa copieuse filmographie en font un auteur qui marque durablement les rétines…

    Porté disparu pendant la guerre, Frank Hobbs, marié et père d'un petit garçon, Tommy, qu'il n'a jamais vu, réapparaît un beau jour. Il découvre que sa femme vit désormais avec un organisateur de camps de vacances, adopté comme beau-père par son fils, à présent âgé de 20 ans. Le beau père de Tommy tue accidentellement Franck, le géniteur de Tommy. Profondément traumatisé, le jeune homme devient aveugle, sourd et muet... Sa mère et son père adoptif découvrent qu'il ne peut être soigné, ce qui ne l'empêche pas d'être sacré champion de flipper. Il gagne tous les concours, devient une idole, avant d'être considéré comme un nouveau messie. La situation sera exploitée par sa famille...

    Ci-dessous, les grandes lignes du destin de Tommy que nous racontera le cinéaste sans un seul dialogue mis à part celui qui passent à travers l’omniprésence de la musique et des paroles des chansons. Car TOMMY n’est pas un simple « musical » mais un véritable opéra-rock aux rythmes psychédéliques qui ne s’arrêtent jamais. Ecrit par Pete Townshend du groupe The Who, le long-métrage est un véritable déchaînement visuel comme le cinéma nous en aura rarement offert. Le réalisateur mettant au point un spectacle tellement somptueux qu’un mot aussi fort que « hallucinant » semble finalement bien faible devant le niveau de qualité qu’offre ce long-métrage. Et quel tour de force d’obtenir une histoire si poignante en ayant recours à tous les effets possibles et inimaginables en termes de décors gigantesques, de costumes fantaisistes, d’expositions de couleurs aussi démentes pour une suite sans fin de musique et de chansons racontant le destin incroyable de ce gamin guère gâté par la vie.

    Difficile de choisir parmi les morceaux d’apothéose qui compose cette histoire incroyable. Chaque nouvelle séquence devenant plus démente que la précédente. En plus de son art dans la maîtrise formelle, le réalisateur raconte ce drame musicale avec un apport de « guest stars » allant d’Eric Clapton à Elton John, de Keith Moon à Jack Nicholson sans oublier l’étonnante Tina Turner dans le rôle de la « Reine de l’Acide » pour une séquence de dépucelage absolument mythique! Le long-métrage est porté par le couple Oliver Reed & Ann-Margret parmi les plus fous qui soit. Il faut vraiment le voir pour le croire! On est littéralement scotché par le souffle épique TOMMY, d’une folie proche de la démence la plus pure. Il va être ardu de trouver plus intense en matière d’objet filmique improbable. Devant de telles qualités plastiques et scénaristiques, TOMMY en impose totalement pour être l’une des plus grandes œuvres conjuguant musique et cinéma. Un choc, une révélation divine! Sublime!!!

    Alors que j’en ressors bouche bée, extatique où aucun avis même le plus structuré du monde ne pourrait rendre justice aux instants que je viens de vivre, je regagne l’arène vide des spectateurs, où chacun se retrouve pour discourir sur la dernière vision qu’il vient d’avoir lors d’une projection. Là, il est dure d’atterrir sur Terre. Une demi-heure après en avoir terminé avec TOMMY, je retrouve ma joyeuse bande de cinéphile ayant été voir un superbe « roman porno » avec OSEN LA MAUDITE (Maruhi Joro Semejigoku) de Noboru Tanaka (1973) présenté dans une copie neuve de toute beauté. Un spectacle qui a été apprécié par l’ensemble d’entre eux, ce qui me réjouit d’autant plus qu’il s’agit-là d’un film superbe que j’aime également énormément. Hélas, pas trop de temps pour pouvoir flâner à parler cinéma car la suite du programme débutera sans trop tarder, éclatant le groupe parmi les diverses séances de fin d’après-midi. Alors que certains spectateurs s’apprêtent à découvrir leur premier « Monty Python » sur grand écran, je m’en vais avec Marlyse voir un « Film Of The Third Kind » avec une petite production américaine insolite au curieux titre : KID THING de David Zellner (2012).

    La petite Annie présente des troubles de comportement. Elle vit en banlieue avec son père, rarement présent, et file du mauvais coton. Un jour, elle entend un bruit qui vient du fond d’un puits. Une vieille dame y est tombée et demande de l’aide. Que va faire Annie? Elle hésite, elle hésite… Etrange petit film où le cinéaste suit le quotidien d’une gamine livrée à elle-même, perdue dans une contrée désolée du Texas. Le réalisateur arrivant très bien à capturer de petits instants de vie chez cette jeune personne qui semble avoir le plein pouvoir envers une adulte fragilisée dans une position plutôt inconfortable... L’occasion d’offrir en guise de quête identitaire, une jolie fable mélancolique parsemée d’instants poétiques. Le long-métrage bénéficiant d’une photographie lumineuse distillée à travers des séquences souvent drôles au détour d’un sous-texte finalement assez cruel. Sydney Aguirre, qui personnifie cette enfant sans aucune barrière, est une révélation. Afin de bien savourer l’étonnante expérience que représente KID THING, il vaut mieux ne pas en dire plus. Juste voir le film. C’est encore une très belle découverte que nous offre le NIFFF. Précieux et définitivement à posséder. Annie n’a pas fini de surprendre son monde…

    Vite, il n’est pas loin de 20 heures et je meurs de faim. Pourtant, la suite de la programmation n’attend pas. J’ai juste le temps de me réfugier dans un fast-food pour emporter avec moi une de ces délicieuses « Falafel Box » qui deviennent ces jours-ci comme la nourriture la plus exquises qui soit. Les critères d’appréciation prennent une dimension surréaliste à force de ne manger qu’un repas consistant par jour. A force d’avoir tellement faim, on se met à prendre comme repas gastronomique la plus commune des nourriture… Emballé dans un sac plastique, je l’emporte avec moi dans le Temple du Bas converti en pseudo salle de cinéma assaillie par une foule énorme venu voir Frodon le Hobbit jouer au psychopathe tandis que je picore avec joie mes boulettes de légumes perdues au milieu de mes frites alors qu‘à l‘écran on scalpe méchamment des bonnes femmes!

    MANIAC de Franck Khalfoun (2012) est le remake inutile d’un terrassant classique du cinéma d’horreur, le MANIAC de William Lustig datant de 1980 avec l’inoubliable Joe Spinnell. Ici, ce sont des producteurs français, dont Alexandre Aja, qui s’occupe de redonner une nouvelle jeunesse à ce tueur qui sévit à travers New York City. Mis à part de nous placer durant toute la durée du long-métrage depuis le point de vue du « monstre » aux mains abîmées - caméra P.O.V. - cette revisitation n’est guère convaincante. Si, de prime abord, confier le rôle principal à Elijah Wood est une idée intéressante, le comédien n’est pas forcément des plus convaincants dans le rôle de l’assassin. De même que de voir une « Playmate » de Playboy Magazine dans le rôle de la mère de tous ses tourments qui le poussent à tuer. Au niveau de la crédibilité, le long-métrage en prend un sacré coup. Quelle idée de nous montrer une vulgaire pouffe se faire défoncer l’arrière train dans une arcade déserte sous les yeux de son fils. Une suite de traumatismes d’enfance qui donnent plus envie de rigoler qu’autre chose. C’est bien dommage car cette nouvelle variation partait d’un excellent point de vue. Hélas, le réalisateur n’arrive même pas à essayer de rendre réaliste ses effets de caméra subjective, les angles de vision n’étant de loin pas logiques, même s’ils sont constitués pour la plupart de reflet dans une vitrine, miroir ou rétroviseur. Et que dire lorsque la caméra se positionne face à son tueur alors qu’elle est censé illustré cette même personnalité? C’est absolument n’importe quoi!

