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    Message par Etheroman Dim 21 Juil - 21:41

    Ca me donne toujours envie de voir. Finalement, je n'ai pas vu beaucoup de ses films. Resident Evil, House of the Dead et peut-être un autre, genre Bloodrayne.

    Sinon, j'ai eu mon lot de crétinerie ce W-E avec Pacific Rim. Peut-être moins intelligent que ton Boll. Mais que ce film est con, c'est un truc de malade. Heureusement que c'est spectaculaire.
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    Message par Colqhoun Dim 21 Juil - 21:44

    Etheroman a écrit:Resident Evil
    Ça c'est Paul WS Anderson.
    Boll n'a pas touché à cette franchise.
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    Message par Etheroman Dim 21 Juil - 21:59

    Je confonds avec Alone in the Dark.
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    Message par Mitchell Dim 4 Aoû - 21:30

    Petit retour sur la revision de la trilogie Matrix, dont j'avais vu pas mal de fois le premier, mais seulement une fois le 2 et le 3 que j'avais plus ou moins détesté à l'époque.

    The Matrix
    Une revision qui fait du bien pour un film qui a très très bien vieilli. Même les nombreuses scènes qui ont étés reprises / parodiées ad nauseam s'inscrivent magnifiquement dans le reste du film. C'est d'une efficacité dingue et la réalisation des frangins accumule les scènes de bravoure d'une inventivité incroyable. Un film de S-F / action qui digère avec brio toute ses références. Toujours un gros kif.

    The Matrix Reloaded
    Film que j'avais copieusement détesté, au point de m'en désintéressé durant le visionnage et de ne pas tout comprendre (notamment le cliffhanger final, j'étais vraiment à la rue à ma découverte). En le revoyant aujourd'hui, je serais bien plus indulgent, les scènes de dialogues sont finalement loin d'être aussi assommantes que dans mon souvenir et si le film est inégal en matière de rythme, les différentes scènes d'actions sont très réussies. Le film manque clairement de concision, certains dialogues sont franchement ridicules et le film a nettement moins bien vieilli que son prédécesseur (la chute de Trinity ou la baston contre les 200 Smith sont assez moches). Mais avec le recul, c'est un film plutôt intéressant dans les développements qu'ils propose pour tenter de faire évoluer la base du premier film et ça reste très efficace en terme d'action. Réévaluation à la hausse donc, pour un film au final moyen, mais loin d'être déshonorant. Disons que je comprends mieux les motivations des Watchowskis avec ce film.

    The Matrix Revolution
    Celui-ci je ne l'avais pas spécialement apprécié, mais je m'y étais bien éclaté lors des séquences d'actions dans Zion. Mais à la revision c'est clairement le moins bon des 3. Ce qui devait être le point d'orgue de la trilogie n'est fait que de facilités scénaristiques (tous le passage ou Néo est coincé à attendre son train et sa résolution foireuse avec le Mérovingien, le passage au dessus des nuages avec la vaisseau à la fin), on est dans un film bien moins foisonnant que le second, ce qui n'est pas forcément un mal, mais d'une certaine manière il détruit aussi beaucoup de choses intéressantes mise en avant dans le second par son manque d'ampleur (le choix de Neo face à l'architecte, la contamination de Smith). En terme d'action ça reste plutôt jouissif, malgré une ou deux scènes bâclées (le gunfight dans le club). Mais j'ai beaucoup de mal à digérer ce final où l'épilogue semble se foutre comme de l'an 40 de ses personnages principaux pour se concentrer sur son concept bidon, avec cette paix de fortune qui n'intéresse personne. Là où on pouvait imaginer une libération de la race humaine, une guerre épique dont l'humanité se relèverait plus forte, les Watchos finissent sur un couché de soleil kitsch en diable et sur 3 mots échangés entre l'Oracle et l'Architecte. Mouaif...
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    Message par Colqhoun Mar 6 Aoû - 4:25

    Oh tiens, tu me donnerais presque envie de revoir les 2 et 3.


    De mon côté, quelques bricoles ces derniers temps,

    The Place beyond the Pines | Derek Cianfrance
    L'histoire sur deux générations de deux familles qui s'entrechoquent, avec comme point de départ un jeune forain (Ryan Gosling en mode droopy) qui se met à faire des braquages de banque pour financer les premiers mois de la vie de son fils.
    Bon heu globalement c'est hyper chiant, tout se déroule sur le même ton de drame pleurnichard et miséreux, et le réalisateur trouve cool d'alourdir encore plus son film en balançant du Arvo Pärt à tout bout de champs (je vais finir par haïr Fratres si tout le monde l'utilise pour tout et n'importe quoi).
    On se retrouve face à un machin puant la prétention hype d'un bout à l'autre (Gosling en proto-hipster insupportable) et qui ne fait que répéter des formules vues et revues à l'écoeurement dans je ne sais combien de films avant lui. Mais Cianfrance est ici incapable de dégager la moindre émotion de son histoire, se contentant d'aligner les passages obligés. Bref, gros rejet et surtout immense ennui devant ce film bien trop long pour le peu qu'il a à raconter.

