THE ARTIST de Michel Hazanavicius (2011)

Synopsis: Hollywood 1927. George Valentin (Jean Dujardin) est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller (Bérénice Bejo), jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.

En plus il y a John Goodman et James Cromwell.

Ça a l'air drôlement chouette!

Et la BA muette: brillant!

Il y a quelque chose que je n'ai pas encore compris: le film lui aussi sera-t-il muet ou est-ce juste une accroche commerciale amenée par la bande-annonce ?
En l'état c'est un film qui ne m'attire pas le moins du monde, mais je trouve tout à fait courageux de proposer ce genre d'oeuvre dans le monde cinématographique actuel.

Tout le film est muet et en noir et blanc.

Ca à l'air magnifique! J'adore déjà!

Dujardin n'est pas né à la bonne époque !

Génial!

Pourrais t-on le mettre dans les longs ?

Je suis assez d'accord avec toi.

Le film est très bien. Techniquement, c'est très impressionnant et les acteurs sont formidables. J'ai été particulièrement touché par la performance de Berenice Bejo que je trouve nettement plus émouvante que celle de Jean Dujardin.

Par contre, la dramaturgie de l'histoire me semble passablement légère. En tout cas, je n'ai jamais ressenti cette "tragédie" d'un acteur muet qui peine à accepter l'arrivée du parlant comme quelque chose de réellement poignant. La faute, en partie, à l'usage du "Love Theme" musical que Bernard Herrmann avait composé pour le SUEURS FROIDES d'Alfred Hitchcock. Je trouve que l'usage de cette musique est déplacée. En plus de ne pas convenir pour l'époque, utiliser l'intégralité de ce morceau me renvoie directement au film original et me fait totalement sortir de celui d'Hazanavicius. Du coup, impossible pour moi d'être touché par tous les éléments dramatiques qui se jouent entre les deux comédiens du film muet. Je trouve qu'il s'agit là d'une faute de goût assez conséquente qui plombe toute la dernière partie du long-métrage. Ce qui est bien dommage... L'utilisation de cette musique était bien plus pertinente dans L'ARMEE DES DOUZE SINGES où Gilliam s'en servait avec justesse pour illustrer sa séquence au cinéma où Bruce Willis retrouve Madeleine Stowe portant une perruque blonde lui rappelant un de ses rêves prémonitoires.

Agréable, mais largement en-deça de tout le tapage qui a été fait autour du film. Le pari du muet est réussi, la prouesse technique est réelle, mais l'histoire est assez plate et n'implique pas le spectateur. Une fin en revanche réussie, qui justifie le paradoxe que le film reste muet passée l'arrivée du parlant dans l'histoire.

lorenzo a écrit:Agréable, mais largement en-deça de tout le tapage qui a été fait autour du film. Le pari du muet est réussi, la prouesse technique est réelle, mais l'histoire est assez plate et n'implique pas le spectateur. Une fin en revanche réussie, qui justifie le paradoxe que le film reste muet passée l'arrivée du parlant dans l'histoire.

C'est bien mon problème avec ce film, qui finalement m'aura davantage déçu que plu malgré d'évidentes qualités.

Sinon, vu à Genève, des affiches devant les salles de cinéma diffusant THE ARTIST "Attention, film MUET"! Pauvres spectateurs surpris!

Mais quelle bande de tristes sires!

Ce film est absolument MAGNIFIQUE
A la fin de la séance, j'étais sans voix, j'avais des larmes aux yeux, mes deux bras étaient tombés parterre et le public a APPLAUDI!!!! J'aurais bien applaudi aussi, mais j'étais juste tétanisée....

Je ne comprends pas comment ça a pu vous laisser indifférents C'est plein d'émotion, au contraire!

Quelle pure merveille! C'est plein d'astuces et de clins d'oeil, c'est vraiment un film sur le cinéma, sur la magie du Silver Screen qui fait rêver le public. J'ai adoré la mise en abîme sonore de la scène du cauchemar de Georges Valentin; la scène où Peppy Miller passe un bras dans le smoking de son idole; la femme de GV qui lui demande "pourquoi refuses-tu de parler?" et elle ne parlait pas de cinéma ; le chien qui est une sorte de Milou qui va chercher Mister Policeman; les personnages qui ont la tête, les costumes, les attitudes comme dans les films de cette époque; les jeux avec le double (reflet dans la table, l'ombre sur l'écran, les petits personnages sur le bar (j'ai A-DO-RE )

La réplique en inter-titres: "Goodbye Norma! I never loved you!"