    On se consolera avec quelques effets gore qui ne ménage pas son spectateur, même si ceux-ci sont loin d’égaler le travail démentiel qu’avait fait Tom Savini sur le métrage original. Ce qui manque également à ce remake est une véritable atmosphère dont l’entier du film semble être privé. L’ensemble est d’une platesse assez confondante et sans aucune intensité. Cela en devient presque banal à regarder. Il va de soi qu’on préférera oublier rapidement cette nouvelle version qui n’apporte absolument rien de bien intéressant à voir comparé à son modèle. A éviter!

    C’est toujours rigolo de se retrouver autour d’un film « populaire ». Cette séance de MANIAC étant passablement bondée, on y trouve toutes sortes de spectateurs, dont notamment de jeunes nanas venues sans doute voir le mignon Elijah jouer au « mauvais » garçon. Le long-métrage étant passablement sanguinolent, il n’est définitivement pas fait pour les esprits les plus sensibles. Toutefois, l’ensemble est plutôt assez mitigé, les avis en général critiquant davantage l’œuvre que ne la plébiscitant. Il faut dire qu’il faut passablement chercher ses qualités tant celles-ci se perdent dans les nombreux défauts et erreurs techniques qui parasitent le plaisir de voir un film d’horreur qui tache! Au moins, à tous ceux qui n’ont pas vu l’original, voici l’occasion de se pencher très vite sur cette œuvre qui n’a pas fini de donner des cauchemars à ses spectateurs.

    La suite de la soirée, alors que certains cinéphiles vont aller se faire du mal avec le pseudo giallo THE BUTTERFLY ROOM, une grande partie des festivaliers se précipitent pour une autre projection bien « populaire », à savoir celle de PIRANHA 3DD de John Gulager (2012). Une « suite » au film d’Alexandre Aja (encore lui!) qui était une sorte de variation de l’excellent film de Joe Dante datant de 1978, devenu pour sa part - et avec raison - un véritable petit classique horrifique, géniale dérive en petit format du LES DENTS DE LA MER (Jaws) de Steven Spielberg (1975) . Ici, on reprend les mêmes ingrédients que le remake, à savoir des piranhas, des hectolitres de sang humains et surtout des nichons, cette fois-ci encore plus gros! D’où le « Double D » que la plupart des spectateurs prénomment « Dédé ». Allez savoir pourquoi…

    Comme lors du précédent assaut des petits poissons à l’appétit vorace, le long-métrage est à nouveau en relief. Un gimmick bien entendu sans réel impact sur le spectateurs, si ce n’est de donner un peu plus de volumes à des belles poumonnées en bikini. Il ne faudrait pas en demander plus à un film qui se savoure en bête « divertissement du samedi soir » - bien que l’on ne soit que jeudi !. L'attaque de Lake Victoria a beau être terminée, les piranhas préhistoriques ont survécu dans les canalisations de la ville. Ils trouvent désormais le chemin des piscines et d'un nouveau parc aquatique qui vient d'être inauguré...

    Autrement dit, pas de scénario ni de construction narrative, on est ici dans le « porno gore » bas de gamme. Ce qui est plutôt triste à voir car le concept, bien que complètement débile, aurait pu donner quelque chose d’assez festif à se mettre devant nos lunettes 3D. Mais non, ici on se contente d’essayer d’offrir le minimum syndical avec guère de passion ni d’idées. Il faut vraiment être très bon public pour se pavaner d’aise devant cette bêtise d’une vulgarité même pas drôle. Des gros nénés qui se balancent au ralenti, une bite coupée au couteau et un piranha enfoncé dans l’anus d’un figurant... Comme c’est amusant! Il n’y a que la présence réjouissante d’un David Hasselhoff dans son propre rôle pour procurer quelques sourires furtifs face à cette suite sans réel intérêt. En guise d’amuse-gueule, on applaudira davantage le générique de fin fait de chute de bobines et autres prises ratées, blagues de tournage incluses. Comme quoi, il est davantage fun de tourner ce genre de produits opportunistes que de les regarder. Au moins, on se sera certainement moins vite endormi à cette projection que les pauvres spectateurs ayant dû subir celle de PARANORMAL ACTIVITY de Oren Peli (2007). Autre bobine commerciale où il ne se passe pas grand-chose mais dont l’ennui vous plombe de tout son long!

    On m’avait dit, j’avais été prévenu mais j’avais envie d’une petite séance « nichons & fesses » sans prise de tête. A la rigueur, j’aurais préféré qu’on élimine illico les piranhas et qu’on se fasse un petit « porno soft » idéal quand on a les yeux fatigués. Ca m’apprendra a trop en demander au cinéma de vieux dégueulasses qui ne savent même pas cadrer correctement sur les petites hystériques qui se réclament d’un moment de gloire cinématographique devant une piscine remplit de bimbos au silicone flottant. Quelle déception!

    La nuit est déjà bien avancée. On a largement dépassé l’heure et Cendrillon doit déjà être en train de dormir ou alors de se taper une immense citrouille. De notre côté, le festival clôt une énième journée avec deux séances « de minuit ». Au choix, un « roman porno » extrême et plein de folie : ASSAULT! JACK THE RIPPER (Bôkô Kirisaki Jakku) de Yasuharu Hasebe (1976) ou encore un nouvel « Ultra Movie » avec MASKS de Andreas Marschall (2011). Ayant déjà vu le film asiatique et l’ayant recommandé à tous les gens de bon goût, je m’en vais avec l’ami Rémy faire ma dernière découverte de la journée avec une production allemande dont les rares échos m’ont suffisamment intrigués pour que je m‘y plonge avec un certain intérêt…

    Aspirante actrice, Stella est acceptée dans la prestigieuse école de Mateusz Gdula. L’étudiante découvre vite la véritable histoire de son fondateur, qui s’est suicidé après avoir utilisé des méthodes éducatives aux conséquences fatales. Mais des choses suspectes se déroulent dans l’établissement et Stella se demande si ces pratiques ont vraiment été bannies… Ne vous fiez pas aux apparences! Voici sans conteste un film sous un déluge d’influences assez incroyables, son réalisateur étant assurément un grand fan du SUSPIRIA de Dario Argento (1977), tant il reproduit les codes visuels et narratifs de ce grand classique du cinéma. En reprenant bon nombre d’idées formelles, jusqu’à l’usage d’une musique fortement inspirée par celle du groupe Goblin. Cela en deviendrait presque gênant s’il n’affichait pas à l’écran une vraie maîtrise technique qui rend son film très séduisant à regarder. A mesure que l’intrigue se développe, toujours avec beaucoup d’influences cinématographiques qui le pousse à devenir un véritable objet fétichiste, MASKS se transformant presque en gigantesque film-hommage. Guère original mais toujours plaisant à suivre, malgré le fait qu’il n’exploite pas à fond toutes ces idées. A trop vouloir en faire, MASKS se perd un peu dans les prémices d’un scénario à tiroirs qui multiplie les pistes explicatives pour déboucher sur une conclusion en demi teinte. A force d’aligner les surprises visuels, on en oublierait presque ce qu’il raconte. La forme était ici davantage privilégiée que le fond. Cela reste néanmoins un bel exercice de style qui procure un énorme plaisir pour les yeux. Comme un rêve horrifique que l’on suit avec les paupières légèrement baissées, fatigue oblige, mais qui servira de conclusion parfaite pour aujourd’hui.