    La Prisonnière Espagnole | David Mamet
    En l'espace de peu de films, David Mamet est rapidement devenu le spécialiste des scénarios-poupée russe, où chaque mystère, chaque trahison, cache quelque chose d'encore plus tordu. Je l'avais découvert par des chemins de traverse, avant de m'attaquer à ses films les plus reconnus, pour reprendre sa filmographie dans l'ordre chronologique (plus ou moins). Après les deux formidables House of Game et Homicide, il signe ici un thriller qui nous emmènera loin dans la tromperie et les retournements de situation. Et si de ce point de vue là le film est brillant, on se retrouve tout de même face à quelque chose d'un peu plus mécanique que les deux films cités précédemment, ces derniers mettant en lumière des comportements humains qui se révélaient par les manipulations que subissaient les personnages. Dans La Prisonnière Espagnole, on est plutôt face à un travail d'horloger passionné qui teste jusqu'à quel point il peut aller dans les couches de mystère, jusqu'au dénouement/deus ex machin final. Mais parce que Mamet est aussi un excellent réalisateur et directeur d'acteurs, son film gagne en densité et en puissance ce qu'il perd en pertinence scénaristique. Enfin, Carter Burwell, peut-être l'un des compositeurs les plus sous-estimés de ces dernières années, livre ici une partition vénéneuse et lancinante, qui épaissit le mystère omniprésent.

    Bref, ça pète.

    The Oregonian | Calvin Lee Reeder
    Amis du mindfuck, bonjour.
    Si Lynch s'est plus ou moins perdu dans son cerveau ces dernières années, Calvin Lee Reeder pourrait faire office de sa réincarnation période Twin Peaks. The Oregonian est un gros cauchemar sur pellicule (filmé en Super 16), où l'on suit le trip cauchemardesque d'une jeune femme qui a eu un accident de voiture en pleine cambrousse. Dans sa tentative de chercher de l'aide, elle rencontrera les personnages étranges qui peuplent la région. Et voilà pour le pitch. Le reste du film est fait de déambulations absurdes, où la jeune "oregonian" plongera toujours plus profondément dans la folie, croisant, entre autres, une vieille femme démoniaque habillée d'une parka rouge (qui ne manquera pas de nous rappeler le terrifiant Bob de Twin Peaks), un espèce de gros hillbilly qui pisse du sang ou encore un homme étrange vêtu d'un costume géant de kermit.

    Il serait absurde de chercher une quelconque linéarité dans le film de Reeder, tout comme la conclusion n'apportera aucune réponse à tout ce que l'on y voit. Et quand bien même il frôle le surréalisme gratuit à quelques reprises, le réalisateur réussit à insuffler à son trip une espèce de cohérence de ton qui nous permet plus ou moins de dégager un sens de ces images et d'y voir une succession finalement logique de scènes qui, à priori, n'ont pas grand rapport les unes avec les autres. Pur film d'horreur cauchemardesque, donnant vie à des séquences à la fois hypnotisantes et effroyables, The Oregonian réussit, sur la base d'un budget que l'on devine très modeste, à jouer avec nos nerfs et nos sens, le réalisateur s'amusant à triturer sa pellicule et ses sons en jouant sur le défilement de pellicule ou les jump cuts abrupts. Pensez aux moments les plus improbables de Twin Peaks et imaginez-vous que The Oregonian est un cousin sous acide de ce genre de scènes. Un Road-movie qui se joue complètement des conventions cinématographiques pour délivrer un bon gros trip qui ne laissera en tout cas pas indifférent.

    Calvin Lee Reeder est d'emblée un nom à retenir dans le cinéma américain vraiment indépendant (on est loin de ces couillons qui vont tourner des trucs chez fox searchlight ou magnolia pictures) et son The Rambler s'annonce au moins aussi fascinant que ce premier long-métrage.

    Olympus has fallen | Antoine Fuqua
    Olympus has fallen, courtement, c'est le script du premier Die Hard, où l'on déplace l'action d'un gratte-ciel de los angeles à la Maison Blanche. Pour le reste c'est plus ou moins la même chose; un mec seul dans le bâtiment, des terroristes qui ont des demandes à la con pour masquer un truc encore plus énorme, des gens à l'extérieur qui font n'importe quoi, des hélicoptères qui explosent quand ils attaquent le toit du bâtiment et une scène avec un mec qui joue au gentil alors qu'on sait tous que c'est un salopard mais que le héros il est hyper fort alors il va le démasquer avant de se faire tuer. Même l'astuce de fin du méchant pour se barrer du bâtiment est identique à celle de Hans Gruber, c'est dire l'innovation du machin. Pour le reste, c'est pas réalisé (Antoine Fuqua reste le gros naze du cinéma d'action qu'il a toujours été), c'est plein de cgi immondes et Gerald Butler a moins de charisme que le flingue qu'il tient dans les mains. En fait, y a juste le méchant nord-coréen qui est assez marrant, parce qu'il passe le film a flinguer le personnel de la Maison Blanche et à tabasser des vieilles sans défense. Et voilà.
    Vivement le film de Emmerich.

    The Purge | James DeMonaco
    The Purge n'est pas une purge, mais, comme d'habitude dans les productions Blumhouse, le film passe complètement à côté de son sujet, se contentant de délivrer le minimum syndical du film de "home invasion". La charge politique du point de départ est presque entièrement évacuée et n'est resservie qu'en guise de générique de fin par le biais des commentaires d'une speakerine.

    J'imagine alors ce qu'aurait pu faire un Carpenter d'un pitch pareil (qui en soit est plutôt féroce et pertinent), plutôt que cette illustration trop sage, incapable d'assumer la violence de son propos.
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    Message par Mitchell Mer 7 Aoû - 20:02

    Colqhoun a écrit:Oh tiens, tu me donnerais presque envie de revoir les 2 et 3.