John Goodman Malcom McDowell
Dujardin et Bejo qui font des claquettes Et ce sont vraiment eux, je ne vois pas comment ça pourrait être un trucage

Le premier mot qu'on entend est "CUT!" Une des scènes de climax émotionnelle est totalement silencieuse, pas même de musique.

Rien que du bonheur! A revoir de toute urgence

A revoir aussi: BigJ pourra nous dire de qui est la musique


Elle aussi, elle passait ses journées à se repasser ses vieux films, non?

Ma nièce de 17 ans l'a vu aussi (pas avec moi) et elle a été complètement décontenancée...
Elle ne comprenait pas pourquoi on ne les entendait pas parler, pourquoi c'était en NB... Elle n'a évidemment jamais vu de film muet et ne savait sans doute pas que ça existait.

Avant le film, ils ont passé un mini-court métrage, fait par des étudiants (?) de l'ECAL, aussi muet et en NB, vraiment très très bien fait et qui tombait à pic comme mise en bouche pour THE ARTIST. Je ne me rappelle plus le titre et le générique allait trop vite

Lu sur imdb, je plussoie des deux mains:

This film is an absolute marvel - charming, witty, surprising, moving, clever and beautiful. Filmmaking is about decisions, thousands and thousands of them, and everyone involved in The Artist makes every decision to perfection. The cinematography is ravishing in luminous black and white. The musical score, on which the film, being silent, is so dependant, is subtle when it needs to be subtle, dramatic when the occasion calls for it, and never overbearing or overwrought. The screenplay (yes, silent films do have screenplays) toys with the conventions of the silent era, paying homage to some of the greatest films of the first two or three decades of cinema history. The acting is flawless, extracting emotion and humour from a simple but classic storyline. The direction displays such self-assurance, and treats the audience with such respect, that it is almost like having a dialogue with the director.

The Artist is one of the most enjoyable movie experiences I have ever had. It deserves a wide audience and all sorts of awards. I can hardly wait to see it again.

And oh yes, if there is ever an Oscar for best animal performance, the dog in The Artist should receive a lifetime achievement award for this role alone.

La musique de Sunset Boulevard est de Franz Waxman

Le trailer qu'avait mis yavin a été désactivé par youtube, voici celui qu'on voit sur imdb

http://www.imdb.com/video/imdb/vi729455897/

Bridget a écrit:Mais quelle bande de tristes sires!

Mais non! Tout simplement parce qu'on est peut-être un peu plus exigeant que toi, c'est tout!

Bridget a écrit:Ce film est absolument MAGNIFIQUE
A la fin de la séance, j'étais sans voix, j'avais des larmes aux yeux, mes deux bras étaient tombés parterre et le public a APPLAUDI!!!! J'aurais bien applaudi aussi, mais j'étais juste tétanisée....

Il faut que tu regardes davantage de films muets, alors! Tu trouverais sans doute beaucoup, si ce n'est encore plus de plaisir... Essaie les films de Frank Borzage, je pense que ça te plairait!

Bridget a écrit:Je ne comprends pas comment ça a pu vous laisser indifférents C'est plein d'émotion, au contraire!

Personnellement, ça ne me laisse pas indifférent. Il y a bien de l'émotion, mais tout ceci reste assez léger comparé à son sujet. Le film aurait gagné à être plus puissant émotionnellement, du fait de sa tragédie...

Bridget a écrit:Quelle pure merveille! C'est plein d'astuces et de clins d'oeil, c'est vraiment un film sur le cinéma, sur la magie du Silver Screen qui fait rêver le public. J'ai adoré la mise en abîme sonore de la scène du cauchemar de Georges Valentin; la scène où Peppy Miller passe un bras dans le smoking de son idole; la femme de GV qui lui demande "pourquoi refuses-tu de parler?" et elle ne parlait pas de cinéma ; le chien qui est une sorte de Milou qui va chercher Mister Policeman; les personnages qui ont la tête, les costumes, les attitudes comme dans les films de cette époque; les jeux avec le double (reflet dans la table, l'ombre sur l'écran, les petits personnages sur le bar (j'ai A-DO-RE )

Je ne dis pas le contraire... J'ai également aussi apprécié tous ces petits instants, qui constituent le vrai plaisir du film. Mais la trame principale reste bien trop légère. Je n'arrive pas à ressentir toute la tristesse et le désarroi du personnage principal. Il n'y a guère que la scène du cauchemar "sonore" qui offre un aperçu assez impressionnant de ce qu'aurait pu être le film si tout avait été de ce niveau.