    Dehors, les platines du DJ au jardin anglais chauffent encore bien malgré l’heure tardive. Les spectateurs des salles obscures se dispersant rapidement, il ne reste plus grand monde au pays des cinéphiles si ce n’est les buveurs de bière sous les tentes du festival. Il est tant pour moi de remonter à nouveau sur les hauts de Neuchâtel afin de savourer une nouvelle « nuit » de sommeil avant d’attaquer avec une joie sans cesse renouvelée un nouveau et copieux programme de films, à mesure que j’explore toutes les diverses sélections de films que le NIFFF propose cette année. Une cuvée 2012 qui rassasierait le plus cinéphage des cinéphiles. A demain!
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 5 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Ven 20 Juil - 9:35

    NIFFF 2012 : Jour 8

    En me levant ce matin, je me suis dit « Plus qu’un matin encore à se lever de si bonne heure… ». Arrivant gentiment au terme de ce 12ème NIFFF, la fatigue reste néanmoins en seconde position derrière l’immense motivation à découvrir de nouvelles œuvres cinématographiques. Avec l’accumulation de « mauvaises » heures de repos au milieu de la nuit quand ce n’est pas au moment même où le soleil se lève, un festival de cinéma se transforme très rapidement en un marathon éprouvant pour qui s’échine à bien remplir ses journées. Mais ce serait dommage de traîner comme un vacancier au lieu de profiter de tout ce qui nous est mis à disposition entre les différentes salles obscures environnantes. On fuit le soleil, les terrasses, les bons petits plats pour au contraire se réfugier dans la nuit toute la journée, engloutir sans véritablement l’apprécier un sandwich acheté à la va-vite ou encore une assiette-repas en carton déboursée dans l’un des stands en bordures des Apollos. Pas le temps, trop de choses à voir… La vie de cinéphile, quoi!

    En jour de « Vendredi 13 », il est inévitable d’avoir une petite pensée pour une connaissance très spéciale de tout les fantasticophiles se trouvant prioritairement aux abords d’un lac. Neuchâtel n’est pas Crystal Lake mais néanmoins, avec une date pareille, on la souhaite toujours bien sanglante à Jason Vorhees, toujours à la recherche de bonne chair à découper de ses instruments tranchants. Et au NIFFF, il y aurait bien quelques adolescents à occire, des obsédés de petites minettes en chaleur qui se trimballent avec un minuscule tissu sur le corps pour assister aux projections journalières… Chaque année, on a droit à un véritable festival de mode décharnée, consternation du bon goût mais délectable ravissement des pupilles pour qui sait apprécier les shorts moules fesses sur talons aiguilles…

    Mais les jambes fuselées et les décolletés bien échancrés sont aussi confrontés à leur propre antithèse; à savoir de petits bonshommes hirsutes, à la barbe grise non taillée et vêtu d’une veste d’hiver comme lorsqu’on revêtrait une armure au combat… Vision surréaliste de ce monsieur, probablement un sans-abri ayant dégotté on ne sait comment un ticket pour la séance qui ouvre les festivités du jour. Quand on voit le titre, on ne s’étonne plus. Sans aucun doute, un ancien fan venu revisiter ses vieilles sensations d’antan avec PINK FLOYD THE WALL de Alan Parker (1982).

    Après le décès de son père pendant la Seconde Guerre mondiale, Pink est élevé par une mère tyrannique. Devenu rock star, il mène une vie tourmentée et s'enferme sur lui-même dans sa chambre d'hôtel. Peu à peu, il sombre dans la drogue tandis que la folie commence à s'emparer de lui... Classique parmi les classiques, le film ayant été vu et revu de toutes les manières possibles, à travers sa formidable bande originale, découpé en extraits à la télévision, sur internet comme une suite de vidéoclips épars, sans réel sens. C’est à se demander si l’on a vraiment « vu » THE WALL dans son intégralité et surtout dans l’ordre. C’est donc l’occasion rêvée pour une forme de redécouverte de ce qui est sans doute l’œuvre-phare de toute une génération et bien plus encore…

    La désillusion fut pénible car finalement cette œuvre de Alan Parker va, pour ma part, rejoindre sans plus attendre le club des films surestimés. Car, à bien y voir, y a-t’il quelque chose de valable à ressortir de ce vieux truc qui pue la naphtaline avec ses effets de dessins d’animation tout moches et sa vieille musique pour hippies neurasthéniques ? A moins d’être sur la planète « fumette », PINK FLOYD THE WALL est une longue, très longue succession de scénettes qui se targue d’être critique via la guerre ainsi que toutes formes de désillusions d’une vie humaine. Quelle lourdeur dans son symbolisme! Et surtout quel manque de punch dans une narration en dents de scie qui ne décolle jamais, même lorsque les guitares s’emballent et que les refrains entonnés suscitent un début de fièvre musicale. Non, rien ne subsiste dans ce déluge visuel en forme de divagations cauchemardesques. Le véritable calvaire est dans la salle, à attendre que tout ceci se termine et que je puisse m’enfuir très loin de cet « immense projet artistique » qui me donne envie de dégueuler sur ce « chef-d’oeuvre » d’une force tellement énorme qu’il confine à l’ennui le plus total. Je suis donc totalement à côté de ce trip ultime. Tant pis.

    Après avoir horrifié quelques connaissances de mon avis radical sur la séance que je viens de subir à l’instant, je suis bien content de m’éloigner un petit peu de la sélection « When Muscial Rocks!«  pour revenir vers celle du « Centenaire de la Nikkatsu » avec, cette fois-ci, un vrai classique du cinéma, certainement moins populaire que THE WALL mais autrement plus enthousiasmant. Alors que je marche en direction du Théâtre du Passage pour la séance tant attendue de LA MARQUE DU TUEUR (Koroshi No Rakuin) de Seijun Suzuki (1967), je croise avec surprise un Ruggero Deodato déambulant tout seul dans les ruelles, sans doute en avance pour aller présenter une nouvelle fois - mais en version intégrale nous assure les programmateurs du NIFFF - son chef-d’œuvre absolu : CANNIBAL HOLOCAUST. Une nouvelle occasion d’offrir à la jeune génération fan de films d’horreur un véritable spectacle de réflexions sur le pouvoir des images. Pour ma part, bien que tenté, je ne rejoindrai pas les cannibales italiens, préférant largement découvrir le Suzuki que je n’avais jusqu’à présent jamais vu grand écran, écrin parfait qui fera honneur à sa splendeur visuel…

    Hanada, tueur professionnel, est le numéro 3 de l’organisation. Chargé régulièrement d’effectuer des missions, il va d’abord devoir escorter un homme avec l’aide d’un tueur fini. Ensuite il devra liquider quelques hommes avant de commettre une erreur qui lui sera fatale, il loupe en effet sa cible. Le tueur numéro 1 se voit confier la tâche de s’occuper de lui. Sommet du style de son auteur, LA MARQUE DU TUEUR est une superbe représentation de tout son talent pour créer des œuvres d’une fantaisie et d’une inventivité visuelle étonnante. A la fois avant-gardiste et très expérimentale, peut-être même trop en avance sur son époque... A tel point que le studio Nikkatsu jugea l’œuvre incompréhensible; prétexte pour pouvoir virer Seijun Suzuki de sa position de réalisateur. Une décision qui a fait grand bruit à l’époque. Aujourd’hui encore, le film fascine par son approche du cinéma de yakuzas et ses partis pris esthétique absolument étonnants. Il est ainsi devenu un objet de culte auprès de nombreux passionnés de cinéma et d’une haute influence auprès des plus grands cinéastes internationaux. Le film est également une belle occasion de savourer avec délectation les talents du comédien Jô Shishido - que l’on a pu également apprécier quelques jours plus tôt dans l’excellent A COLT IS MY PASSPORT - qui incarne ici un de ces personnages emblématiques dont il a le secret.

