par wababelooba Ven 25 Fév - 6:58
Le cinéma serait-il le dernier lieu où les miracles sont possibles ?
Voilà un film qu’on prendrait volontiers pour un bon gros téléfilm, débordant de bons sentiments, idéal pour un prime de la 2.
Et on se trouve face à quelque chose de drôle, de généreux, d’intelligent, d’éclairant.
Quelque chose qui dégage une émotion et une sympathie hors du commun.
Extrêmement délicat et fin dans l’écriture et l’analyse des rapports entre les personnages.
Et puis, quel beau sujet !
Une plongée dans ces années 60 , alors que les familles bourgeoises parisiennes découvraient les mérites des femmes de ménage espagnoles , leur offrant pour vivre de misérables chambres au 6e , sous les toits, sans chauffage, sans eau chaude, avec WC sur le palier.
Une topographie verticale des rapports sociaux (6e étage contre étages « nobles ») qui est au cœur du film de Philippe Le Guay.
Elle fait de ce qui pourrait n’être qu’une petite comédie tendre un vrai film social,
Lorgnant sur le Renoir de la « Règle du Jeu » ( plusieurs fois cité d’ailleurs avec un extra à la Julien Carette ou plus tard un hommage au Déjeuner sur l’Herbe).
Avec des répliques cinglantes qui rappellent que la Guerre d’Espagne, c’était hier et que les blessures sont là.
Avec, comme chez Renoir, les rapports de classes qui dominent toute la vie sociale et qui imposent que chacun reste à sa place.
Alors, bien sûr , le film n’est pas exempt de défauts.
Evolution peu crédible de la femme joliment interprétée par Sandrine Kiberlain ,
schématisme des rôles des enfants ( plus réacs que le père), final longuet et trop tiré sur le mélo.
Mais toutes les « femmes du 6e » sont formidables, avec en tête Carmen Maura et la superbe Natalia Verbeke.
Et Luchini alourdi, calmé , intériorisé trouve là un de ses meilleurs rôles.
Au total , une comédie intelligente et sans épate dont on sort la larme à l’œil et le cœur en fête.
Après le cinéma brillant mais à l’estomac d’Aronofsky, après le sympatoche mais mollasson King’s speech, voici la petite musique généreuse de Philippe Le Guay.
Utopiste, certes, mais qui fait tellement de bien.
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