SHADOW DEAD RIOT de Derek Wan (2006)

Un condamné à la peine capitale pratiquant la magie noire va transformer tous les prisonniers en zombies. Pour arrêter la contamination, le directeur de la prison ordonne d'abattre tous les prisonniers. Les corps sont ensuite entassé dans une fosse commune dans la cours de la prison. 20 ans plus tard, le bâtiment est transformé en prison pour femmes.

Film-hommage aux séances grindhouse. Un mélange improbable entre un WIP (Women In Prison), un film d'horreur avec des zombies et de l'action made in asian style. De quoi se réjouir, d'autant plus que le King Zombie est joué par Tony Todd (CANDYMAN) et qu'il y a la mignonne Misty Mundae en guest star.

Malgré un concept super-fun, le film peine vraiment a décoller et ne va pas jusqu'au bout de ses idées complètement folles. Non pas que le métrage n'est pas fun à regarder mais l'on sent qu'il manque quand même un petit grain de folie et de délire dans l'ensemble. Le film propose un WIP avec une séquence de douche mais l'interprète principale est toujours cadrée "finement" en ne se montre jamais nue. On a droit à de la fesse et des nichons mais tout cela reste néanmoins assez timide. Pas de scènes de tortures et une tentative très vite avortée de lesbianisme. Dommage! La directrice de l'établissement n'est pas une gouine sadique et la gardienne des prisonnières parle plus qu'elle n'agit réellement. Niveau action asian-style, le film assure plutôt bien, alignant de nombreux combats assez bien chorégraphiées, mixant une violence à point nus jusqu'à un final où l'utilisation de câbles se fait sentir. Assez cool à voir mais rien de vraiment brutal, choquant...voir qui fait un peu mal au bide! L'invasion des zombies est assez cool. Un vrai travail de maquillages fx est effectué, assez bien fichu et qui en met passablement plein la vue. Très chouette! L'usage d'image de synthèse est très réduite et on a droit à un vrai zombie movie à l'ancienne mode. Pas mal de gore mais on se laisse plus aller à l'étripage de corps qu'à bouffer de la chair humaine.

A mesure que j'écris, je me rends compte que je fais plutôt la fin bouche devant un film qui n'en demandais pas tant. Vu que je déguste pas mal de choses dans le genre, c'est clair que SHADOW DEAD RIOT ne tient pas la rampe face aux "classiques" et autres perles du genre, que ce soit dans le style des films de zombies ou de WIP. Le film manque vraiment d'audace et d'idées comme on pouvait en trouver dans les seventies mais en tant qu'hommage appliquée, le film de Derek Wan assure plutôt bien et que tout ceux qui ne connaisse pas vraiment ces antécédents peuvent bien prendre un plaisir certain à cette vision. A voir plutôt avec une bande de potes que tout seul dans le noir (comme ce fut mon cas). Au final, SHADOW DEAD RIOT est un film plutôt sympa à voir malgré le fait qu'il ne se "lâche" pas plus et virant dans le total nawak. En l'état c'est un film-hommage qui donnera envie aux amateurs d'en connaître un peu plus sur ce mix des genres tandis qu'il laissera probablement les connaisseurs un peu sur leur faim!

C'est clair qu'il n'y a pas la moindre volonté d'afficher ici un sous-texte politique ou social. C'est prioritairment une oeuvre "grindhouse" qui n'a d'autres but que d'être un divertissement où sexe, violence et autres déviances malsaines se conjugent. Cela a toujours été un genre méprisé qui a ressurgit dernièrement et trouvé un nouvel intérêt grâce au projet de Tarantino et Rodriguez. Autrement, ce cinéma qui a eu ses heures de gloire dans les années 70 et début des années 80 (les projections dans les théâtres glauques et poisseux de la 42nd Street à New York) est un peu tombé dans l'oubli depuis tout ce temps. Pourtant, c'était une période où le cinéma était culotté, original et osé. Autant d'un point de vue formel que des scénarios. Certes, il y a tout le côté voyeuriste et racoleur (est-ce un mal?) mais il n'est reste pas moins que ce côté subversif est tout à fait appréciable et rend l'ensemble d'autant plus jouissif à voir.

Je ne crois pas que ce genre de film soit prétexte à la pure déconnade et à se moquer du jeu des acteurs voir d'être consterné par l'histoire mise en scène. C'est même dans ce genre de films que l'on trouve de véritables pépites et des performances remarquables. Sans parler des audaces dans leurs réalisations qui, même si elles pâtissent d'un budget souvent misérables, n'en demeurent pas moins étonnantes.

Pour en revenir à SHADOW DEAD RIOT, ce n'est rien de plus qu'un revival d'un genre, un film opportuniste qui profite de l'intérêt suscité par le GRINDHOUSE de Tarantion/Rodriguez pour s'afficher et récolter des sousous. Rien de bien méchant, ni de mémorable. Mais le cahier des charges est bien remplit et l'ensemble suffisamment soigné pour en faire un très honorable spectacle pour ses amateurs.