    Jouant avec les codes narratifs du cinéma traditionnel qu’il fait voler en éclats, le cinéaste transforme son long-métrage en grande odyssée absurde jusqu’à l’abstraction; utilisant le montage et la manière de cadrer de telle manière qu’il en résulte une œuvre très audacieuse, déroutante et à la limite du surréalisme. Ce qui entraîne forcément une confusion dans la compréhension de l’intrigue avec sa narration qui sort allégrement des sentiers battus pour devenir une œuvre à l’esprit pop et décalé. Dans les courants cinématographiques actuels, LA MARQUE DU TUEUR reste un long-métrage en tout point fantastique et d’une modernité incroyable qui n’a rien perdu de son pouvoir hypnotique. Un chef-d’œuvre incontournable pour tous les amoureux du 7ème Art!

    Après cette forte dose rafraîchissante de cinéma expérimental, on continue sur les terres asiatiques avec un autre long-métrage cette fois-ci en provenance de Hong-Kong : FLYING SWORD OF DRAGON GATE (Long Men Fei Jia) de Tsui Hark (2011). Après DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME (Di Renjie Zhi Tongtian Diguo) présenté au NIFFF l’an passé, le cinéaste turbulent nous revient sur grand écran et cette fois-ci en 3D avec un nouveau long-métrage qui promet de beaux morceaux de bravoure cinématographique avec en tête de distribution Jet Li et le toujours très appréciable Gordon Liu dans un second rôle!

    Ce nouveau long-métrage est une reprise d’un classique du film d’arts martiaux chinois, L’AUBERGE DU DRAGON (Sun Lung Moon Hak Chan) de Raymond Lee (1992) avec Tony Leung, Brigitte Lin, Maggie Cheung et Donnie Yen. Si le film présent n’en est pas officiellement un remake mais plutôt une suite de celui-ci, l’histoire reste quasiment similaire : Des eunuques corrompus terrorisent la Chine des Ming. Un combattant rebelle se dresse contre eux. La confrontation aura lieu à la Porte du Dragon, en pleine tempête de sable. Mais d’autres acteurs redoutables interviennent, convoitant un trésor caché…

    La trame de base étant similaire, Tsui Hark rajoutant de nouveaux rôles à son intrigue mais celle-ci se perd un peu dans une suite artificiellement complexe dont on finit par se désintéresser. Ce qui est bien dommage car il manque à ses personnages une réelle profondeur pour les rendre attachants, touchants et même voire émouvants. Il esquisse même une pseudo histoire d’amour bien trop légère pour susciter une dose supplémentaire de frissonnements de plaisirs… Toutefois, si le scénario n’étant jamais le point fort des films de Tsui Hark, celui-ci relève le niveau avec des scènes d’action qui ne déçoivent pas. Si celles-ci possèdent au début un petit côté artificiel au vu du nombre de choses voltigeant dans les airs; personnages, épées, poutres, etc… Il faut reconnaître la maestria du Maître pour nous concocter de belles scènes qui en mettent plein la vue. De plus, la 3D ultra convaincante renforce l’immersion du spectateur dans cet univers fait de batailles homériques et de méchants charismatiques.

    Un gigantesque jeu du chat et de la souris s’opère alors dans l’auberge et se poursuit durant presque toute la deuxième partie de l’histoire. D’où découle forcément un sentiment de répétitions dans le procédé systématique des scènes les plus impressionnantes, mais on ne va pas bouder une si belle générosité de la part de celui qui sait offrir de telles séquences de combats. FLYING SWORD OF DRAGON GATE a donc tout du grand spectacle décomplexé, un peu désincarné hélas et auquel il manque juste un peu de cœur devant tant de sueur à se démener devant la caméra du brillant metteur en scène. Du cinéma qui fait quand même énormément plaisir à voir à défaut d’être inoubliable. Et un bon gros divertissement « made in HK », cela fait toujours le plus grand bien sur grand écran - et avec une dimension tridimensionnelle aussi réussie! - durant un festival aussi copieux que celui du NIFFF!

    C’est 19h30 et il est temps de faire une petite pause. Planifié par l’ami Lukas, c’est le bon moment pour se faire un « vrai » repas en bonne compagnie. D’ailleurs, à la sortie de la séance c’est le déluge le plus complet. La pluie s’est mis à tomber avec une rare violence. Il était temps qu’un peu de fraîcheur s’invite durant la manifestation, après toutes ces journées orageuses mais dont rien n’éclatait finalement au grand jour. Et c’est donc ainsi que le temps s’est enfin décidé à nous offrir un vendredi soir bien pluvieux avec toute cette flotte! Parfaitement agréable lorsqu’on peut souper tous ensemble sur la jolie terrasse couverte de La Taverne Neuchâtel autour d’une bonne fondue locale… Et l’on va bien prendre le temps de se remettre du marathon accomplit jusqu’à présent, avec presque une quarantaine de films vus sur 8 jours. Un joli score personnel qui mérite bien de s’octroyer une mi-temps de presque 3 heures sans nouvelle projection. Ainsi, j’ai abandonné l’idée d’aller voir un film de la « Compétition Internationale ». NEW KIDS NITRO de Steffen Haars & Flip Van der Kuil (2011). Une comédie hollandaise à l’humour débile et avec des zombies passe ainsi à la trappe. Cela dit, je ne pense pas que je rate un grand film…

    Après l’arrivée des 22 heures, il est pourtant le moment d’aller continuer la soirée dans les salles obscures. Cette fois-ci, je me retrouve seul alors que tout le monde s’empresse d’aller voir une comédie des Philippines intitulée REMINGTON AND THE CURSE OF THE ZOMBADINGS (Zombadings : Patayin Sa Shokot Si Remington) de Jade Castro (2011) qui me laisse plutôt dubitatif quand à sa qualité alors que je me réjouis d’aller voir ma dernière sélection dans la rétrospecitve « When Musical Rocks! » avec ROCK’N’ROLL HIGHSCHOOL de Allan Arkush (1979). Bien mal m’en aura pris…

    Un groupe d'élèves rebelles, adeptes du punk et des Ramones, engagent une bataille contre leur proviseur sur fond de musique rock. Eh non, il ne s’agit pas d’un HIGH SCHOOL MUSICAL labellisé Disney avec Vanessa Hudgens et Zac Efron. On est ici dans un sujet nettement moins gentillet et carrément subversif. Bref, c’est le gros bordel au collège! Le scénario, œuvre unique écrite par le cinéaste Joe GREMLINS Dante est quand même un nom bien motivant pour un cinéphile fantasticophile. Une bonne raison d’aller voir le film même si le sujet n’est pas des plus enthousiasmant. Et puis il y a aussi la mignonnette P.J. Soles dans le rôle de l’adolescente qui bouscule les programmes éducatifs… La fameuse Lynda qui finit étranglée par un « fantôme » à lunettes dans l’inoubliable LA NUIT DES MASQUES (Halloween) de John Carpenter un an plus tôt. Quelques bons arguments bien emballés par la présence du groupe The Ramones venus spécialement pour l’occasion interpréter quelques chansons à l’écran, prioritairement pour le plaisir de ces groupies cinématographiques.

