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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Etheroman Ven 29 Juin - 0:00

    J'ai tout reçu il y a un moment déjà. Tout est réservé. A mon avis, tu as loupé un email.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Ven 29 Juin - 0:02

    Etheroman a écrit:J'ai tout reçu il y a un moment déjà. Tout est réservé. A mon avis, tu as loupé un email.
    J'ai acheté mon billet chez Manor. J'ai envoyé un mail au NIFFF en espérant qu'ils répondent assez rapidement...
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Etheroman Ven 29 Juin - 0:04

    Ca devrait aller vite.
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    Message par Colqhoun Ven 29 Juin - 22:02

    J'ai aussi fait mon programme.
    Je viens voir toute la compète internationale et toute la compète asiate...
    Et je verrais si je peux encore caser 2-3 autres bricoles.
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    Message par Etheroman Ven 29 Juin - 22:11

    Ha, gros programme finalement.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par chaoticlock Ven 29 Juin - 22:17

    Colqhoun a écrit:J'ai aussi fait mon programme.
    Je viens voir toute la compète internationale et toute la compète asiate...
    Et je verrais si je peux encore caser 2-3 autres bricoles.

    va falloir la mettre en veilleuse sur les vannes concernant un certain magazine, non? ;-)

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    Message par Etheroman Sam 30 Juin - 1:34

    Je me disais bien que c'était étonnant qu'il aille voire la compét'.
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    Message par Colqhoun Sam 30 Juin - 9:58

    chaoticlock a écrit:va falloir la mettre en veilleuse sur les vannes concernant un certain magazine, non? ;-)
    Bah, je reste un client fidèle depuis suffisamment d'années pour me permettre de raconter des saloperies.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Lun 2 Juil - 0:59

    J'ai mes 25 billets réservés! Very Happy
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    Message par Colqhoun Mar 3 Juil - 21:53

    Mon programme:

    SAMEDI 07
    Temple du bas - 17.45 - Remington and the curse of the zombadings
    Rex - 20.00 - Hairspray
    Temple du bas - 22.15 - Grabbers


    DIMANCHE 08
    Temple du bas - 17.00 - The Great Magician
    Temple du bas - 20.00 - Vanishing Waves


    LUNDI 09
    Temple du bas - 09.15 - Resolution
    Temple du bas - 11.15 - New Kids Nitro
    Temple du bas - 14.00 - Ace Attorney
    Rex - 17.00 - Akam
    Temple du bas - 19.00 - My Way
    Rex - 22.00 - Petaling Street Warriors


    MARDI 10
    Rex - 20.00 - The Path


    MERCREDI 11
    Rien


    JEUDI 12
    Apollo 1 - 11.00 - Excision
    Apollo 2 - 12.45 - Eddie: the sleepwalking cannibal
    Temple du bas - 17.45 - Harold's going stiff
    Temple du bas - 20.00 - Maniac
    Apollo 3 - 22.30 - The Butterfly Room


    VENDREDI 13
    Passage 1 - 20.00 - When the lights went out


    SAMEDI 14
    Temple du bas - 12.00 - Isn't anyone alive
    Cérémonie de clôture ou Phantom of the Paradise... je sais pas encore.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Mar 3 Juil - 23:21

    Colqhoun a écrit:Mon programme:

    DIMANCHE 08
    Temple du bas - 20.00 - Vanishing Waves

    LUNDI 09
    Rex - 17.00 - Akam

    MARDI 10
    Rex - 20.00 - The Path

    JEUDI 12
    Temple du bas - 20.00 - Maniac

    On a 4 séances en commun.
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    Message par Colqhoun Mer 4 Juil - 0:42

    C'est toujours ça Smile
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    Message par Etheroman Mer 4 Juil - 0:42

    Il faudrait pouvoir filmer la tronche à Colqhoun pendant le visionnage de certains de ces films. Il faudrait le son aussi. On l'entendrait marmonner des trucs à propos de film d'horreur sauce curry et de règlement de compte au lance-flamme.
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    Message par Colqhoun Mer 4 Juil - 0:46

    C'est un concept oui.
    Je vais voir pour trouver une go-pro.
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    Message par Etheroman Mer 4 Juil - 0:57

    En plus ça irait bien dans le thème POV.Tu serais le nouveau Oren Peli. Toi qui aime tant ces films.
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    Message par Colqhoun Mer 4 Juil - 1:44

    Du POV de POV.
    Avec un spectateur qui déteste le genre et qui décide de documenter la tuerie qu'il va commettre parmi les réalisateur du genre.
    On tient un concept !
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    Message par Etheroman Mer 4 Juil - 1:51

    totalement. Et dans le 2, on pourrait mettre Paz au Temple du bas avec des problème de format, de son qui se coupe, de DVD à la place de la pellicule promise.

    "Désolé mesdames et messieurs, nous allons diffuser le film en français sur support DVD suite à un incident technique..."


    ...


    Spoiler:
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    Message par Colqhoun Mer 4 Juil - 4:25

    Et j'irais donc voir PHANTOM OF THE PARADISE le dernier jour.
    Joie.
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    Message par Paz Mer 4 Juil - 12:11

    Etheroman a écrit:...au Temple du bas avec des problème de format, de son qui se coupe, de DVD à la place de la pellicule promise.

    On va y avoir droit, je le sens... Neutral Suspect Rolling Eyes Evil or Very Mad freak
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Etheroman Ven 6 Juil - 13:28

    Grand, grand début de festival. Punishment Park: immense film. J'espère prendre le temps d'y revenir.
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Dim 8 Juil - 22:50

    NIFFF 2012 : Jour 1

    Et voilà, c'est reparti pour un tour. Du 6 au 14 juillet 2012 le Neuchâtel International Film Festival ouvre sa nouvelle édition propre à satisfaire les appétits des plus fantasticophiles d'entre nous. Première nouveauté, en ce qui me concerne, cette année je ne logerai plus sur un banal matelas posé à terre devant une fenêtre qui ne ferme pas et dont le lieu environnant est une petite gare dont les trains font des passages réguliers toutes les heures. Je pense avoir passé l'âge de ces conditions d'aménagements pour étudiants. Cette fois-ci, j'ai la chance d'avoir pu me trouver une jolie chambre d'hôte dans un quartier tranquille sur les hauts de Neuchâtel,à environ une dizaine de minutes à pied du centre ville. Un lieu tout pour moi avec de l'espace, un grand lit et une connexion Wi-Fi. Que pourrais-je demander de mieux? Eh bien une déjeûner qui me sera servit tous les matins par ce charmant couple de retraités qui me reçoit dans leur gigantesque appartement.

