AVATAR de James Cameron (2009)

Annoncée le 24 juillet au salon du Comic-Con de San Diego, puis confirmée par la 20th Century Fox, la nouvelle a fait l'effet d'une petite bombe dans le milieu des fanboys dopés aux aléas du marketing viral. Le réalisateur culte des deux premiers Terminator et de la séquelle d'Aliens, James Cameron, présentera le 21 août quinze minutes inédites de son dernier long-métrage, Avatar. En France, douze cinémas des groupes Pathé et Gaumont ont obtenu les copies, et diffuseront gratuitement les premières images du film en 3D, dont la sortie définitive est prévue le 16 décembre. Les studios 20th Century Fox qui ont organisé cette opération de promotion partout dans le monde, ont sélectionné des salles équipées en IMAX 3D pour une journée de projection déjà baptisée "The Avatar day" dans l’édition du Times du 2 août 2009.

Le cinéma nouvelle génération
Il aura fallu près de quinze ans à James Cameron pour voir enfin aboutir son projet 3D, Avatar, depuis la première version du script qu’il remet à la Fox en 1995. La perspective d’un film entièrement composé de plans en synthèse doublé d’un financement exorbitant avait contraint les studios à abandonner l’idée. Mais les évolutions technologiques développées à l’aune des années 2000 par des cinéastes comme Robert Zemeckis (Beowulf), Peter Jackson (Le seigneur des anneaux) ou les frères Wachowski (Matrix), permettent au réalisateur de relancer la machine Avatar. Le perfectionnement de la Motion Capture (technique permettant de transiter d’une image réelle à une image virtuelle) et de l’animation 3D lui offrent l’occasion d’inventer son monde « hybride » : Pandora. En collaboration avec les studios d’effets spéciaux de Peter Jackson, Weta Digital, déjà responsables des trucages de King Kong ou I Robot, James Cameron élabore un nouveau système de tournage sur fond bleu et vert, assisté d’une post-production en temps réel.

De Skynet à Pandora, le retour de James Cameron à la SF
Envisagé comme une fresque épique sur le modèle de la trilogie Star Wars de Georges Lucas, Avatar confronte un groupe d’ex-marines dépêchés sur une planète inconnue, Pandora, à une race d’extraterrestres prête à prendre les armes pour défendre sa bio-diversité. Pour affiner les contours de sa planète imaginaire, James Cameron s’est adjoint les services de spécialistes en comportement, dialectes et anthropologies, à l’instar du linguiste Paul Frommer. Douze ans après Titanic, Avatar signe donc son grand retour à la SF, à la faveur d’un univers martial et robotique tendance Skynet et d’une imagerie chimérique évoquant les fonds marins d’Abyss. Mais c'est aussi l'occasion d'une retrouvaille avec Sigourney Weaver, l'illustre Ellen Ripley d'Aliens le retour, qui assurera le pendant féminin de Sam Worthington, révélé récemment dans le quatrième volet de la saga Terminator.

Une promotion mystère
Avec un budget estimé à 320 millions de dollars (hors promotion), Avatar s'impose comme le film le plus cher de l'histoire du cinéma, record détenu auparavant par Transformers 2 de l’artilleur Michael Bay. Pour assurer le buzz, les studios de la Fox n’ont laissé filtrer aucune information, jouant sur une promotion mystère déjà éprouvée sur Cloverfield de J.J Abrams ou Rec, de Jaume Balaguero et Paco Plaza. Hormis quelques photos de tournage et story-boards dévoilés, les impatients ont du se contenter des concept-art du jeu vidéo tiré du film. Et pour les rares privilégiés qui ont eu la chance d'assister aux projections-test, le constat est sans appel. "The craziest shit ever!" s’est confié Steven Soderbergh, interrogé sur le site Comingsoon.net à propos des premières images d'Avatar. Soit "le truc le plus fou jamais fait".