Paz a écrit:Mais non! Tout simplement parce qu'on est peut-être un peu plus exigeant que toi, c'est tout!

C'est le fan de Twilight et de High School Machin (que j'ai bien aimé aussi) qui parle!

Paz a écrit:Il faut que tu regardes davantage de films muets, alors! Tu trouverais sans doute beaucoup, si ce n'est encore plus de plaisir... Essaie les films de Frank Borzage, je pense que ça te plairait!

J'en ai vu plein, figure-toi, notamment avec orchestre live et j'adore! C'est peut-être justement pour ça que je sais apprécier cet hommage, ce clin d'oeil, ce pastiche, appelle ça comme tu voudras. Ma nièce, qui ne connaissait pas l'existence du cinéma muet, n'y a rien compris. C'est un peu comme si on disait: Le Caire, Nid d'espions ou Rio ne répond plus sont nuls, tu devrais voir les originaux avec Sean Connery, c'est nettement mieux.

A mon avis, la scène du petit chien qui va chercher le gendarme est reprise tout droit d'un film de Chaplin, il me semble avoir déjà vu cette scène quelque part.

Le film déborde d'intelligence et d'une subtilité qui échappe sans doute à ceux qui sont nourris aux méga-productions hollywoodiennes (et pan dans les gencives! ) On voit d'ailleurs le panneau HOLLYWOODLAND à un moment donné, un de ces innombrables clins d'oeil qui fourmillent tout au long du film

Bridget a écrit:

Paz a écrit:Mais non! Tout simplement parce qu'on est peut-être un peu plus exigeant que toi, c'est tout!

C'est le fan de Twilight et de High School Machin (que j'ai bien aimé aussi) qui parle!

Exactement. C'est quoi le problème!

Bridget a écrit:

Paz a écrit:Il faut que tu regardes davantage de films muets, alors! Tu trouverais sans doute beaucoup, si ce n'est encore plus de plaisir... Essaie les films de Frank Borzage, je pense que ça te plairait!

J'en ai vu plein, figure-toi, notamment avec orchestre live et j'adore! C'est peut-être justement pour ça que je sais apprécier cet hommage, ce clin d'oeil, ce pastiche, appelle ça comme tu voudras. Ma nièce, qui ne connaissait pas l'existence du cinéma muet, n'y a rien compris. C'est un peu comme si on disait: Le Caire, Nid d'espions ou Rio ne répond plus sont nuls, tu devrais voir les originaux avec Sean Connery, c'est nettement mieux.

Tant mieux que tu apprécies le cinéma muet. Ca regorge de merveilles.
Par contre, je vois THE ARTIST comme un hommage au cinéma muet, respectueux dans la forme. Ce film n'a rien d'un pastiche. Ce n'est pas une parodie, ni un film "clin d'oeil". On est pas là pour se moquer gentiment de ce genre de cinéma; ce que fait généralement le cinéma pastiche ou parodique.
Et puis, OSS 117 n'a rien à voir avec 007. Ce sont d'ailleurs deux genres à l'opposé. L'un est volontairement comique, l'autre un film d'espionnage sérieux. Du coup, il n'est pas lieu de comparer l'un avec l'autre. Mis à part qu'il traite d'espionnage, ce sont des films très différents.

Bridget a écrit:A mon avis, la scène du petit chien qui va chercher le gendarme est reprise tout droit d'un film de Chaplin, il me semble avoir déjà vu cette scène quelque part.

Oui, tout à fait. C'est fait dans le même état d'esprit. C'est léger et rigolo, tout en donnant un sentiment grave à la scène.

Bridget a écrit:Le film est déborde d'intelligence et d'une subtilité qui échappe sans doute à ceux qui sont nourris aux méga-productions hollywoodiennes (et pan dans les gencives! ) On voit d'ailleurs le panneau HOLLYWOODLAND à un moment donné, un de ces innombrables clins d'oeil qui fourmille tout au long du film

Les films d'Hazanavicius regorgent de ce genre de "subtilités" mais ici, contrairement à ses propres OSS 117, il le fait sérieusement. C'est ce qui donne une très belle saveur à son cinéma. C'est juste un peu dommage, qu'il n'ait pas davantage peaufiné son scénario beaucoup trop balisé pour émouvoir vraiment...