    Me voici donc enfin sur les lieux du festival. Comme premier jour, celui-ci est relativement tranquille. C'est l'occasion rêvée de commencer en douceur, les projections de films ne commençant pas avant 17 heures. Cela me laisse largement le temps d'aller chercher mon "Festival Pass", précieux sésame qui va me donner l'accès à tous les films que je voudrai bien voir... Encore une fois, c'est un peu avec angoisse qu'on espère que l'organisation du NIFFF se déroulera sans accrochage et que chacun pourra avoir ses entrées pour les projections. L'an passé, la distribution des billets se faisant au jour le jour, dès l'ouverture... Je souhaite qu'il en soit toujours ainsi, même si ce n'est pas avec gaïeté qu'il faut se lever tôt le matin pour être parmi les premiers à se présenter pour recevoir ses tickets avant que certaines séances soient rapidement à guichets fermées. Être cinéphage, en festival, et ne s'octroyer finalement que très peu de temps entre les films de manière à en dévorer le maximum, n'est décidément pas de tout repos. Il va donc être temps de s'y mettre, c'est l'heure...

    Ayant une chambre d'hôte sur les hauteurs de la ville, c'est par une suite de petites routes (Chemin des Pavés, Chemin de la Boine) aux décors naturels enchanteurs que je rejoins les festivaliers qui s'empressent d'investir les rues environnantes où se déroulera la majeure partie de ma semaine. A commencer par le Théâtre du Passage, lieu incontournable où les cinéphiles s'attroupent pour récupérer leurs accréditations personnelles ainsi que les billets de cinéma nécessaires pour assister aux projections.

    Il n'est pas loin de 16h00 et une fois arrivé sur place, ce que je craignais un peu est déjà en train de se produire. Des files d'attente! Des files d'attente interminables. Il faut donc prendre son mal en patience et, pour passer le temps, répérer déjà de nombreuses têtes connues parmi les spectateurs. Pour la plupart, je ne les connais pas mais je sais que ce sont des habitués. A mesure que les années passent, la grande famille du NIFFF se retrouve pour cet événement incontournable dans la ville de Neuchâtel.

    Il fait très chaud, la lourde ambiance n'aidant pas à calmer mon impatience d'avoir enfin mon "Festival Pass" et de filer en ville pour débuter mon programme. Mais les aléas techniques, les gens pénibles et ceux qui ont oublié de fournir une photo d'identité, rendent l'attente d'autant plus longue... Au moment où j'ai pu récupérer mon précieux petit sésame, ma grille d'horaires et mon gros programme détaillant chaque séance et événements de la manifestation il n'est pas loin d'être 16h30. Cela me laisse juste le temps de m'assoir un instant en compagnie d'amis cinéphiles : Marlyse, Rémy, Lukas, Jean-Marc. Ils sont tous là, fidèles au poste et absolument ravis de pouvoir passer tous ensemble une nouvelle édition cinématographique qui s'annonce assez dantesque. Pas moins d'une quarantaine de longs-métrages à s'avaler en 9 jours. Alors que l'été rayonne enfin, je décide d'aller me cacher dans les salles obscures...

    C'est à 17h00 et dans la petite salle du Rex que les spectateurs commencent à se regrouper pour assister à la toute première projection de ce NIFFF 2012. Avec PUNISHMENT PARK de Peter Watkins (1971), on inaugure ainsi l'une des nombreuses rétrospectives qui parsèment la programmation du festival. A savoir ici le P.O.V (Point Of View), un mode narratif tout en caméra subjective, simulacre d'une réalité qui propulse le spectateur au centre de la fiction. De nombreux classiques, allant du chef-d'oeuvre de Ruggero Deodato CANNIBAL HOLOCAUST datant de 1980 (également présenté durant cette édition, cette fois-ci en version intégrale!) jusqu'au terrassant LE PROJET BLAIR WITCH (The Blair Witch Project) de Daniel Myrick & Eduardo Sánchez (1999), sont autant de très belles réussites de ce genre cinématographiques qui proposent une expérience visuelle très intense à son public. Et aujourd'hui, avec le film de Peter Watkins, on va découvrir une approche particulièrement efficace du P.O.V, à la fois présenté comme un "survival anti-militariste" doublé d'un brûlot politique incroyablement puissant.

    Mieux vaut ne pas être contestataire à la guerre dans cette variation sur le conflit au Vietnam qui promet un sale moment aux pacifistes... PUNISHMENT PARK est une épreuve imposée par le gouvernement américain à tous ceux que l'Etat juge comme des criminels. Pour éviter plus de 10 années à passer derrière les barreaux, on leur propose 4 jours au "Punishment Park", une course de plus de 80km dans le désert aride pour regagner sa liberté.

    Réaliste et poussant à la révolte face à une autorité qui veut à tout prix briser les plus récalcitrants à un mode de vie établie, porté par son style visuel brut qui s'apparente à une suite éprouvante d'uppercuts dans la gueule, PUNISHMENT PARK est une oeuvre marquante qui garde encore aujourd'hui intacte tout son pouvoir de fascination. Une oeuvre engagée, formidable et indispensable. Ca démarre vraiment très très fort!

    Une fois la projection terminée, on s'extirpe péniblement de cette épreuve que l'on vient de subir à l'écran pour continuer le programme de la soirée. Une fois débuté, le NIFFF enchaîne les séances à un rythme hautement soutenu. Il n'y a pas moins d'une petite demie-heure avant la prochaine projection. Et quel film puisqu'il s'agit du dernier long-métrage du trop rare Leos Carax. Un choix parfait pour marquer cette 12ème cérémonie d'ouverture du festival! Mais avant cela, il y a toute une série de discours, de remerciements et d'auto-congratulations, parsemé de diffusions de sponsors sans qui la manifestation n'existerait pas. Un mal pour un bien, en somme. Un passage obligé par forcément très agréable à suivre mais dont cette année on s'est tenu à l'essentiel sans trop broder des lectures autosuffisantes sur "Ô combien Neuchâtel est devenue une ville importante sur la scène cinématographique internationale"...

    Assurant entre les diverses interventions des autorités compétentes présentes, une pouffe mal fagotée nous gratifie de quelques commentaires pas drôle avant de céder la place à la projection du soir... La scène est enfin libre pour découvrir HOLY MOTORS de Leos Carax (2012). Une "Première Suisse" avec ce film très particulier où, de l'aube au crépuscule, le spectateur va accompagner un personnage mystérieux du nom d'Oscar et le suivre dans son quotidien où il est à tour de rôle assassin, mendiant, monstre ou encore homme de famille.