    Hélas, en plus d’une séance assourdissante où l’opérateur de la salle de cinéma a poussé les décibels à leur maximum, ce long-métrage très platement mis en scène par Allan Arkush n’a rien d’une véritable partie de plaisir. Même si l’histoire à été écrite par un grand nom du cinéma fantastique, celui-ci se révèle piètre écrivain. L’ensemble n’étant guère drôle et même plutôt balourd, avare de dialogues marquants et d’une quelconque énergie communicative. Son sujet prônant les vertus libératrices de la musique au profit d’une éducation plutôt rigide dirigée une directrice sadique avait pourtant de quoi offrir un bon gros délire bien réjouissant. Au final, l’ensemble est relativement gentillet et bien trop simpliste pour être appréciable. Il n’y a que le final un brin apocalyptique qui déride légèrement les zygomatiques mais il est déjà bien trop tard. ROCK’N’ROLL HIGHSCHOOL ne réussira pas ce soir-là à nous transformer en lycéen lubrique sur fond de rock anarchisant. Par contre, la chaleur étouffante régnant à l’Apollo 3 aura certainement eu raison de quelques spectateurs visiblement écroulé de sommeil durant la projection.

    Quel bonheur de sortir du cinéma pour un peu de fraîcheur après une longue séance bien pénible. Vraiment déçu d’avoir terminé ma programmation de comédies musicales avec ce dernier film qui me laissera un arrière goût mitigé. Mais, sur l’ensemble des œuvres découvertes, cette rétrospective m’aura offert quantité de moments magiques parmi les plus mémorables de cette édition du NIFFF. C’est ainsi qu’il faut voir les choses. Mais, pour l’instant, la soirée n’est de loin pas encore terminée car il nous reste une dernière bobine à savourer avec d’aller se coucher. Le fameux « Film de Minuit » qui saura se faire désirer en ayant pratiquement une heure de retard sur le planning. La faute étant peut-être dû au fait que son réalisateur et l’interprète du troisième [REC] débarque en grandes pompes à Neuchâtel à la dernière minute pour venir présenter leur film.

    A une heure bien tardive, fatigués mais néanmoins contents d’être là, Paco Plaza le cinéaste ainsi que sa comédienne nommée Leticia Dolera sont sur le devant de la scène de l’Apollo 1 bien remplit d’un public convivial et festif. Lors de la présentation dans un français irrésistiblement traduit par la charmante actrice, Paco Plaza annonce d’ores et déjà un « Q&A » avant même que le film ne soit projeté. Une manière bizarre d’effectuer la promotion du dernier épisode d’une saga qui en contiendra très certainement beaucoup d’autres… Mais c’est surtout l’occasion d’un moment interactif doucement délirant avec l’audience présente dont on ne retiendra principalement qu’un bon moment de rigolade à défaut de réponses convaincantes. Mais voici enfin venu le moment de découvrir ce fameux [REC]³ GENESIS de Paco Plaza (2012) qui sera une projection parfaite pour clôturer la soirée avec du gore rigolo sans prise de tête!

    C’est le plus beau jour de leur vie : Koldo et Clara se marient ! Entourés de leur famille et de tous leurs amis, ils célèbrent l'événement dans une somptueuse propriété à la campagne. Mais tandis que la soirée bat son plein, certains invités commencent à montrer les signes d'une étrange maladie. En quelques instants, une terrifiante vague de violence s'abat sur la fête et le rêve vire au cauchemar... Séparés au milieu de ce chaos, les mariés se lancent alors, au péril de leur vie, dans une quête désespérée pour se retrouver... Cette fois-ci sans son partenaire Jaume Balagueró, Paco Plaza fait cavalier seul pour ce troisième opus de la saga [REC]. Changement radical d’atmosphère où l’on intègre une bonne dose d’humour à ce concept horrifique; et puis aussi changement de style dans la mise en scène. Après un prologue habituel en mode P.O.V. (Point Of View), le réalisateur choisit une optique plus classique sans caméra subjective. Du coup, [REC] deviendrait presque un « banal » film d’horreur. Heureusement, grâce à son personnage de jeune femme qui décide de ne pas laisser son mariage virer à la catastrophe sans rien faire, décide tel un Bruce Campbell au féminin de prendre les armes : à savoir une bonne grosse tronçonneuse… La saga essaie de se renouveler comme elle peut en changeant de décor et de ton. Intention louable et résultat honorable sans en demander trop. Un vrai film de festival où le public hurle et rigole en même temps, déchaînant de joyeux délires d’applaudissements lors de quelques séquences via de spectaculaires effets gore. Mais il faut reconnaître que cela ne vole pas bien haut et que l’originalité du concept montre ses limites et se révèle finalement assez répétitif. Mais ne boudons pas notre plaisir car même si le film est vraiment pas terrible, l’ambiance festive d’une bonne salle de cinéma fait aussi partie de ces moments jouissifs que l’on prend à ce genre de séance. Et les nombreux éclats de rire communicatifs de mon petit Mik juste à côté de moi ont largement contribués à rendre très agréable cette ultime projection du jour!

    Comme d’hab’, on termine la soirée à 2 heures du matin. Je ne traîne pas trop car il est temps d’aller rejoindre, pour la dernière fois cette année, mon lit dans ma chambre d’hôte. Encore une fois à remonter cet interminable chemin qui m’amène sur les hauteurs de Neuchâtel, dans un petit quartier tranquille que je parcoure légèrement caché sous mon parapluie. Cette nuit est humide et une petite pluie fine rafraîchit l’atmosphère… Une douche salvatrice après cette conclusion cinématographique bien sanglante et romantique. Voilà donner matière à de biens jolis rêves. A demain pour la conclusion de ce NIFFF 2012!
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    Message par Paz Dim 22 Juil - 10:19

    NIFFF 2012 : Jour 9

    Le réveil est similaire aux autres matinées. Debout à 10 heures. Après avoir réussi tant bien que mal à m’extirper des bras de Morphée - bien du mal à m’en défaire de cette coquine! - c’est le moment de la douche, de s’enfiler un nouveau T-Short tout propre, ensuite préparation du bagage pour le retour au bercail dès le lendemain et puis petit déjeuner. Aujourd’hui, pas trop le temps de traîner. Les événements vont s’enchaîner très rapidement. Avec le NIFFF, les journées passent à une vitesse folle. On aura beau dire que ce n’est pas faire grand-chose de sa semaine que de s’assoir tranquillement dans une salle de cinéma à longueur de journée, la passion d’un cinéphile c’est quand même un sacré sport!

    Et aujourd’hui, il n’y aura même pas assez de temps pour s’envoyer un sandwich en guise de repas de midi car, à cette heure-là, les dernières diffusions de films ont déjà commencées… Et rien de tel pour bien débuter la journée qu’une nouvelle belle découverte grâce à la sélection « Centenaire de la Nikkatsu ». Mon prochain spectacle est, cette fois-ci, un « roman porno » au titre bien évocateur: LES AMANTS MOUILLES / LOVERS ARE WET (Koibito-Tachi Wa Nureta) de Tatsumi Kumashiro (1973). Après une dérive à travers le Japon, le jeune Katsu rejoint son village natal pour fuir les représailles de yakuzas. Il dissimule son ancienne identité aux habitants du village alors que beaucoup l’ont reconnu. L’homme fait la connaissance de Yuko, jolie propriétaire du cinéma local, délaissée par son mari. Ils nouent rapidement une relation érotique débridée. Mais la menace que fuit Katsu va très vite le rattraper...

