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Après Pride & Prejudice et Atonement (deux films que je n'ai jamais vu), Joe Wright débarque cet été en s'octroyant une récréation dans le genre plutôt balisé du film d'action.
Hanna, une jeune adolescente, vivant, avec son agent secret de père (Eric Bana), au fin fond de ce qui semble être la toundra, entraînée à l'art de la guerre dans des conditions extrêmes, se retrouvera confrontée à celle (Cate Blanchett) qui tua sa mère plusieurs années auparavant. Et le film de nous promener du Maroc à l'Allemagne, confrontant sa jeune héroïne a des ennemis sans pitié tandis qu'en parallèle son père tente de la retrouver et devra affronter ses anciens collègues.
Dans les grandes lignes, on a là un décalque de ce que la trilogie Jason Bourne nous a offert, en remplaçant Matt Damon par la jeune et frêle Saoirse Ronan (vue dans The Way Back, The Lovely Bones ou Atonement), qui se cherche une identité en massacrant les obstacles qui se mettent sur son chemin (par obstacle comprendre: soldats, skinheads et agents secrets sur-entraînés). Mais le film de Joe Wright s'écarte de la trilogie Bourne, principalement grâce à un très beau travail de réalisation, entre imagerie éthérée et séquences d'action inventives, ultra dynamiques et, parfois, d'une violence assez inattendue. Et en cela, le film joue la carte d'une action parfaitement premier degré, d'une violence jamais minimisée sans pour autant être exaltée. En somme, c'est efficace sans être bourrin et l'action s'adapte à la situation. Chaotique au début, la chorégraphie de ces séquences prend de l'assurance au fur et à mesure que Hanna se (re)découvre et qu'elle se rapproche de son but. Wright se permet alors quelques fulgurances, comme lors de ce plan-séquence qui s'achève sur un combat mano a mano à 1 contre 4 ou lorsque Hanna s'enfuit dans les docks d'un grand port marchand poursuivie par des skinheads patibulaires.
Là où le film de Wright gagne aussi des points, c'est dans l'utilisation de la musique de Chemical Brothers, jouant constamment sur la frontière entre sound design et musique pure, créant des atmosphères qui s'entrecroisent avec les thèmes composés pour l'occasion. Le tout permettant au film de s'octroyer une réelle personnalité esthétique, autant visuelle que sonore.
Au coeur de l'action, cette jeune actrice au visage d'une blancheur presque surréaliste, dont les actes ne semblent même pas improbables, brûle la pellicule, bouffe l'écran et révèle (si ce n'était pas déjà fait) un nouveau talent à suivre (c'est pas avec le film de Jackson qu'elle a été aidée). A ses côtés un Eric Bana plutôt discret, une Cate Blanchett parfaitement nevrosée et un couple de vacanciers interprété par Jason Flemyng et Olivier Williams donnent au film une diversité de talents appréciables.
C'est sur son script que le film ne réussit pas totalement, se contentant d'une histoire-(quasi)-prétexte, aux explications vaseuses et n'offrant pas de réelle plus-value au delà des lieux communs attendus. En l'état, c'est pas con, mais ça ne brille pas non plus. Le film se rattrapant largement sur ses autres aspects, on pourra donc sans problème l'apprécier pour ses qualités et ne pas s'arrêter sur les faiblesses d'un scénario en petite forme.
Alors que je n'en attendais rien, HANNA (comme c'est écris dans le générique), c'est une heure et demie d'action bien sentie, de personnages attachants et d'un travail visuel et photographique de grande qualité. Et rien que pour ça, ça vaut le coup de le découvrir.
Sans oublier la musique des Chemical Brothers, dont voici un petit extrait.
- je fais référence à IMDb et non à BigJ.! -
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