    Voici donc une odyssée déroutante qui emprunte beaucoup au surréalisme et au fantastique. A travers la performance kaléidoscopique de Denis Lavant qui interprète pas moins de 11 rôles différents, ce HOLY MOTORS est surprenant de bout en bout. Très éclectique dans ses diverses ambiances qui rappellent certaines de ses oeuvres précédentes, Carax nous amuse et nous émeut. L'atmosphère très étrange qui se dégage de son film est à l'image de sa distribution très étonnante où l'on y trouve pêle-mêle la chanteuse Kylie Minogue, Eva Mendes, la magnifique Edith Scob ou encore Michel Piccoli. Du cinéma frais et différent, un grand hommage aux métamorphoses et à l'imaginaire. Du rêve au cauchemar, de la poésie fragile visuellement somptueuse à travers ses suites de tableaux cinématographiques dont on ressort gavé et transporté. Comme "Film d'Ouverture", cette sélection donne le ton sur une programmation qui n'a pas finit de nous enchanter. Délectable!

    Il n'est pas loin de 21h45 lorsque le générique de fin s'affiche sur l'écran de cinéma. L'horaire est conforme à la grille des programmes, nous ne sommes pas en retard. Tout va bien, on va pouvoir gentiment se préparer à la prochaine séance du jour dans à peu près une demie-heure... Pourtant, en sortant de la salle, le public semble avoir beaucoup de mal à s'acheminer en dehors du Théâtre du Passage. Avec raison car on remarque que la météo nous a prévu un intense déluge pour accueillir les spectateurs sortant des salles obscures. C'est quasiment la tempête avec une pluie torrentielle qui ne semble pas vouloir s'arrêter, bien au contraire, les trombes d'eau augmentant en intensité, dispersant les silhouettes nocturnes le long des murs et sous divers abris pour se protéger de la nature qui a bien décidé de se déchaîner ce soir... De mon côté, heureusement, je suis muni d'un parapluie qui me protège tant bien que mal d'une douche salvatrice après une chaude journée. Et puis c'est le bonheur car je vais également avoir juste le temps de me manger une "Falafel Box" au petit fast food du coin avec l'ami Rémy. Cela fait quand même du bien de pouvoir se mettre quelque chose dans l'estomac. Il faut dire qu'avec des séances de films à la chaîne, ce n'est pas toujours possible de se nourrir correctement. Ou alors il faut faire des choix et sacrifier des films, ce qui pour moi est relativement impossible. Ma frénésie de consommation filmique semblant davantage vitale qu'un bon repas équilibré...

    La suite de la soirée continue au cinéma Rex, là où la journée avait commencé avec le terrassant PUNISHMENT PARK. Troisième long-métrage de ce début de NIFFF et on savoure déjà le fait d'avoir une suite de films "fantastiques" qui ne se ressemblent pas. Encore une fois, cela montre toute la diversité du cinéma que le festival est à même de nous offrir... Après ACE ATTORNEY (Gyakuten Saiban) de Takashi Miike (2012) qui a ouvert les festivités "made in Asia" un peu plus tôt, c'est avec HOWLING de Yoo Ha (2012) que je découvre ma première sélection dans la catégorie du "New Cinema From Asia". Une histoire plutôt alléchante, jugez plutôt : Détective frustré, Sang-gil se voit à nouveau assigner un cas d'homicide d'apparence anodine. Il commence à investiguer, mais se rend vite compte qu'il s'agit d'un meurtre prémédité s'inscrivant dans une machination aux proportions effrayantes. Aveuglé par son ambition et épaulé par sa nouvelle partenaire Eun-young, il se lance avec obstination dans cette enquête, qui le mènera vers une bête mystérieuse...

    Et dire que je m'imaginais qu'il s'agissait d'un film de monstre(s), voire avec un loup-garou... Je me trompais lourdement. HOWLING faisant sans doute un peu trop référence à HURLEMENTS de Joe Dante, dont le titre international est "The Howling". Au-delà de cette mini-référence, l'approche d'un cri dans la nuit n'est ici absolument pas pareil... Pourtant, l'idée d'être face à un thriller coréen m'enchantais passablement. D'autant plus que la distribution est dominé par l'un des acteurs les plus talentueux du Pays du Matin Calme, Song Kang-ho que l'on a pu voir dans des merveilles comme THE HOST ou encore MEMORIES OF MURDER. Malheureusement, ce nouveau film à la photographie soignée est un mélange bâtard entre un épisodes de la série TV LES EXPERTS et DRESSE POUR TUER (White Dog) de Samuel Fuller. En soi, c'est plutôt intrigant mais le résultat final est plutôt banal et guère passionnant à suivre. A part pour les amoureux du "Meilleur ami de l'homme", cette version "fantastique" d'un chien-loup assassin est aussi chouette à suivre qu'un épisode de LASSIE! Ajouté à cela des confrontations verbales à n'en plus finir entre différents collègues policiers, dont le personnage principal qui est un gros misogyne passe le plus clair de son temps à réprimer sa partenaire féminine dans cette enquête laborieuse qui pourra bien évidemment lui rapporter une promotion longtemps attendu... Bref, voici un énième thriller à la longueur appuyée dont on aura oublié les faibles qualités quelques instants après avoir quitté la projection.

    Après ce premier "faux pas" dans ma sélection toute personnelle du NIFFF 2012, je me met déjà à regretter de ne pas être allé voir le remake de MANIAC dont les premiers échos se font plutôt favorables malgré le fait qu'il sera sans doute de bien piètre qualité face au chef-d'oeuvre de William Lustig. Mais ce que m'en dira Remy qui vient tout juste de le découvrir, dont l'usage assez incroyable de la caméra subjective pour illustrer la sanglante odyssée d'un tueur perturbé, me donne sacrément envie de le découvrir. Ca sera donc chose faite d'ici à quelques jours...

    Il est pas loin de minuit et déjà l'ami Lukas abandonne sa dernière projection du jour au profit de ses compagnons de boissons. Ce qui est compréhensible car une première projection dans le lieu bénie du Temple du Bas ne donne pas forcément envie. Souvenirs douloureux de l'an passé avec ses projections à la technique douteuse en plus d'avoir un confort de spectateur assez limite, cette fois-ci la diffusion des films se passe en tout cas merveilleusement bien. Pas de soucis sonores, de dialogues caverneux ou encore d'une résonnance désagréable. Techniquement, c'est le top! Dommage bien évidemment de devoir s'assoir sur une chaise à défaut d'un fauteuil bien moelleux. Les festivals, c'est finalement une forme de guérilla cinéphile où l'on se retrouve souvent confronté à l'absence d'un certain confort. Mais ce petit souci est bien souvent très vite balayé si les découvertes cinématographiques sont d'une belle qualité. Et ce fut le cas cette nuit-là avec un film en provenance d'Espagne pour inaugurer une autre catégorie du NIFFF : les "Ultra Movies".

    Avec BLIND ALLEY (El Callejón) de Antonio Trashorras (2011), le cinéaste ibérique nous offre ici son premier long-métrage qui se présente comme un jeu du chat et de la souris qui va finir en sucette! De passage dans la laverie automatique de son quartier, Rosa fait la connaissance d'un étrange inconnu. Elle ne se doute pas qu'il est fou et qu'il n'a qu'une idée en tête : la tuer.