    Disons que il me fallait pas mal de recule pour pouvoir les revoir sans forcément d'à priori, vu que j'en avais tellement discuté et je les avaient tellement détesté à leur sortie. Et puis après Speed Racer et Cloud Atlas, j'ai eu ce sentiment que les Wachos sont bourrés d'ambitions, mais aucunement prétentieux. En revoyant la trilogie j'ai eu ce même sentiment, alors que j'avais justement trouvé à l'époque qu'ils avaient chopés le melon à partir de Reloaded. Après ça reste Matrix 2 & 3, c'est pas fameux fameux et un peu chiant quand même. Laughing 

    Gomorra de Matteo Garrone
    Le parti-pris ultra-réaliste, avec cette distance constante qui confine parfois au docu, donne pas mal de difficulté au spectateur dans une première demi-heure qui apparaît alors un peu fouillis. Du coup, par manque d'implication, j'ai commencé à regardé le film en appréciant, généralement, les différentes qualités techniques. Et puis une fois qu'on a compris qu'on est pas dans un film chorale, que Garrone ne cherche pas, ou très peu, à créer l'empathie, qu'il s'agit plus d'une représentation clinique de la Camorra à plusieurs niveaux (en règle général, son niveau le plus bas), le film fonctionne parfaitement, parvenant même à créer des moments de tensions très forts et d'autre carrément dérangeants (la mort de Maria m'a souflée). Au final, une forme d'empathie se créé néanmoins, avec le personnage de Pasquale, celui-de Dio et de Toto, mais sans qu'elle donne l'impression d'être provoquée, on reste dans la chronique très froide, malgré un ou deux passage légèrement grotesque, proche de l'humour très noir, typiquement italien. Très bons acteurs, des plus jeunes aux plus vieux et même dans les excès (les 2 jeunes fans de Scarface), et puis quel plaisir de retrouver Toni Servillo après ma découverte dans La Grande Bellezza, c'est acteur à un charisme immense.
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    Message par Etheroman Mer 7 Aoû - 20:13

    The Oregonian | Calvin Lee Reeder

    J'ai pu voir ce film lors du dernier LUFF. J'ai trouvé assez bien fichu. Comme tu le relèves, ça n'échappe pas vraiment à la gratuité, principal écueil de ce genre d'histoires. En revanche, j'ai le souvenir que celui-ci a le mérite de présenter une évolution de son personnage principal. Il déterre, à travers son périple, des souvenirs et des traumatismes, bien réels ceux-ci, qui semblent enfouis dans son esprit. Un assez bon souvenir, finalement.
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    Message par Mitchell Lun 12 Aoû - 20:53

    Thunderball de Terrence Young
    4ème James Bond qui, sur le papier, semble représenter la formule parfaite d'un Bond réussi. Le SPECTRE, un vol d'ogives nucléaires, les Bahamas, bref, la combinaison idéale : des jolies nanas en maillot de bain, de l'action, de l'espionnage et des cocotiers. Pourtant des 4 premiers films, c'est clairement celui qui m'a le moins plu. J'ai trouvé ça bien plus daté qu'un Goldfinger par exemple, la mise en scène de Young ne m'a pas toujours emballée, notamment lors de 1-2 séquences d'actions (il y a une sécheresse qui m'a bien plu mais par moment le montage dessert vraiment la lisibilité) et le rythme m'a semblé poussif. Sans parler de la dernière séquence d'action aquatique, où Young semble tellement content de pouvoir filmer sous l'eau (ça c'est une réussite par contre), qu'il décide de la faire durer 3 plombes. Donc plutôt déçu par ce Bond qui possède pourtant une excellente réputation.

    The Royal Tenenbaums de Wes Anderson
    Ca faisait des années que je ne l'avais pas revu. Mon souvenir était excellent, j'avais un peu peur que la mécanique Anderonnienne qui m'avait franchement lassée dans Moonrise Kingdom contamine celui-ci avec le recul. Il n'en fut rien, ça reste à ce jour, pour moi, son plus beau film. Avec le recul, ce qui a changé, c'est que j'y vois carrément un pur chef-d'oeuvre, qui parvient à conjuguer tout le cinéma de vignettes de Anderson, avec son décalage constant, son humour irrésistible et cette sensibilité qui permet à son film d'évoluer en dehors de toute réalité et pourtant de parvenir à toucher au plus profond par ses thèmes, sa narration et ses personnages. Anderson ne film pas des figures en carton, comme on pourrait le penser au début du film, le style monstre et les archétypes apparent n'écrasent jamais la finesse de ses protagonistes. Au contraire, ce style si marqué semble l'unique moyen de faire fonctionner le film d'un bout à l'autre, sans qu'aucune séquence aussi grave soit-elle (la tentative de suicide, l'arrivée d'Eli au mariage, le rapport Hackman - Stiller) ne semble déplacée par rapport au ton du film. Il en découle une empathie profonde pour les personnages, un attachement presque maniaque à chacun d'entre eux, des ruptures de ton à vous faire pleurer comme une fille, une tristesse et une drôlerie constante, qui s'entremêlent et se répondent du début à la fin (les psychoses de Wilson et Stiller traitée sur le ton de la comédie puis finalement, du drame). Pour un de ses derniers films à ce jour, Anderson sert sur un plateau un de ses plus grand rôle à Hackman et signe à mes yeux l'accomplissement de son style. Et la bande originale tue tout.
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    Message par Mitchell Dim 18 Aoû - 20:11

    Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier
    Il y a une sacré sensibilité dans ce film là, dans la mise en scène aérienne de Tavernier, le cadre et la photographie magnifique, les pièces fraîches de la grande bâtisse que contraste la chaleur et les lumières de la fin de l'été des scènes en extérieur. Si le film m'a moins touché que je ne le pensais (j'aime énormément Tavernier et j'attendais beaucoup de ce film) il reste cependant très beau, d'une immense tendresse et en même temps, accablée d'une sorte de tension sourde, lors de l'arrivée de Sabine Azéma, qui vient troubler le petit train train des dimanches en famille. Et là la finesse des dialogues écrase tout, les relations en non-dits, les pics du père contre son fils et son admiration pour sa fille, la tristesse de Gonzague envers son père et à celle, insondable, de la vie d'Irène, le rapport à la mort (pas seulement celui de M. Ladmiral, mais de sa petite fille aussi) et ce regard sur la solitude, lors de cette très belle dernière séquence. Il y a beaucoup de chose à dire sur cette tranche de vie d'une heure trente, c'est un film admirable, d'une grande beauté, d'une belle lenteur étudiée, avec une ou deux scènes sublime (la scène à la guinguette entre le père et la fille notamment). Seulement si j'ai beaucoup apprécié le film, il m'a au final assez peu touché, j'attends de voir comme il vieillira, mais je pense que c'est un film que je reverrai.
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    Message par lucy brownie Sam 7 Sep - 6:26

    Grand central de Rebecca Zlotowski
    Un film très attendu en ce qui me concerne, pensez-vous : Tahar Rahim, Lea Seydoux, et le sublime Denis Ménochet... Une déception. Esthétiquement, rien à reprocher : des plans sublimes, elle maîtrise totalement l'image. Quant à la narration et à l'émotion, rien à faire, rien n'est passé, les sentiments, les émotions semblent avoir été irradiés et ne reste qu'une perfection formelle.
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    Message par Mitchell Jeu 12 Sep - 21:52

    The Barefoot Comtessa de Joseph L. Mankiewicz
    Mankiewicz continue de m'impressionner par son écriture démente, superbe narration et dialogue aux petits oignons, le tout soutenu par l'élégance et le rythme de la mise en scène. Très peu de temps mort, des dialogues tour à tour d'une tension sourde (Oscar qui vends Hollywood à Maria, la plupart des dialogues de la dernière partie) ou tout bonnement jubilatoire (la fabuleuse joute entre Bravano et Edwards), ses personnages fascinants, que ce soit Bogart malgré son aspect stéréotypé, le gentiment dérangeant comte Torlato-Favrini ou bien sûr la magnifique Ava Gardner (quel rôle!), c'est un de ces films de superlatifs, tant la maîtrise est éclatante du début à la fin du film. J'aurais cependant un ou deux écueuils, le premier étant autant une de ses plus grande qualité que son plus gros défaut, le film est très très verbeux. Ce qui fait que les pistes de réflexion mise en avant son constamment discutées, formulées, expliquée soit dans les dialogues, soit en voix-off. Du coup si le film est plutôt riche en thème et passionnant dans ce qu'il raconte (cette star subite qui n'est plus chez elle nulle part, le thème de cendrillon, le regard amer sur les studios et les producteurs), il a tellement tendance à tout pointer du doigt que les réflexions personnelles que pourraient amener le film s'amenuise au fur et à mesure. Ca n'empêche pas que le film conserve beaucoup d'élément de fascination dans les thèmes qu'il aborde, mais il y aurait eu de quoi élaguer un peu certains éléments en voix off notamment (malgré l'écriture et ce sens du verbe fabuleux). Le deuxième écueil serait peut-être quelques flottements dans sa partie centrale ou le rythme est mis à mal et où l'on peine parfois à savoir ou Mankiewicz entraîne le spectateur. Voilà pour les 2 petits problèmes que m'ont posé le film, le reste, ce n'est que du très grand cinéma, Mankiewicz me confirmant une fois de plus qu'il fait parti du plus grand. Et puis ce qu'il parvient à faire de son personnage titre, sans aucun cynisme, sans aucune cruauté, autant dans la tragédie pur que dans la délicatesse du traitement, ça m'a soufflé.
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    Message par Mitchell Dim 15 Sep - 20:53

    Adieu Berthe de Bruno Podalydès
    On retrouve l'humour un peu décalé des premiers Podalydès, avec ce rythme un peu bizarre dans l'enchaînement des séquences, ces personnages absurdes et puis une écriture des dialogues assez étonnante et réussie. Mais comme pour ses premiers films (je parle surtout de Dieu Seul Me Voit et Liberté Oléron, pas vu Versaille Rive Gauche) je trouve que le charme, la légereté et l'humour parfois décapant, s'ils sont présent d'un bout à l'autre du film, ne parviennent pas à sauver réellement une dernière partie longuette où l'on fini par se désintéressé des personnages et des situations. J'aime par exemple énormément tout le début de Dieu Seul Me Voit (qui est absolument hilarant), mais le rythme un peu saccadé et l'enchaînement de scénettes lassent un peu sur la durée. Adieu Berthe a à peu prêt les même défaut, mais se défends nettement moins bien dans sa première partie déjà un peu chaotique. Du coup j'en suis sorti assez déçu, malgré la douce mélancolie qui semble émaner du film et les idées parfois brillantes (les SMS, le salon funéraire ultra-hype avec le mec qui vient sans arrêt proposer à boire ou à manger à Podalydès, l'échappée finale), c'est un film un peu fragmentaire que j'ai déjà plus ou moins oublié.
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    Message par Mitchell Mer 18 Sep - 9:31