    Une nouvelle œuvre prétendument érotique grâce à son titre racoleur qui n‘a pas grand-chose à voir avec son sujet. D’ailleurs, ce long-métrage était diffusé dans une copie portant un autre titre, guère plus cohérent : TWISTED PATH OF LOVE! Plus qu’un film mettant en scène des séquences chaudes à répétition, il nous raconte avant tout les pérégrinations d’un ancien rebelle en pleine désillusions. Sujet davantage empreint d’une persistante mélancolie que d’une forme d’excitation via des séquences de sexe guère palpitantes à suivre mais toujours bien mises en avant avec d’excellentes expérimentations visuelles. D’ailleurs, l’auteur se jouera de la censure en cachant les parties génitales de ses comédiens en grattant lui-même la surface de sa pellicule, résultat d’une spirale de spaghettis blancs mélangés, offrant ainsi un des nombreux aspects bizarrement avant-gardiste de son esthétique. Aussi, il transforme cette longue scène où un groupe de protagonistes effectue une sorte de performance « striptease à saute-mouton  » en un grand moment de surréalisme. Etrange petit film qui, part son style, se rapproche du cinéma de la « Nouvelle Vague »; citant autant Nagisa Ôshima pour ces films plutôt contestataires et rappelant la poésie du cinéma de Godard des années 60.

    Alors que ma prochaine projection ne s’annonce pas avant les prochaines soixante minutes, je me décide finalement à aller voir 205 ROOM OF FEAR (205 Zimmer Der Angst) de Rainer Matsutani (2011), un « Ultra Movie » en provenance d’Allemagne que l’on m’a fortement déconseillé de voir, étant selon certains avis l’une des pires choses à se mettre devant les yeux durant tout le festival. Toutefois, ayant un petit peu de temps devant moi, je me décide tout de même à tenter le coup… uniquement durant une petite demi-heure. L’occasion pour moi de remplir l’un des derniers sièges vacants de la salle, une audience venue en nombre frissonner - d’ennui? - devant ce slasher qui semble de bien piètre qualité. J’aurais néanmoins eu l’occasion de voir, en préambule de la projection, l’actrice principale de ce long-métrage « in the flesh »; frêle jeune femme à l’apparence troublante, rappelant quelque peu la petite silhouette et le timide visage de Kristen Stewart. Pour ce qui du film, rien de bien déshonorant jusqu’à présent mais d’un ennui déjà bien persistant après à peine une demie heure… De toute manière, c’est déjà l’heure pour moi de m’enfuir de cette séance pour aller rejoindre un public plus dispersé dans la grande salle du Théâtre du Passage.

    Dans la sélection des films proposés durant l’après-midi, celui qui semble le mieux me convenir semble être UNE EDUCATION NORVEGIENNE (Sønner Av Norge) de Jens Lien (2011) car après avoir pris quelques renseignements sur ce titre, il s’agit-là du nouveau film du réalisateur qui gagnant le Grand Prix du NIFFF en 2006 avec le formidable NORWAY OF LIFE (Den Brysomme Mannen). Il s’agissait d’une véritable curiosité scandinave qui nous rappelait le meilleur d’un Terry Gilliam durant l’époque de folie de la création de cette œuvre démente que fut BRAZIL! Bref, il n’en faut pas plus pour me mettre l’eau à la bouche, d’autant plus que le sujet est plutôt alléchant… 1979. Nikolaj a 14 ans et vit une existence idyllique avec son frère et ses parents hippies, Magnus et Lone. Lorsque Lone meurt dans un accident de voiture, Magnus fait une grave dépression. Nikolaj ne sait pas vers qui ou quoi se tourner jusqu’à ce que son meilleur ami lui fasse découvrir l’album “Never Mind The Bollocks” des Sex Pistols. Mais il est difficile d’être en rébellion lorsque votre père écoute la même musique que vous...

    Ici, on est clairement dans les « bizarreries » du Festival, avec ces fameux longs-métrages catégorisés « Films Of The Third Kind » lorsqu’ils se répondent indéfinissables dû à un mélange des genres propres à surprendre le spectateur. Et cette comédie subversive à toute la matière nécessaire à en faire une œuvre étonnante et bien originale. Une exploration sensible des liens qui se tissent entre un père très libéré et son fils qui essaie tant bien que mal de se rebeller contre la société de l’époque. L’attitude et le style punk empreignant désormais sa vie - il se coupe les cheveux, s‘enfile une épingle à nourrice dans la joue, lance des bouteilles de bières sur ses concitoyens, participe à la création d‘un groupe de musique bien agressive… - , choquant ainsi son entourage mais aucunement son paternel qui considère avec une certaine distance la situation dans laquelle ils se trouvent tous les deux. Difficile donc de vivre pleinement sa propre révolte « No Future » alors qu’il est en face d’un homme aux excès d’optimismes délirants. Le surréalisme n’est pas loin lorsque les deux zigotos se retrouvent dans un camp de nudistes où le père fait goûter à son enfant les joies du naturisme. Le film de Jens Lien fait se rejoindre deux extrêmes générationnels dans un joyeux décalage aussi touchant que drôle, avec quelques éclats de fantastique comme lors d’un repas familial où le jeune gamin se voit déguster sa propre mère comme dessert. En plus d’être une véritable curiosité sur pellicule, UNE EDUCATION NORVEGIENNE confirme si besoin est de la grande richesse du cinéma scandinave qui n’en a pas finit de nous offrir des petites merveilles. Définitivement, à ne pas manquer!

    Après ce réjouissant spectacle qu’on s’est pris comme un « shoot » de bonne humeur, c’est le bon moment d’aller faire un petit tour en ville pour amasser quelques provisions pour le reste de la journée. Car, passé 18 heures, il ne restera probablement pas davantage qu’un petit quart d’heure entre les trois dernières bobines que l’on va pouvoir s’envoyer sur grand écran. Avant la Cérémonie de Clôture de la 12ème édition du NIFFF, il reste encore l’ultime projection de la toute dernière sélection du « Centenaire de la Nikkatsu » avec PLAINS WANDERER (Daisogen No Wataridori) de Buichi Saito (1960). Un nouveau film d’un tout autre genre, bien loin des histoires de yakuzas et autres récits érotiques. Le célèbre studio japonais ayant de nombreuses franchises dans son catalogue, entre les « Delinquent Girl », « Angel Guts » ou encore « Stray Cat Rock » avec l’inoubliable Meiko Kaji dont les spectateurs du festival ont pu déguster à chaque fois une histoire originale, voici qu’ici nous avons droit à un épisode de la saga « Wataridori », à savoir « Le Vagabond » avec Akira Kobayashi. Une sorte de western exotique mettant en scène un jeune héros solitaire du nom de Taki. Il se promène parmi les contrées sauvages avec sa guitare, bien assis sur son cheval. Ses différents voyagent l’amène à faire des connaissances, comme ce jeune garçon abandonné à la recherche de sa mère. Il combattra également des méchants cowboys ainsi qu’un promoteur avide d’acquérir illégalement des terres sacrées appartement à une tribu « Ainu » dont le héros s‘entichera d‘une belle indigène. Tout ce beau monde va donc se confronter dans une suite soutenue de séquences incluant bagarres, chansons, romance, coups bas, poker, trahison et autres surprises…