    Scénario timbre-post, décor minimaliste, le réalisateur s'en tient à peu de chose pour établir son univers hérité du film de "psycho killer". Et pourtant, BLIND ALLEY réserve son lot de surprises notamment au niveau de sa palette visuelle qui emprunte beaucoup à l'atmosphère des films de Mario Bava avec l'usage de filtres de couleurs qui donnent à ses images un look à la limite de l'onirisme... Dès son générique d'ouverture démentiel aux images ultra léchées comme un clip vidéo où une bonnasse se déhanche sur les rythmes d'une musique psychédélique, on est immédiatement séduit. La "faute" en revient principalement à son interprète féminine, Leonor Varela. Cette comédienne n'est pas hispanique mais cubaine et c'est le genre de nana qui bouffe l'écran par son physique à vous décrocher la mâchoire. Avec un atout pareil, il est très clair qu'on dévore l'écran des yeux. Malgré l'heure tardive, on ne va pas s'endormir devant cette histoire finalement assez convenue!

    Malgé son scénario et le décor très limité de son intrigue, BLIND ALLEY tire son épingle du jeu grâce à une mise en scène qu'il arrive à transformer en exercice de style fiévreux et d'une bonne intensité. Il multiplie de petits effets de montage "split screen" et étale quelques séquences gore très réussies. Probable "Direct To DVD" s'il n'était pas sélectionné dans un festival de ce genre, ce long-métrage est un petit plaisir assez jouissif à savourer sur grand écran car techniquement c'est un vrai délice pour les yeux. Histoire un brin crétine et sans réel originalité, c'est néanmoins une bonne petite série B sans prise de tête dont on applaudit sans complexe une fois passée sa "dévorante" conclusion.

    Ainsi donc s'achève cette première journée du NIFFF 2012 à plus de deux heures du matin. Dans les rues, les spectateurs s'affairent encore dans les derniers endroits ouverts pour boire un dernier verre; traîner au Jardin anglais à discuter sous une musique "lounge" assuré par un DJ. C'est un peu la discothèque en pleine air pour les gens du festival. Une manière sympathique de terminer sous l'influence de l'alcool après une bonne cuvée de films plutôt bons et très diversifiés. Je ne peux que me réjouir de la suite à venir...
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    Message par Paz Lun 9 Juil - 3:30

    NIFFF 2012 : Jour 2

    Après une bonne - mais courte - nuit de sommeil, c'est agréable de se réveiller en douceur en se disant que l'on va passer le reste de sa journée au cinéma. Après un copieux petit déjeûner, je m'attèle à la rédaction de mes comptes-rendus de festival. Et c'est là que la galère des problèmes techniques débutent... Être sur un petit portable avec une connexion Wi-Fi défaillante qui risque de planter à tout instant. Voici le lot de complications qui m'attend ces prochains jours. Difficile donc de travailler dans ces conditions mais l'on va essayer de ne pas - trop - s'énerver face à la technique qui ne fait que compliquer au lieu de faciliter le travail. Mais bon... *soupirs*...

    Ne pensons plus à cela et concentrons nous sur le programme de ce samedi 7 juillet qui s'annonce très copieux. Pas moins de 6 longs-métrages à s'en mettre plein les mirettes... La météo du jour semble clémente. C'est un peu nuageux mais on distingue tout de même des taches de ciel bleu et le soleil tape suffisamment fort pour offrir aux festivaliers leurs premières marques de bronzage. Au Théâtre du Passage, et contrairement à hier, le public est largement plus dispersé. C'est d'autant plus agréable que cela facilite l'acquisition des billets du jour. Aujourd'hui, je n'aurai pas eu besoin de me presser pour rejoindre les salles de cinéma. Et la petite cerise du jour sera l'arrivée d'une copine qui débarque à temps pour le NIFFF après un séjour de plus de 6 mois au Canada. Maryke est là et en sa compagnie je vais me régaler en débutant la journée par un film X! Visionner un porno en début d'après-midi? Voilà une bien drôle façon de démarrer une journée cinéphilique de la plus délicieuse des façons.

    ALICE IN WONDERLAND : AN X-RATED MUSICAL FANTASY de Bud Townsend (1976) n'est pas un film sexuellement explicite comme la plus standardisée des bobines de cul. Il s'agit déjà du premier long-métrage qui inaugure une rétrospective du festival qui s'intitule "When Musical Rocks!". C'est une célébration de provocations audiovisuelles sur près de 20 ans de cinéma où le NIFFF proposera tout au long de la semaine une quinzaine de films aux bandes sons explosives et à l'imagerie débridée qui vont nous faire danser! Un choix de comédies musicales bien éloigné de Broadway, à la fois décoiffant, subversif et à l'esprit très rock'n'roll. Et quoi de mieux pour commencer que cette revisitation coquine d'un classique de la littérature?

    La petite Alice s'est va ainsi pour le Pays des Merveilles effectuer un voyage initiatique très sexuel. La trame narrative reprend ici les passages obligés du roman pour mieux les détourner au profit de la recherche du plaisir charnel de cette jeune femme. Les personnages surréalistes de cet univers magique l'aidant à se libérer d'un sentiment de culpabilité dès qu'elle se sent "bizarre", prônant mentalement que tout ceci ne lui semble pas très normal. Elle va ainsi découvrir le sexe d'un homme en comblant le Chapelier fou d'une divine fellation jusqu'à aller satisfaire les penchants lesbiens de la Reine de Coeur! Et tout ceci en chantant!

    Amusant et doucement délirant, cet ALICE AU PAYS DES MERVEILLES version coquine est un délicieux petit film qui ferait immanquablement rougir le père de Mickey. L'ambiance est kitsch à souhait avec ses personnages hauts en couleurs; bucolique à travers son univers forestier parsemé de gros champignons, de pierres qui parlent et de petites rivières rafraîchissantes. Le sexe y est toujours joyeux, pétrie de bons mots, débridée et sans prise de tête. Tout acquis à la cause féminine dans une atmosphère très détendue. Il n'y a décidément pas de mal à prendre son plaisir! Et quel bonheur d'avoir pu découvrir un film pornographique dans des conditions techniques assez incroyables. Ce n'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de voir une oeuvre de ce genre au format 35mm! Petite anecdote cocasse, les bobines sont arrivées sans soucis au NIFFF en passant à la douane sous le nom de ALICE AUX PAYS DES MERVEILLES de Tonton Walt!