    Suddenly, Last Summer de Joseph L. Mankiewicz
    Etonné de ne pas voir Mankiewicz crédité à l'adaptation de cette pièce de Tennessee Williams. D'ailleurs ce dernier aurait nié avoir travaillé à cette adaptation, pourtant il est crédité au screeenplay avec Gore Vidal. J'avoue en ressortir assez déçu, je crois qu'il s'agit de la première adaptation de Williams que je voit, il y a beaucoup de chose passionnante dans ce film, les thèmes abordés sont ultra adultes malgré la censure de l'époque (homosexualité voir pédophilie suggérée, l'explication de la mort de Sebastian, la mère castratrice), le film est d'une noirceur presque total et le climat est étouffant. Mais s'il y a bien une ou deux séquences vraiment fortes (la fin principalement), l'adaptation est à mon avis plus magnifiée par ses acteurs que par le travail de Mankiewicz. Jolie photo, mise en scène élégante, mais je trouve le découpage un peu lourdingue, avec des longues scènes de dialogues parfois rébarbatives qui n'ont pas toujours réussie à retenir mon attention. Le premier dialogue avec Hepburn, il y a des choses magnifique dedans (la description des bébé tortues dévorées sur la plage), mais l'excès d'Hepburn rends la scène assez pénible, au point d'être impatient de passer à autre chose.

    L'excès d'Hepburn fonctionne cependant bien par la suite, mais c'est surtout Taylor qui dévore l'écran, déjà elle est d'une beauté à tombé, en plus son personnage est très attachant et touchant. Peut-être le seul personnage vraiment touchant du film, Clift lui est un fantôme qui traverse le film avec une égale distance bizarre, apparemment il était très mal en point lors du tournage, mais quelque part cet espèce d'indifférence fonctionne parfaitement.

    Pour finir, il y a effectivement beaucoup de qualités dans ce film troublant, mais au final le film m'a assez peu touché, j'ai eu l'impression qu'on brassait pas mal d'air dans certaines scènes alors qu'il y aurait eu moyen de rendre beaucoup de situations bien plus fortes. Le rythme en dent de scie n'aide pas vraiment.

    Après Five Fingers, Sleuth, Eve et The Barefoot Comtessa, c'est sans problème le film qui m'a le moins convaincu de son auteur (en même temps, à part Eve sur lequel je serais moins définitif, les autres sont des immenses films).
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    Message par Mitchell Dim 29 Sep - 21:18

    Ma part du gâteau de Cédric Klapisch
    Je créé pas un sujet parce que le film n'en vaut pas vraiment la peine. Plus ça va, plus le cinéma de Klapisch m'irrite, autant j'aimais son cinéma avant, autant ses Poupées Russes, Paris, Peut-être et même, dans une moindre mesure, Ni Pour Ni Contre (Bien Au Contraire) m'agacent. Prise de position lourdingue assénée pendant tout le film sur cette histoire de lutte des classes, Lelouch il est méchant, riche, tout seul, Viard elle est super sympa, bonne vivante, entourée mais pauvre. Et puis tout le film de jouer en variation là-dessus (la mère qui demande à sa fille de nourrir les petits canards plus faibles, Lelouch qui se gausse d'avoir mis 200 personnes au chômage, etc.). Sur le fond il y aurait certainement eu quelque chose à faire avec cette histoire, surtout que Klapisch ne cède pas à la facilité dans son final, mais quel film confus, mal écrit, au rythme indigent (la première heure est atroce), il n'y aucune sympathie là dedans, aucune fraîcheur. Sur la base d'une idée de départ (et ce générique mon Dieu), Klapisch tisse son plus mauvais film d'assez loin, même son très bancal Peut-être a plus de qualités. Poubelle!
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    Message par Colqhoun Jeu 3 Oct - 2:03

    After Earth | M. N. Shyamalan
    Après The Happening qui n'avait pas convaincu grand monde (moi y compris, malgré quelques très belles scènes) et un Last Airbender passé plus ou moins inaperçu alors qu'il se révélait être l'un des meilleurs films d'aventure pour enfants de son temps, Shyamalan revient avec une grosse production de science-fiction pensée, produite et interprétée par le clan Smith. On peut s'attendre au pire. Et pourtant...

    Et pourtant, After Earth est un film à part dans le brouhaha des blockbusters de genre. Car il tente de renouer, parfois en s'encoublant un peu dans ses ambitions, avec le merveilleux des anciens films d'aventure. Avec une volonté de ne jamais sombrer dans le cynisme ou dans le cinéma de petit malin qui n'a rien à dire (rappelez-vous Oblivion), mais en délivrant une histoire qui tient en haleine jusque dans ses dernières minutes. Le récit est simple mais les surprises sont multiples et l'audace du réalisateur est de ne pas sombrer dans le trop-plein d'action qui est devenu la marque de fabrique du blockbuster du 21eme siècle. After Earth est à la fois une histoire de filiation et de chemin initiatique. Le père tout-puissant réduit à néant, obligé de remettre toute sa confiance entre les mains de son fils, ce dernier ayant encore tout a prouver. Les non-dits, la frustration, les rapports familiaux conflictuels ont toujours fait partie de la filmographie de Shyamalan (c'en est même souvent le coeur) et After Earth ne déroge pas à la règle. L'environnement hostile de cette Terre abandonnée au règne animal devient le théâtre de la confrontation entre la figure autoritaire d'un Will Smith monolithique et le tempérament enflammé de son fils. En soit le film ne propose pas grand chose de nouveau dans son discours, mais tout est conçu avec une telle conviction et une volonté de livrer un spectacle qui n'oublie jamais ses personnages en chemin, que l'on se surprend à vite être pris dans les péripéties de ce jeune garçon. Le climax sur le volcan est, à ce titre, un grand moment de cinéma épique, qui délivre le morceau d'action que l'on attendait de lui.