Paz a écrit:Ce film n'a rien d'un pastiche. Ce n'est pas une parodie, ni un film "clin d'oeil". On est pas là pour se moquer gentiment de ce genre de cinéma; ce que fait généralement le cinéma pastiche ou parodique.

C'est parce qu'il n'existe pas de mot juste pour décrire ce que fait ce film. En effet, il ne se moque pas du tout, on sent que Hazanavicius adÔre le cinéma, il se baigne dedans, il le transfigure, il lui construit un monument et je trouve ça magnifique. Dujardin est juste parfait, y compris dans les scènes dramatiques. Je ne vois aucun problème dans le scénario, il n'est pas pire qu'un autre, il y a bien assez de rebondissements et de surprises, je ne me suis pas ennuyée une minute, j'ai souvent ri et j'ai même essuyé quelques larmes.

Un grand moment de cinéma, je le répète

Bridget a écrit:

Paz a écrit:Ce film n'a rien d'un pastiche. Ce n'est pas une parodie, ni un film "clin d'oeil". On est pas là pour se moquer gentiment de ce genre de cinéma; ce que fait généralement le cinéma pastiche ou parodique.

C'est parce qu'il n'existe pas de mot juste pour décrire ce que fait ce film. En effet, il ne se moque pas du tout, on sent que Hazanavicus adÔre le cinéma, il se baigne dedans, il le transfigure, il lui construit un monument et je trouve ça magnifique. Dujardin est juste parfait, y compris dans les scènes dramatiques. Je ne vois aucun problème dans le scénario, il n'est pas pire qu'un autre, il y a bien assez de rebondissements et de surprises, je ne me suis pas ennuyée une minute, j'ai souvent ri et j'ai même essuyé quelques larmes.

Un grand moment de cinéma, je le répète

Ben si, il y a un terme pour décrire le film : c'est un film muet. Il reprend les codes de ce cinéma et les remet au goût du jour, dans une optique nostalgique. C'est un film qui brasse la même thématique que des chefs-d'oeuvres comme CHANTONS SOUS LA PLUIE et le superbe BOULEVARD DU CREPUSCULE de Billy Wilder. Aucune transfiguration là-dedans, juste un petit plaisir de cinéma plutôt gonflé à effectuer à notre époque. Et pour cela, le film mérite bien entendu d'être salué.

Par contre, j'émettrai plus de réserves que toi sur la performance de Dujardin. Même s'il est formidable, je trouve que la performance de sa partenaire est bien plus touchante et émouvante que la sienne. Peux-être que cela vient du fait d'imaginer à 100% Dujardin comme un acteur pouvant plus faire rigoler qu'émouvoir... Là, il y arrive, mais son sourire délicieux le rend bien plus crédible dans la comédie que dans le drame...

Et ce n'est pas parce que le scénario est plein de rebondissement, de surprise, "que l'on ne s'y ennuie pas une minute", qu'il n'y a pas de "problèmes"... Il brasse des thématiques très intéressantes mais ne les creuse qu'en surface alors qu'avec un sujet pareil il aurait pu faire quelque chose de vraiment bouleversant. Ce n'est pas un mal, son film est bien fichu et tout mais il aurait pu être davantage qu'un film léger, un divertissement parfait! Il aurait pu être ce que sont CHANTONS SOUS LA PLUIE et BOULEVARD DU CREPUSCULE : Un classique instantané!

Pour moi, outre le fait que je n'ai ressenti aucune émotion, ce qui m'a posé problème c'est que le film, à partir du moment où le parlant débarque, aurait dû devenir parlant. Puisque l'histoire aborde ce passage au parlant, il est forcément sensé être tourné après ce passage (ce qui est le cas). Mais ce parti-pris se justifie finalement à la fin, où le film devient justement parlant. Toute l'histoire était vue du point de vue de Dujardin, qui ne voulait pas accepter ce passage au parlant. Et lorsqu'il l'accepte enfin, dans la toute dernière scène, le film devient parlant.

Suis-je clair ? ;-)

lorenzo a écrit:

Suis-je clair ? ;-)

comme du jus de chaussette. Cela doit être Dumont qui commence à déteindre.

LvT a écrit:

lorenzo a écrit:

Suis-je clair ? ;-)

comme du jus de chaussette. Cela doit être Dumont qui commence à déteindre.

LvT a écrit:

lorenzo a écrit:

Suis-je clair ? ;-)

comme du jus de chaussette. Cela doit être Dumont qui commence à déteindre.

Petit salopiot ;-)