    Pour la suite de la journée, il ne faudra pas attendre bien longtemps avant la prochaine projection du jour. Et comble d'aise, le film suivant est diffusé dans la même salle que précédemment... Il s'agit d'un autre premier film qui ouvre la rétrospective "Centenaire de la Nikkatsu" fameux studio japonais créé en 1912 et qui est particulièrement célèbre pour son label "roman porno", un genre de films érotiques à part qui fut établi suite à l'arrivée de la télévision dans les foyers asiatiques durant les années 60, conséquence presque fatal pour le cinéma qui commençait gentiment à vaciller. Il fallut donc trouver une alternative à la lucarne domestique et montrer sur grand écran des choses que la TV ne diffusait pas... En résultera des films assez uniques, allant des histoires policières à l'ambiance onirique en passant par les bobines coquines et les oeuvres politiquement engagées malgré un large quota de fesses à l'image. Une période faste et démente pour le cinéma japonais dont le NIFFF offre un aperçu à travers une dizaine de longs-métrages.

    Pour débuter cette sélection particulière, c'est avec DELINQUENT GIRL : ALLEY CAT IN HEAT datant de 1973 qu'on découvre les malheurs d'une jeune provinciale qui débarque à Tokyo et se retrouve sans un sou... Ce film est l'oeuvre de l'auteur Chûsei Sone, assistant réalisateur du fameux Seijun Suzuki qui a durablement marqué le cinéma mondial avec ses expérimentations visuelles très "Nouvelle Vague", apportant un sang neuf et terriblement moderne dans le 7ème Art de l'époque!

    Si le titre du film diffusé ici peut prêter à confusion avec le cinéma "Pinky Violence" dont les héroïnes sont aussi des "Delinquent Girls", celui-ci ne traite absolument pas de guerre de gangs. Ici, on est plutôt dans la comédie parodique parmi des gangsters qui vont se laisser indirectement manipuler par une femme dont ils pensaient pouvoir abuser sans honte... Humour grivois, séquences sexuelles aux fameux "caches" floutés de la censure, le film fut sans doute une introduction passablement frustrante à un public guère habitué aux codes de ce type de cinéma. Il n'en reste pas moins qu'il s'agit davantage d'une oeuvre critique envers la société japonaise des années 70, bien plus qu'un film érotique finalement assez soft et bâclé. Le réalisateur se révèlant bien plus à l'aise en dehors des scènes de nudité, allant même jusqu'à gratifier son long-métrage de beaux plans expérimentaux comme celui offrant un point de vue depuis l'intérieur d'une guitare sèche. Légère déception tout de même, car le cinéaste ayant fait largement mieux dans sa carrière à la Nikkatsu. Le NIFFF nous donnera d'ailleurs l'occasion de s'en rendre compte à travers deux autres longs-métrages diffusés dans le courant de la semaine à venir. Ne pas manquer son fameux ANGEL GUTS, diffusé un peu plus en avant dans le programme, véritable expérience de cinéma sensoriel!

    On quitte un petit moment le cinéma asiatique des années 70 pour revenir à quelque chose de bien différent et plus contemporain avec ma première oeuvre officiant en tant que nominée dans la sélection de la "Compétition Internationale" du NIFFF 2012. Un film américain au titre sobre : RESOLUTION de Justin Benson & Aaron Moorhead (2012). La diffusion de ce long-métrage se fait dans la grande salle du Théâtre du Passage où les réalisateurs sont ici à la projection pour faire une délirante présentation en français/anglais qui donne tout de suite le ton à ce très bizarre petit film, à la fois comique et effrayant. Une approche déroutante également à l'égard de ce projet où les créateurs ont endossé les casquettes de metteur en scène, acteur, monteur, chef opérateur, créateur de VFX... Plus indépendant, tu meurs!

    Mais qu'est-ce que cela raconte? Michael est choqué lorsqu'il découvre dans sa boîte e-mail une étrange vidéo de son meilleur ami Chris, planant sous méthadone dans la forêt. Inquiet, il jure de remettre son pote d'aplomb. Il élabore un plan d'isolement pour le convaincre d'aller en cure de désintox' avant que sa dépendance ne le mêne à une mort certaine. Mais ce qui devait être un sauvetage tourne rapidement au vinaigre. Leur passé ressurgit et les deux amis se retrouvent confrontés à leurs démons (des vrais, pas des illusions, la méthadone étant hors cause!). Des forces incontrôlables envahissent la petite maison qui leur sert de refuge et qui, malheureusement pour eux, se trouve bien loin de la civilisation...

    Difficile d'en dire plus pour ne pas gâcher l'originalité de cette oeuvre aussi drôle que passablement inquiétante. Comédie noire mais aussi véritable film d'ambiances de plus en plus oppressantes, RESOLUTION offre une bouffée d'originalité dans le cinéma fantastique U.S. comme on en avait rarement eu l'occasion d'en voir récemment. Une approche assez brut pour un résultat convaincant qui semble avoir conquis le public présent ce soir-là. On risque sans doute d'en entendre parler très prochainement...

    Retour au Temple du Bas pour la suite de la soirée avec un autre film en "Compétition Internationale", toujours en provenance des Etats-Unis mais avec davantage de moyens techniques mais non sans perdre une once de son originalité. Il s'agit du film de Richard Bates Jr. intitulé EXCISION (2012). Autre titre mystérieux qui annonce un projet bien barré. Jugez plutôt : Pauline n'est pas vraiment une ado comme les autres. Non pas parce qu'elle rêve de devenir chirurgienne - ça peut arriver - mais parce qu'elle prend un malsain plaisir à s'imaginer en train d'opérer des inconnus, se complaisant dans ses fantasmes morbides. Ses intérêts particuliers effraient ses parents et ses camarades de classe, qui la marginalisent à la maison et à l'école. Mais Pauline s'en fiche. Personne ne la comprend; et elle refuse d'être jugée, ni par son thérapeute, ni par l'église. Un jour, la jeune femme décide qu'elle est prête à perdre sa virginité... la véritable bizarrerie peut commencer!

    Ce long-métrage ressemble à une expérience visuelle cauchemardesque à la Matthew Barney. Son esthétique très soignée, notamment ses rêveries érotiques mélangeant nudité et sang le rapproche d'une oeuvre d'art contemporaine. Avec froideur et distanciation, le film de Bates Jr. est difficile à appréhender tant il ressemble à une succession de séquences chocs dont il semble manquer de liant pour être totalement convaincant. L'oeuvre possède toutefois de nombreuses qualités, entre le malaise distillé à travers un humour très noir et la qualité d'interprétation de son ensemble de comédiens. Il faut particulièremen retenir la performance de AnnaLynne McCord en jeune femme perturbée dont le regard sur la vie est aussi fascinant que totalement dégoûtant. Il y a aussi la participation d'artistes aussi divers que Traci Lords, John Waters et Ray Wise pour offrir au film un décalage désarçonnant où l'on ne sait plus si le film est une partie de plaisir ou un calvaire total. Dans tous les cas, EXCISION est une expérience cinématographique très troublante, voire même dérangeante. On en ressort un peu circonspect, ne sachant pas vraiment si l'on vient de voir un chef-d'oeuvre ou une curiosité proche du n'importe quoi! Ce qui est sûr, ce que ce film ne laissera personne indifférent. Cette sélection issue de la "Compétition Internationale" vient donc de frapper très fort! C'est une oeuvre définitivement à découvrir...