    On pourra toujours reprocher des facilités dans le scénario, quelques moments maladroits et des effets spéciaux parfois bâclés, le film n'en reste pas moins un divertissement de premier choix, optant pour une histoire simple mais contée avec intelligence et modestie. Finalement, la dernière qualité de After Earth sera de proposer une conclusion qui se suffit à elle-même, alors que l'univers mis en place permettrait une exploitation dans une suite. Ici, pas de volonté visible ou trop évidente d'opter pour une fin ouverte, mais plutôt une conclusion simple et économe, qui va droit à l'essentiel. Cela peut paraître un peu naïf de se réjouir pour des choses qui paraissent pourtant évidentes, mais il devient, à l'heure actuelle, de plus en plus difficile de trouver des grosses production qui aient à la fois l'ambition du grand spectacle, mais la modestie d'une histoire qui tient sur 100 minutes et qui ne cherche pas à nous vendre une suite à tout prix.
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    Message par marrou Jeu 3 Oct - 9:19

    'Donne sacrément envie, ton message. Dire que je ne verrai peut-être jamais ce film, vu mon sous-développement en matière de nouveautés et étant donné que je dépends de la programmation d'Arte et de Ciné Club, sur ce plan.
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    Message par Etheroman Lun 7 Oct - 20:52

    Tai Chi de Stephen Fung

    Film d'art martiaux parodique mâtiné de steampunk et de lubrifiant pour mieux faire passer auprès des geeks fans de jeux vidéos. Finalement pas si mal et assez amusant. Il y a une suite que je regarderais volontiers.
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    Message par marrou Mer 9 Oct - 5:58

    "George HARRISON: Living in the Material World"; M SCORCESE (2011)

    Rien à voir avec le doc sur les Rolling Stones, qui m’avait semblé de l’autoglorification gesticulante  et pénible des RS, à laquelle SCORCESE ne croyait qu’à moitié, et encore. Le film est plus proche du classique « the Last Waltz », sauf que, même si ce dernier film parlait d’une dernière séance, la vie y continuait, et cela ne ressemblait pas à une cérémonie lugubre. Ici, on a un bilan d’une vie, celle de quelqu’un à la fois dedans et dehors: Beatle et pas vraiment Beatle, en ce sens qu’HARRISON semble avoir vécu la célébrité comme quelque chose qui lui a pesé plus vite qu’aux autres membres du groupe, et qui a assez vite cherché pratiquement à s’évader de ce qui ne le motivait pas spécialement (?): argent et gloire. Par méditation, chansons et relations simples, autant que faire se pouvait. Le film de SCORCESE alterne interviews de GH, de proches, et docs d’époque, qui font pas  mal de place à une peinture d’ensemble de toutes ces années. Années folles et très bêtes à pas mal d’égards (idolâtrie, par exemple alors que les mêmes idolâtrés disaient aux foules -le fameux « don’t follow leaders » de B DYLAN- de se mettre un peu à penser).

    Chouette bonhomme, sauf que je ne comprends pas bien comment, malgré son mysticisme, GH a continué à (jusqu’à sa mort??)  prendre des saloperies (LSD ou je ne sais quoi). Non plus que je ne comprends ce mécanisme qui paraît naturel à pas mal de gens: mes idoles se droguent ou se sont drogués; donc c’est bien; donc je peux me droguer. Oublié, le fameux: se droguer à l’eau pure, de BURROUGHS, surtout si on sait que si un boucher se drogue, il ne verra que des escalopes, comme disait je ne sais plus qui.


    « BREUGHEL: le Moulin et la Croix », de Lech  MAJEWSKI (2011)

    Visuellement, cela fait penser au beau film de ROHMER, « l’Anglaise et le Duc », qui utilisait de façon surprenante et très convaincante des décors volontairement décalés, se revendiquant décors, en quelque sorte, créant, je ne sais pas comment dire, un onirisme narratif ou une narration onirique. Ici, décalage à la fois semblable et différent,  qui mime le parallèle que le film fait entre le Calvaire du Christ et le calvaire à la fois quotidien et solennel qu’impose aux habitants des Flandres la domination espagnole*. Plans presque fixes, allusifs d’autres tableaux de BREUGHEL (danses paysannes, par exemple, corbeaux faisant presque partie des décors), beaux éclairages, belle reconstitution d‘intérieur, même si cette reconstitution échappe à l‘anecdote et vise au symbolique : pain, travail. Second parallèle: entre l’historique et monumentale hypocrisie de la domination politico-religieuse et la naïve recherche de paix et de tranquillité du peuple souffrant sous cette oppression, parallèle qui se dédouble  avec ce que voit BREUGHEL et le tableau qu‘il organise là-dessus, que son mécène voudrait comme une dénonciation de ce que vit chacun. Les choses sont-elles poussées assez loin, dans ce film? Peut-être non, mais cette  mise en commun impose par son sérieux et son ambition.