    Cinquième épisode de cette curieuse série, PLAINS WANDERER nous fait découvrir un nouvel héros du cinéma japonais. L’univers très coloré du long-métrage le renvoie presque à une aventure de bande dessinée comme LUCKY LUCKE tout en faisant également beaucoup penser aux récits de WINNETOU, à mi-chemin entre l’action, l’émotion et la réflexion. Tout ceci admirablement bien emballé avec une belle naïveté picturale, comme toute histoire que l‘on raconterait aux enfants. Le personnage est d’ailleurs un bon modèle de héros : droit, honnête et essayant de toujours rendre justice face aux minorités brimées par de cruels exploiteurs. Sans pour autant être niais, le long-métrage garde toujours un juste équilibre entre un spectacle tout droit tiré de l’enfance et un scénario intelligent, bien écrit et aux nombreux rebondissements. C’est aussi un superbe écrin pour raconter une grande et belle histoire aux nombreux personnages, cocasses et touchants, comme celui du joueur de poker incarné par le toujours excellent Jô Shishido qui, ici, nous montre encore une nouvelle facette de son répertoire. PLAINS WANDERER est un grand moment de cinéma qui dégage une poésie un rien désuète qui rend cette aventure absolument irrésistible. On en ressort les yeux rêveurs. Magique! Cela donne immanquablement envie de découvrir les autres épisodes des aventures de ce « vagabond », qui hélas sont visiblement très difficiles à voir en dehors de projections éparses à travers les cinémathèques du monde entier. Gloire soit donc rendue au NIFFF pour nous avoir offert cette très belle découverte au cinéma!

    Vite, il est 20 heures. C’est le moment où tout le monde se dirige vers le Théâtre du Passage pour assister à la Cérémonie de Clôture et découvrir le Palmarès de cette nouvelle édition du Festival. Ce qui me réjouis encore plus que de connaître les grands gagnants de cette année est surtout de savoir que le NIFFF a vendu plus de 29’000 tickets pour les différents événements cinématographique de la semaine. Un joli succès qui, comme l’annoncera Anaïs Emery devant le parterre comble de spectateurs, qu’il y a définitivement un vrai public en Suisse pour ce genre de films qui n’a jusqu’à présent jamais vraiment bénéficié de l’appui des distributeurs des salles de cinémas dans notre beau pays. Des chiffres important qui devrait permettre aux exploitants des salles obscures de sérieusement considérer la possibilité d’offrir à plus ou moins long terme un espace pour un vrai cinéma fantastique, dans tous les sens du terme!

    Au-delà de cet espoir qui, je l’espère de tout cœur, aboutira peut-être un jour, les différentes instances de l’organisation du NIFFF se succèdent sur la grande scène pour remettre aux vainqueurs 2012 leurs différents prix. Mais on n’est pas ici pour un compte-rendu exhaustif de toutes les récompenses. Il faut avant tout savoir que le Jury de la « Compétition Internationale » se montra toujours plein d’humour dans ses délibérations, notamment le fait d’avoir dû se battre violemment - avec des couteaux suisses - pour décerner les différents statuettes tant convoitées.

    Parmi les primés, je suis avant tout très content de savoir que le CITADEL de l’irlandais Ciaran Foy a gagné pas moins de 3 mentions; entre le Prix H.R. Giger Narcisse du meilleur film, la mention spéciale du Jury Mad Movies ou encore le Méliès d’argent du meilleur long-métrage européen, voici un film relativement inconnu qui se voit mis en lumière grâce au NIFFF. Un superbe moment de gloire pour son réalisateur malheureusement absent de la Cérémonie; le bonhomme ayant dû rentrer dans son pays pour la « Première » de ce film dès maintenant couvert de prix. Miracle de la technologie moderne, grâce à une webcam le metteur en scène aura néanmoins le droit de faire son petit « speech » dédié aux membres du NIFFF et à son public. Parmi les autres récompenses, il y a eu deux autres distinctions à la comédie horrifique GRABBERS de Jon Wright qui, absent de la Cérémonie pour un retour au pays plus tôt que prévu, se voit également offrir le plaisir via webcam de saluer les votants ainsi que l’audience des salles du festival qui lui a quand même décerné le « Prix du Public ».

    Pour les détails supplémentaires des résultats 2012, il reste toujours le site officiel. Car, après presque 40 minutes de discours concluant cette belle manifestation, il est temps de se voir servir le « Film de Clôture », à savoir le fameux LA CABANE DANS LES BOIS (The Cabin In The Woods) de Drew Goddard (2011) dont tout le monde se fait l’écho d’un spectacle jouissif et bourré de surprises. Voici donc enfin le moment de découvrir cette dernière fantastique friandise…

    Cinq amis partent passer le week-end dans une cabane perdue au fond des bois. Ils n’ont aucune idée du cauchemar qui les y attend, ni de ce que cache vraiment la cabane dans les bois… Voici un film de petit malin qui prend un plaisir pervers à détourner les codes bien établis du cinéma d’horreur pour se jouer d’eux. Entre une intrigue bien prévisible sur les événements à venir avec ces jeunes gens qui se retrouvent rapidement bloqués dans un chalet en pleine forêt - réminiscence d’EVIL DEAD de Sam Raimi (1981) - le spectacle prend relativement de la distance dès que l’on comprend que tout ceci est manipulé par une « force » externe qui joue avec la vie de ces personnes comme lors d’une partie d’échecs plutôt complexe. Partant d’un concept horrifique, LA CABABE DANS LES BOIS se rapproche presque d’un film de science-fiction. Et ce n’est pas la moindre des surprises que nous réserve ce scénario adroitement élaboré par Joss Whedon, le créateur de BUFFY CONTRE LES VAMPIRES (Buffy, The Vampire Slayer). On y retrouve sans problèmes sa patte inimitable à travers des dialogues aux petits oignons qui feront le bonheur des spectateurs du samedi soir. Car, au final, malgré son originalité apparente, LA CABANE DANS LES BOIS est l’un de ces divertissements conceptuels très intéressants qui, pour finir, se transforme hélas en gros n’importe quoi pour le bon plaisir des adeptes de situations complètement délirantes. Car c’est vrai, le film est assez marrant et plutôt festif. Peu importe si l’ensemble souffre d’incohérences tellement énormes qu’elles en deviennent - presque - gênantes. Tout semble sacrifié sur l’autel du « pop corn movie» finalement très inoffensif et largement oubliable une fois que l’on est sorti de la salle de cinéma. Bien dommage d’avoir pour conclusion de festival un long-métrage au final bien trop léger et que ne tient pas du tout au ventre. Mais bon, après 9 jours de journées cinéphiliquement très chargées, il faut quand même reconnaître que le dessert était quand même digérable en fin de programmation. Une vraie séance de festival, avec un public attentif et amusé, applaudissant avec entrain les nombreuses folies scénaristiques où nous embarque le film. On termine donc sur une bonne ambiance bien débridée et tout le monde semble content… Est-ce que le film vivra encore bien longtemps dans les souvenirs des festivaliers? J’en doute encore…

    De toute manière, la véritable « fin » du NIFFF 2012 n’est pas encore atteinte car, pour les plus masos n’ayant pas les rétines complètement cramées, il reste une ultime séance à déguster dès 23 heures. Entre BLIND ALLEY - déjà vu le premier soir de cette douzième édition - à l’Apollo 3 et une énième diffusion du cultissime C’EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS de Rémy Belvaux & André Bonzel (1992), mon choix est rapidement fait! Quel plaisir de revoir cette bonne vieille bande P.O.V. proche du documentaire où l’on suit une équipe technique réduite suivant les pas d’un tueur incarné par Benoît Poelvoorde. Une comédie noire qui n’a rien perdu de son mordant, un classique indémodable qui vient de fêter cette année ses 20 ans d’existence. Dans la salle du Rex, le public est hilare de la première à la dernière image, assistant en rigolant aux meurtres de personnes âgées et aux petites gens de classes moyennes… L’humour noir des belges fait des ravages et c’est un vrai bonheur de redécouvrir le film au cinéma!