    Le NIFFF continue d'aligner, en dehors des oeuvres concourant pour différents prix prestigieux comme le "Narcisse" ou le "Méliès", à nous offrir quantité de petites catégories de films se regroupant sous des titres plutôt curieux, parfois indéfinissables. Car il faut dire que le mélange des genres offrent souvent d'étonnants résultats. C'est le cas des projections effectuées dans le cadre des "Films Of The Third Kind". Il est maintenant presque 22h30 et c'est le retour à la grande salle du Théâtre du Passage pour découvrir un film du réalisateur Abel Ferrara dont on n'avait pas entendu parler jusque là. Ferrara qui s'est indirectement invité au NIFFF l'an passé avec son premier film, DRILLER KILLER fameux trip hallucinant diffusé dans le cadre d'une rétrospective du cinéma gore. Ici, on navigue dans des eaux bien différentes avec une thématique plus actuelle qui est celle de la fin du monde!

    4:44 LAST DAY ON EART est la vision toute personnelle du cinéaste sur les dernières heures de l'humanité alors que la Terre sera bientôt détruite, emportant tout le monde dans le néant. Sujet catastrophe qui aboutit ici à une oeuvre épurée de tout effet spécial. Nous sommes le jour avant la fin du monde, quand il n'y a plus d'espoir. Demain à 4h44 selon tous les médias, la Terre disparaîtra. Un couple de New-York, lui peintre, elle actrice, fait partie de ceux qui acceptent leur destin et s'apprêtent à vivre leur dernière journée ensemble...

    Comme ce fut déjà le cas avec son film MARIE où jouait Juliette Binoche, ce nouveau long-métrage est dans une veine mystique où le réalisateur semble s'interroger, déroulant ses impressions sur la vie, la religion, les relations humaines... En quelque sorte, il nous ressort la thématique abordée par Lars Von Trier et son terrassant MELANCHOLIA. Ici, on s'enferme dans un luxueux appartement au plus près de l'intimité des deux être humains qui vont baiser, s'engueuler, dire au revoir à leurs proches via Skype; et aussi écouter les informations télévisuelles où le Dalaï-Lama s'exprime quand on ne nous dit pas que Al Gore avait raison quand à l'avenir de la planète qui nous pend au nez depuis bien quelques années...

    Minimaliste sans réellement l'être, Ferrara s'intéresse aux oscillations des amoureux dans un contexte apocalyptique mais n'en dévoile que rarement les plus profondes émotions. Son film est hélas passablement fade pour ne pas dire vide, manquant par là même toute l'essence de son propos. Même avec la présence d'un comédien de la stature de Willem Dafoe, 4:44 LAST DAY ON EART reste une petite bobine qui s'affiche comme un rendez-vous manqué où le réalisateur rate le coche avec pourtant un sujet très fort. Dommage.

    Le temps passe vite, même lorsqu'un film se révèle finalement assez ennuyeux. Passé la relative déception que fut le Ferrara, ce n'est pas pour autant que l'on va se laisser aller au sommeil le plus profond. Même dans un état proche de la somnolence, il ne faudrait pas manquer la toute dernière projection de cette deuxième journée du NIFFF 2012. Comme le soir précédent, le dernier rendez-vous cinématographique de ce samedi soir est un nouvel "Ultra Movie" à savourer sur le grand écran du cinéma Rex. Le public est présent en nombre, accentuant la chaleureuse ambiance déjà passablement surchauffé de cette salle obscure. MANBORG de Steven Kostanski, c'est un petit projet de science-fiction en provenance du Canada. Comme décrite dans le programme officiel, c'est de la SF "Out Of Control". Du cinéma de fou furieux. Une immense délire qui rappelle les pelloches d'un autre monde avec une esthétique emprunté aux années 80. Ca promet!

    C'est l'Enfer sur Terre! Le cruel Comte Draculon et ses vampires nazis sèment la terreur. Mais un groupe intrépide de héros leur fait face, menés par le cyborg destructeur au grand coeur Manborg et ses trois potes aux looks aussi ravageurs que leur noms; Number One Man et Justice en tête!... Le film de "Minuit et demi" absolument parfait! Ca pète à n'en plus finir dans un déluge de mitraillages assourdissants et de furieuses explosions qui démontent tout! Pari réussi pour cet hommage/pastiche très "old school" de bandes SF "hardcore" où les méchants sont très cruels et les héros - torse nu ou bardés d'improbables costumes fait de plaques métalliques - suintent la sueur par tous les pores. Les dialogues ne sont pas en reste, véritable déluge de "punchlines" qui font autant mal qu'une violente décharge électrique! Délirant de la première à la dernière image, MANBORG est aussi jouissif qu'épuisant, n'accordant aucun temps mort dans ces nombreuses péripéties. Le réalisateur fait montre de ses talents de bricoleur génial en établissant un univers futuriste avec des moyens limités. Des effets spéciaux bon marché qui ferait passer des cinématiques de jeux vidéos d'il y a dix ans en arrière pour de véritables chefs-d'oeuvre d'esthétisme! Cela donne une identitié visuelle assez improbable à cette oeuvre, entre un pseudo MAD MAX italien et l'expérience graphique de AVALON de Mamoru Oshii (2001). Cela fait partie du plaisir assez particulier que procure cette séance de cinéma qui fut hilarante de bout en bout! Une belle manière de conclure ce deuxième jour de marathon cinématographique!

    A la sortie de la salle, au vu de l'état de fatigue, on se dit qu'il est peut-être temps d'aller se mettre au lit. Car ce n'est pas loin d'être déjà 2 heures du mat'! Il y a encore du chemin à faire pour retrouver mon lit, situé à plus de 20 minutes de marche d'une longue route toute en montées! Le dernier effort physique à accomplir avant de s'écrouler au pays des rêves fantastiques, histoire de récupérer quelques forces pour entamer d'ici quelques heures une nouvelle journée de cinoche. Pour l'instant, déjà 10 films sur grand écran, sur la quarantaine à ingurgiter d'ici la fin de la semaine prochaine. Il y en a encore, des kilomètres de pellicules à déguster. Heureusement, j'ai très faim en ce moment... Bonne nuit!
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    Message par Colqhoun Lun 9 Juil - 20:31

    Si vous ne voyez pas (ou n'avez pas vu) NEW KIDS NITRO, votre NIFFF est (sera) raté.
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    Message par Paz Mar 10 Juil - 3:45

    NIFFF 2012 : Jour 3

    Les débuts de festival commençent toujours en douceur. Bien que les après-midis et soirées/nuits soient frénétiques, on a tout de même la possibilité de pouvoir se reposer, dormir et bien se restaurer en première partie de journée; le NIFFF débutant généralement pas longtemps après l'éventuel petit digestif de midi. Bien que les projections ne commencent pas avant 14 heures, voire même 15 heures, il y a toujours la possibilité de s'envoyer 4 ou 5 films durant la même journée. De ce fait, le temps nécessaire pour faire un bon repas du soir est pratiquement nul, sauf si vous êtes tenté de déguster de la bouffe de festival et d'aligner les consommations de bar. Dure, la vie de festivalier...