    * si on y songe quelques secondes, on se prend à se dire que cette souffrance du Christ a pu être un alibi religieux, donc indiscutable en ces époques, pour infliger des souffrances à qui on voulait: Lui, le Christ, Il a souffert, vous pouvez bien souffrir aussi. Faites donc un petit effort, que diabl… pardon, que Dieu!



    « La Grotte des Rêves Perdus » de Werner HERZOG (2010)

    Cette grotte, c’est celle de Chauvet, du nom de son découvreur, semblable à celle de Lascaux. Sous le masque d’un documentaire, on voit, conçoit facilement des histoires: celle ou celles suggérée(s) par les traces laissées par des pieds d’enfant et celles d’un loup, contemporaines ou non; celle de ce que pouvait être la musique jouée sur une flûte faite avec une vertèbre de vautour (autre gisement, en Allemagne); celles des amours que permettent de deviner les petites statues connues de femmes ou la peinture murale, mêlant animal et  bas du corps féminin;  celle de cette statuette fondant aussi homme et animal; de cette saisissante représentation du mouvement, grâce, un peu comme dans les BD, à une répétition de profils de rhinocéros, juxtaposés. Le film fait autre chose que renseigner: il ouvre l’imaginaire, et comment!, encore mieux que ne le fait un récit cinématographique ordinaire*. A la fin, on entend un des scientifiques dire non pas : C‘est très intéressant, mais: La grotte parle encore, on y sent encore des présences.

    *le film de JJ ANNAUD, « la Guerre du Feu », mélangeait les deux plans et avait fait de ce genre mixte une très grande réussite.
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    Message par Etheroman Lun 21 Oct - 21:08

    21 Jump Street

    Comédie assez réussie qui reprend le pitch de la série qui a lancé Johnny Depp mais dans un ton d'humour potache très US. Le oté buddy movie est plutôt bien exploité et ratrappe les scènes lourdingues de poursuites, zizi et drogue. Correct.
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    Message par marrou Sam 26 Oct - 6:23

    « In another country » , HO SANG SOO (2012)

    Film sans prétention, gentiment fantaisiste, amusant et assez sérieux en même temps, puisqu’on y voit des personnages en quête d’histoire, pour paraphraser le titre célèbre, sans que cela ait le caractère parfois pesant des questions qu‘on se posait volontiers dans les années 70. D‘ailleurs, la réalisation a quelque chose  (mais c‘est tellement vieux, tout cela!: ma mémoire m‘égare peut-être) d’œuvres comme « Céline et Julie vont en bateau » de RIVETTE. Ici, on prend (presque) les mêmes et on-ne- recommence-pas-exactement-mais-quand-même, cela sur trois ou quatre mini-récits (« Spirou » dans le texte*). Tout ce fourbi ne nous mène nulle part, n’a guère d’intérêt, mais c’est un vrai exploit d’arriver à intéresser avec ce qui n’a aucun intérêt en soi, et puis cette légèreté fait du bien, puisqu‘elle est intelligente. Isabelle HUPPERT est très bien, à la bonne distance, juste absente comme il faut ici.

    * là, pour comprendre, il faut être très très vieux


    « Polytechnique » , Denis VILLENEUVE (2009)

    Construction sans vraie surprise mais un peu tourmentée sur un fait divers réel (assassinat d’un grand nombre d’étudiantes de grande école au Canada, le tueur, étudiant lui-même, s’en prenant aux jeunes femmes, privilégiées selon lui puisqu’elles sont femmes « libérées »). Beau NB, avec deux personnages emblématiques (sans compter le tueur) qui ne s’opposent pas vie contre mort puisque si la jeune rescapée est très heureuse d’être enceinte (« L’amour vient de me faire un cadeau: j’ai un enfant dans mon ventre ». C’est assez ridicule mais je n’y peux rien), le jeune homme, qui essaie de secourir celles qu’il voit encore vivantes -en l’occurrence le précédent personnage-, se suicide devant la monstruosité du meurtre de masse. Au spectateur de réagir: prendre le parti d’un personnage qui se supprime pour ne plus supporter un monde de fous, ou continuer à y croire en reprenant à son compte l’éternelle histoire, option adoptée par la jeune femme : faire des enfants qui feront des enfants qui feront des enfants (etc?), au risque, de plus, que parmi tous ces adorables enfants, se trouve ou se trouvera peut-être un nouveau monstre. Pas de manichéisme simpliste, donc, dans ce film, mais hommage-documentaire, un peu incarné pour échapper à la sécheresse. Si le spectateur est placé devant ce qui ressemble à un choix abstrait, VILLENEUVE finit presque sur une singulière image: le sang du tueur, qui se suicide, rejoint celui d’une de ses victimes. Symbolisme de quoi?
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    Message par Mitchell Mar 5 Nov - 1:47