    Ainsi s’achève le NIFFF de cette année. Très belle cuvée avec une quantité conséquente de très belles découvertes. Même si on est clairement dans une édition de festival sans doute moins « people » que certaines autres éditions avec de gros noms d’invités prestigieux, 2012 aura été plus beaucoup plus sobre. Mais le véritable plaisir est surtout du côté des films, autant dans les nouveautés que les rétrospectives qui offrent comme à chaque fois une belle sélection de longs-métrages qui ne peuvent que rendre heureux les cinéphiles. C’est donc les yeux brillants d’instants de cinéma que l’on quitte les salles de Neuchâtel alors que l’on aperçoit les belles de nuit en talons aiguilles venir faire leur marché dans les night-clubs de la ville. Retour à la réalité où les vampirettes sexy du genre à la NOUS SOMMES LA NUIT ne sont peut-être pas si éloignées que ça de l’univers fantasmatiques que l’on a dégusté durant ces 9 derniers jours. NIFFF 2013, vite! A l’année prochaine…
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    Message par Paz Dim 22 Juil - 10:21

    L'entier de mes chroniques du NIFFF 2012, sur mon blog. Mise à jour toute jolie, avec des photos et des vidéos.

    Jour 1 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-1.html
    Jour 2 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-2.html
    Jour 3 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-3.html
    Jour 4 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-4.html
    Jour 5 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-5.html
    Jour 6 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-6.html
    Jour 7 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-7.html
    Jour 8 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-8.html
    Jour 9 : http://cinephiliquement-votre.blogspot.ch/2012/07/nifff-2012-jour-9.html

    Enjoy! Wink
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    Message par twix Dim 22 Juil - 11:31

    arf, je vais prendre un jour pour lire ça et voir tout ce que j'ai raté Crying or Very sad
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    Message par Paz Dim 22 Juil - 20:31

    Mon classement NIFFF 2012 :

    PLAINS WANDERER (Daisogen No Wataridori) de Buichi Saito (1960) : 10/10
    TOMMY de Ken Russell (1975) : 10/10
    PEAU D’ÂNE de Jacques Demy (1970) : 10/10
    PUNISHMENT PARK de Peter Watkins (1971) : 10/10
    AKAM de Shalini Usha Nair (2012) : 9/10
    KID THING de David Zellner (2012) : 9/10
    THE WOMAN FROM THE SEA (Kaitei kara kita Onna) de Koreyoshi Kurahara (1959) : 9/10
    LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS (Little Shop Of Horrors) de Frank Oz (1986) : 9/10
    UNE EDUCATION NORVEGIENNE (Sønner Av Norge) de Jens Lien (2011) : 8/10
    LES AMANTS MOUILLES (Koibito-Tachi Wa Nureta) de Tatsumi Kumashiro (1973) : 8/10
    HOLY MOTORS de Leos Carax (2012) : 7/10
    FLYING SWORD OF DRAGON GATE (Long Men Fei Jia) de Tsui Hark (2011) : 7/10
    WHEN THE LIGHTS WENT OUT de Pat Holden (2011) : 7/10
    RESOLUTION de Justin Benson & Aaron Moorhead (2012) : 7/10
    A COLT IS MY PASSPORT (Koruto Wa Ore No Pasupooto) de Takashi Nomura (1967) : 7/10
    BIM STARS (The Apple) de Menahem Golan (1980) : 7/10
    SHINJUKU MIDAREGAI : IKUMADE MATTE de Chûsei Sone (1977) : 6/10
    EXCISION de Richard Bates Jr. (2012) : 6/10
    ALICE IN WONDERLAND : AN X-RATED MUSICAL FANTASY de Bud Townsend (1976) : 6/10
    BLIND ALLEY (El Callejón) de Antonio Trashorras (2011) : 6/10
    MANBORG de Steven Kostanski (2011) : 6/10
    MASKS de Andreas Marschall (2011) : 6/10
    [REC]³ GENESIS de Paco Plaza (2012) : 5/10
    LA CABANE DANS LES BOIS (The Cabin In The Woods) de Drew Goddard (2011) : 4/10
    DELINQUENT GIRL : ALLEY CAT IN HEAT (Furyo Shoujo : Noraneko No Seishun) de Chûsei Sone (1973) : 4/10
    LOVELY MOLLY de Eduardo Sanchez (2011) : 3/10
    HOWLING de Yoo Ha (2012) : 3/10
    ROCK’N’ROLL HIGHSCHOOL de Allan Arkush (1979) : 3/10
    4:44 LAST DAY ON EARTH de Abel Ferrara (2011) : 3/10
    THE PATH (La Senda) de Miguel Ángel Toledo (2012) : 3/10
    PIRANHA 3DD de John Gulager (2012) : 2/10
    MANIAC de Franck Khalfoun (2012) : 2/10
    THE BUTTERFLY ROOM de Jonathan Zarantonello (2012) : 2/10
    VANISHING WAVES de Kristina Buozyté & Bruno Samper (2012) : 1/10


    Et les films déjà vus, mais découverts également en salles :

    METROPOLIS de Fritz Lang (1927) : 10/10
    LA MARQUE DU TUEUR (Koroshi No Rakuin) de Seijun Suzuki (1967) : 10/10
    C’EST ARRIVE PRES DE CHEZ VOUS de Rémy Belvaux & André Bonzel (1992) : 8/10
    CANNIBAL! THE MUSICAL de Trey Parker (1993) : 7/10
    SURVIVANCE (Just Before Dawn) de Jeff Lieberman (1981) : 7/10
    LA NUIT DES VERS GEANTS (Squirm) de Jeff Lieberman (1976) : 7/10
    ANGEL GUTS : RED CLASSROOM (Tenshi No Harawata: Akai Kyôshitsu) de Chûsei Sone (1979) : 7/10
    LES RUES DE FEU (Streets Of Fire) de Walter Hill (1984) : 7/10
    PINK FLOYD THE WALL de Alan Parker (1982) : 2/10

    Very Happy
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    Message par Etheroman Ven 5 Oct - 1:17

    HAHA!

    Jeudi 4 octobre, le Méliès d’or du meilleur long métrage fantastique européen a été décerné par la Fédération Européenne de Festivals de Films Fantastiques (FEFFF) au film lituanien Vanishing Waves de Kristina Buožyte lors d’une cérémonie organisée par le Festival International du film de Catalogne de Sitges (Espagne).
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    Message par LvT Ven 5 Oct - 2:43

    Encore plus fort que le coup de Martyrs.
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    Message par Colqhoun Ven 5 Oct - 3:13

    SCANDALE !
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    Message par Etheroman Ven 5 Oct - 4:31

    La fameuse esthétique IKEA enfin récompensée!

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