    De mon côté, je ne prends qu'un petit déjeûner vers 12 heures et ensuite m'attèle tant bien que mal - merci la connexion internet - à composer mes chroniques de cinéphage pour mon éventuel lectorat, décortiquant la manifestation comme si vous étiez à mes côtés. L'écriture occupant mon horaire libre avant d'aller rejoindre les cinémas de la ville... Le dimanche, la vie est pratiquement morte. Les amateurs de soirées nocturnes étant sans aucun doute en train de récupérer de leur folle nuit précédente, bien accompagnés ou non. Il n'y aura donc que les plus téméraires pour se décider à se lever pour assister aux premières séances de la journée.

    Comme à mon habitude, j'effectue ma petite marche en solo depuis les hauteurs de Neuchâtel pour suivre la route sinueuse que me fait descendre vers les salles obscures que je m'apprête à investir. Petit détour au Théâtre du Passage où je vais retirer mes billets du jour avant de rejoindre le Temple du Bas pour le premier film à découvrir... Aujourd'hui, je débute avec une nouvelle oeuvre dans le cadre du "Centenaire de la Nikkatsu". Après l'histoire d'une "Delinquent Girl", c'est à nouveau un long-métrage de Chûsei Sone qui nous est proposé dans cette sélection d'oeuvres japonaises. Ca s'intitule SHINJUKU MIDAREGAI : IKUMADE MATTE, tournée en 1977 dans le "Greenwich Village" de Tokyo. Une oeuvre très "Nouvelle Vague" où le réalisateur suit un groupe de personnages issus du monde du cinéma, à la fois devant et derrière la caméra. Ecrivain, réalisateur, technicien, comédiens... Toute une galerie de jeunes gens à la dérive dans les bars du quartier de Shinjuku. Il s'agit d'une autofiction basée sur la vie du scénariste Haruhiko Arai. Un sujet teinté d'une certaine mélancolie, la vie n'étant pas aisé dans ce milieu, tombant facilement dans les travers du sexe et de l'alcool. Cinéma introspectif et érotique, il permet à Sone d'offrir de belles expérimentations visuelles. Intéressant à défaut d'être réellement passionnant, l'oeuvre tournant rapidement en rond, il offre néanmoins une vision assez désabusée de la vie dissolue d'une frange de tokyoïtes. Le meilleur de Chûsei Sone étant encore à venir...

    Une fois cette projection clairsemée terminée, je regagne le Théâtre du Passage où en ces lieux la foule est nettement plus dense. Il faut dire qu'à 17 heures débutera l'un des grands événements de cette douzième édition du NIFFF. Il s'agit de la projection sur grand écran du célèbre classique METROPOLIS de Fritz Lang (1927). Une occasion unique en Suisse de pouvoir (re)découvrir un chef-d'oeuvre du 7ème Art dans sa version la plus intégrale. Le film ayant depuis toujours été mutilé et jamais completé, voici une des rares occasions de le voir dans son montage le plus long, alternant séquences coupées et/ou abîmées réintégrées, textes manquants explicatifs et bien entendu la copie originale du film que l'on a connu jusqu'à présent est ici totalement restaurée au-delà des plus folles espérances... L'hommage que lui rend le festival est d'autant plus attendu que la projection de l'oeuvre sera accompagnée par sa partition musicale d'origine et exécutée en direct par le Nouvel Ensemble Contemporain (NEC), un orchestre neuchâtelois qui investira la petite scène au-devant de l'écran du cinéma.

    Le public s'est donc déplacé en grand nombre pour assister à cette projection qui se révèle absolument incroyable. Deux heures et quart d'images somptueuses et envoûtantes mises en avant par une musique symphonique époustouflante. Les conditions techniques étant sensationnelles, on redécouvre un film majeur du 7ème Art dans un état extatique.C'était fabuleux!

    Il n'est pas loin de 20 heures. La suite du programme m'emmène à nouveau au Temple du Bas pour une nouvelle découverte de la "Compétition Internationale" avec l'un des films que j'attendais le plus du festival; un film lituanien VANISHING WAVES de Kristina Buozyté & Bruno Samper (2012). La bande annonce très alléchante décuple les attentes vis-à-vis de ce long-métrage qui a l'air visuellement très léché et assez érotique...

    Avez-vous déjà rêvé d'être à l'intérieur d'un autre corps et de vivre une expérience fusionnelle avec l'âme qui y habite? Lukas décide de participer à un projet scientifique de ce genre. Il se retrouve ainsi projeté dans l'âme d'une certaine Aurora, plongée quant à elle dans le coma. Lukas découvre l'univers intérieur fascinant de la jeune femme, qui mène une vie dans son propre corps sans savoir qu'elle y est enfermée. Loin des restrictions de la réalité, Lukas et Aurora vont donner libre cours à leurs instincts primaires, se complaisant dans ce fantasme virtuel. Le retour à la réalité sera difficile pour le jeune homme...

    Le directeur artistique est là durant la présentation de ce nouveau long-métrage. Il annonce au public présent qu'avec la réalisatrice ils ont voulu proposer à leur audience une expérience cinématographique hypnotique. Un concept qui s'annonce donc atypique ne peut être qu'intrigant. Hélas, VANISHING WAVES se révèle très rapidement être une véritable galère à suivre... En voulant explorer la nature du désir humain, la réalisatrice et son équipe n'arrive à nous offrir ici qu'une prétentieuse histoire d'amour à l'esthétique "Ikea" et aux séquences érotiques plutôt ratées. Chaque idée conceptuelles est étirée jusqu'à l'essouflement et hautement ridicules. Bien appuyée par une musique "new age" ou carrément des oeuvres baroques issue de l'Opéra classique, cela n'en renforce qu'encore plus la lourdeur de l'ensemble qui en devient totalement indigeste.

    Fantasmatique à deux balles, VANISHING WAVES est en plus aussi totalement dénué de tout charisme via ses deux principaux comédiens certes physiquement avantageux - particulièrement la jeune femme et sa grosse poitrine largement exposée! - mais dont chaque visage est affublé d'un gros grain de beauté dégoûtant qui donne envie de leur arracher la figure! Ajouté à cela que le concept science-fictionnel du sujet est totalement sabordé au profit d'une intrigue érotique sans intérêt, cela rend le long-métrage grotesque et totalement vain. La sophistication apparente de l'ensemble transforme donc cet objet filmique en vulgaire tableau cinématographiquement laid et hautement détestable. Sans aucun doute le pire film du NIFFF jusqu'à présent!