    Thunderbolt And Lightfoot de Michael Cimino
    Je connais finalement assez peu le cinéma de Cimino en dehors de ses plus grands films (Deer Hunter qui est un de mes films favoris, Heaven's Gate et Year Of The Dragon). Ce premier essai est un réussite. Une balade mélancolique qui mise beaucoup sur l'attachement aux deux personnages principaux, bourré d'un humour parfois proche du burlesque (la confrontation avec Georges Kennedy et son acolyte à la moitié du film est incroyable), qui parvient, dans sa dernière partie, à épater par son sens de la tension et la précision de sa réalisation et de son rythme, alors que jusqu'ici, le film fonctionnait plutôt en flottement. Soutenu par la très belle réalisation de Cimino et un duo d'acteur principaux brillants, le film se termine sur un note amer et touchante. Certainement pas le chef-d'oeuvre de son auteur, mais un très beau film.
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    Message par Mitchell Jeu 7 Nov - 23:56

    The Hunt For Red October de McT
    Seconde vision pour cet immense film d'espionnage. McT est au sommet, mise en scène d'un dynamisme constant, ce film en huis-clos se permet une énergie et une virtuosité dans sa réalisation comme j'en ai rarement vu. D'un point de vue émotionnel je reste un peu en retrait (comme à ma première vision) durant la première heure avant de véritablement succombé aux rythme haletant qu'impose McTiernan. D'autant que le film est servis par un excellent scénario, déjouant pas mal des attentes du spectateur, n'offrant quasiment aucune scène d'action ou spectaculaire, un vrai blockbuster en sourdine, carrément invendable aujourd'hui. Et McT d'en faire un des films les mieux réalisé de la création, jusque dans son final ou le film brasse tellement d'enjeux politiques et scénaristiques et de points de vues (la bataille final sur 5 points de vus différents) sans jamais perdre le spectateur. Le mec met à l'amende 99% de la production. Il reste à mes yeux un des plus grand.

    Compliance de Craig Zobel
    Reconstitution indé plutôt jolie d'un fait divers sordide. Moins on en sait, plus le film est efficace. Sympathique mais pas renversant, le film fonctionne parce que les faits réels dont ils s'inspirent sont assez hallucinants, mais le problème c'est qu'il ne va jamais vraiment au delà de la simple reconstitution justement. C'est visuellement léché, plutôt bien rythmé, avec des moments assez étouffants et des acteurs convaincants, mais ça manque sérieusement de point de vue et de personnalité.
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    Message par Mitchell Lun 11 Nov - 20:41

    Je vais bien, ne te fais pas de Philippe Lioret
    Très joli film porté par une Mélanie Laurent plutôt convaincante. Au rayon surprise Kad Merad m'a semblé très à l'aise en dehors de la comédie, au point que je regrette qu'il ne s'essaie pas plus souvent au drame. J'ai eu un petit soucis d'implication, la faute à un scénario en flottement qui semble mettre beaucoup de temps à démarrer, mais au final, Lioret parvient à éliminer ces écueils dans sa dernière partie en faisant fonctionner les rebondissements de son scénario avec beaucoup de talent. Au final un auteur français doté d'une belle sensibilité, on regrettera peut-être la mise en scène un peu terne et sa photo tristounette, mais il parvient décidément à capter quelque chose de très fort dans le regard qu'il pose sur cette famille. Une belle surprise.
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    Message par Colqhoun Mar 12 Nov - 21:38

    Lioret.. faut que je me décide à voir quelque chose de lui.

    De mon côté, je continue mon exploration du cinéma HK, en reprenant, après plusieurs années de pause, la filmographie du grand Johnnie To.

    Là j'ai découvert les films suivants:

    Election 1 & 2 (2005, 2006)
    Un diptyque exemplaire, réalisé de main de maître par un Johnnie To en pleine possession de ses moyens.

    Au delà de ses personnages magnifiques et d'un travail cinématographique pas loin d'être irréprochable, To dresse le portrait d'un monde tiraillé entre tradition et férocité des affaires. Son histoire de triades lui permet de dresser le portrait d'un pays scindé en plusieurs parties et qui cherche à s'unifier mais qui est incapable de trouver un terrain d'entente. La Chine ancestrale et ses symboles chargés de sens se retrouvent confrontés aux requins sans pitié de Hong Kong, prêts aux pires horreurs pour assurer leur place. Il y a quelque chose de mélancolique dans ces deux films. Un regard désabusé sur un monde qui s'éteint pour être peu à peu cannibalisé par les opportunistes. C'est très cruel, parfois vraiment dérangeant et absolument implacable. Du grand cinéma qui tape là où ça fait mal, avec une précision chirurgicale.

    Drug War (2013)
    Le récit, sur 2-3 jours, de la traque d'une bande de trafiquants de drogues qui opèrent en Chine (tout le film se déroule sur le continent et non à Hong Kong). La mise en scène est, une fois de plus, implacable, redoutable d'efficacité et accompagne un scénario retords, qui laisse monter la pression jusqu'à l'explosion finale, dans un gun fight ultra violent. C'est sans contexte le thriller le plus impressionnant que j'ai vu cette année avec le Shield of Straw de Takashi Miike et peut-être même l'un des meilleurs films du genre de ces dernières années. Un monument.
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    Message par ard56 Mar 12 Nov - 21:53

    Ce qu'il y a aussi d'impressionnant avec Drug War ,c'est que johnnie To ai pu tourner un film pareil en chine pop ,avec le constat: oui, nos concitoyens trafiquent et consomme de la drogue.(il y a dix ans encore ,les autorités chinoises se refusaient à admettre que la drogue étaient partout sur le territoire)
    Quel film courageux, ou bien ils ont fait passer la pilule ,en jouant la carte de lapropagande : les flics hyper sophistiqués , talentueux et prêts à se sacrifier pour leur métier.Wink 

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