    Après avoir bien dégueulé sur la pénible projection que l'on vient de subir, je suis finalement assez content de pouvoir dire que j'ai assisté à ma première "sombre merde" du Festival. Après avoir vu une honnête quantité d'excellents longs-métrages depuis le début de cette douzième édition, le moment du "pire" est enfin arrivé. C'était tellement mauvais qu'un film pareil mériterait presque un prix à lui tout seul pour signaler l'horrible moment de cinéma que cette "expérience" est censée procurer à ses spectateurs. Cinéphiles du monde entier, fuyer devant cette horreur!!!

    22 heures. La nuit est jeune et pour ma part ma soirée est déjà faite car les deux projections suivantes sont des longs-métrages que je connais bien pour les avoir déjà vus plusieurs fois. Deux bons petits films dont je vais avoir l'immense plaisir de pouvoir les découvrir sur grand écran. La première séance qui débutera dans un peu moins d'une heure est l'occasion pour les spectateurs de s'offrir une mini-rétrospective de l'oeuvre de Jeff Lieberman.

    Le bonhomme au chapeau de paille est présent au NIFFF 2012 pour une autre raison... Il est également le président de cette nouvelle édition du festival. Une belle occasion de rendre hommage à ce réalisateur américain aux productions indépendantes assez stupéfiantes. Les spectateurs s'en rendront compte en pouvant aller voir 3 de ces films les plus connus : à savoir LA NUIT DES VERS GEANTS (Squirm), BLUE SUNSHINE et JUST BEFORE DAWN. Ce soir, le réalisateur est donc présent au cinéma Rex pour venir nous parler du premier d'entre eux. Etonné de voir le public présent dans la salle qui, à l'époque de la sortie de SQUIRM il y a déjà 36 ans, n'était pour la plupart même pas encore né alors que lui-même avait 25 ans lorsqu'il réalisa ce premier film sur lequel il appris beaucoup de choses sur son métier de réalisateur... Livrant quelques petites anecdotes cocasses comme seuls savent en faire les américains, il finira par sortir de la poche de son veston l'un des seuls rescapés de son long-métrage, un lombric d'une taille considérable! Un humour pince-sans rire que l'on retrouve dans ce cinéma "redneck" assez hallucinant que l'on s'apprête à déguster sur l'écran géant. Lieberman finit son "speech" en annonçant la diffusion de LA NUIT DES VERS GEANTS au format d'origine dans une copie 35mm d'époque, bien abîmée et griffée; aux couleurs ayant virées "magenta". Cela en renforcera malgré tout l'aspect "grindhouse" de cette production bricolée et bien dégueulasse, construite selon les dires de son créateur "avec un minimum de réalisme".

    Suite à une tempête aussi violente qu’inattendue, une petite ville du Sud des Etats-Unis commence progressivement à plonger dans le chaos lorsque des vers de terre devenues soudain très dangereux, sortent de terre et grouillent partout... Faisant partie de ces longs-métrages qui virent à l'épouvante dès que la nature se déchaîne, LA NUIT DES VERS GEANTS est un film qui donne envie de se gratter et de prendre rapidement une bonne douche! Production indépendante réalisée avec peu de moyens, elle possède cette atmosphère décrépie des vieilles bourgades perdues au milieu de la campagne où les habitants sont tous des bouseux; des paysans aux jeunes filles, tout en passant par la police... La relative lenteur des événements horrifiques qui se déchaînent progressivement ici nous laisse largement le temps de s'attacher à des personnages pas forcément très engageants. L'atmosphère putride et les effets spéciaux très efficaces assurant un spectacle à la limite du vomitif, particulièrement une dernière partie assez spectaculaire encore aujourd'hui, à faire se dresser tous les poils de notre corps. Yeûûûrk! Ce n'est pas avec ce film qu'on va s'attirer la sympathie de ces satanées bestioles!

    Un petit bonheur de cinéma ne venant jamais seul, après les lombrics qui mordent et qui crient, c'est une autre production délirante qui nous attend pour le "Film de Minuit"! Mouhahahahahaaaaa!!! Toujours présenté dans la salle du Rex, on termine cette troisième journée du NIFFF cuvée 2012 par une comédie "cannibale" issue de la programmation "When Musical Rocks!" : CANNIBAL! THE MUSICAL de Trey Parker (1993)!

    Alfred Packer est jugé pour l'assassinat et le cannibalisme perpétré sur ses compagnons de voyage lors de leur traversée des montagnes rocheuses. Mais que s'est-il réellement passé? Cette histoire au ton très particulier, d'une naïveté aussi touchante que ses situations sont improbables, est issue de l'esprit dérangé des auteurs de la série animée SOUTH PARK. On comprend donc tout à fait l'atmosphère complètement décalée de l'intrigue, mélangeant une histoire d'amour avec un cheval, des chansons poétiques qui parlent du ciel bleu et des feuilles qui sont vertes; d'une visite chez des indiens qui ressemblent à des japonais et d'autres péripéties encore bien plus surréalistes...Clairement sous l'influence des Monty Python, ce film de "cannibales" ne ressemblent bien entendu à aucun autre et il faut le voir pour le croire. Acheté par Lloyd Kaufmann pour la firme "Troma", ce célèbre distributeur de films a clairement compris tout le potentiel "autre" de ce petit bijou d'absurdité qui vous met de bonne heure et donne envie de chanter! "Let's build a snowman..."!

    Une parfaite conclusion conclusion pour cette journée qui se termine à plus de 2 heures du matin... Cela fait donc depuis un bon moment que le soleil est couché et que l'atmosphère nocturne enveloppe les ruelles de Neuchâtel. Mais pourtant cela ne m'empêche pas d'avoir envie d'entonner ce solaire et bucolique refrain entêtant :

    "The sky is blue and all the leaves are green.
    The sun's as warm as a baked potato.
    I think I know precisely what I mean,
    When I say it's a shpadoinkle day."

    Une bien belle journée au sein du NIFFF. Vivement le retour du jour pour qu'on puisse à nouveau s'enfermer dans la nuit magique d'une salle de cinéma. La suite! Encore!!!
    Paz
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    NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel - Page 4 Empty Re: NIFFF 2012 du 6 au 14 juillet | Neuchâtel

    Message par Paz Mar 10 Juil - 3:53

    Colqhoun a écrit:Si vous ne voyez pas (ou n'avez pas vu) NEW KIDS NITRO, votre NIFFF est (sera) raté.

    C'est si bien que ça?
    Je l'ai planifié pour la soirée du vendredi 13 juillet! Smile

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